Le 13 octobre prochain, 13 personnages importants de l’histoire du basket vont intégrer le Naismith Basketball Hall of Fame. Cela donne l’occasion d’en présenter un par jour, et aujourd’hui on aborde le cas de l’un des meilleurs (si ce n’est le meilleur) joueurs de l’histoire des Suns, Walter Pearl Davis.
Des débuts très prometteurs
Dès le lycée, Walter Davis impressionne et montre des habilités techniques bien au-dessus de la moyenne des autres jeunes de son âge. Avec son équipe, la South Mecklenburg High School, en seulement 3 saisons, il remporte trois fois le championnat de Caroline du Nord et ne perd que 4 matchs. Au moment d’intégrer l’université, alors qu’il est très convoité, il fera le choix de rester dans l’état où il a grandi, et il s’engage aux Tar Heels de North Carolina en 1973.
Il réalisera un cursus complet sous la mythique tenue bleu clair, mais ses chiffres au scoring n’évoluent pas, et il inscrit environ 15 points par match pendant 4 ans. De plus, en Caroline du Nord, il se fait même voler la vedette par David Thompson qui brille chez les ennemis de NC State et qui remporte la March Madness en 1975. Cet exploit, Davis ne parviendra pas à le réaliser, et même s’il emmène son équipe en finale en 1977, il ne décroche pas la victoire face à Marquette.
Malgré ces déconvenues, « Sweet D » confirme être l’un des meilleurs joueurs universitaires du pays, et s’affirme comme un très bon two way player, avec des qualités défensives certaines couplées à une facilité déconcertante en attaque. Cela permettra à l’ailier d’être retenu avec Team USA pour les Jeux-Olympiques de 1976 à Montreal, où il est l’un des leaders de la sélection aux côtés d’Adrian Dantley, et ainsi de revenir du Canada avec une médaille d’or autour du cou.
A sa sortie de l’université, il est automatiquement éligible à la Draft NBA de 1977, où il est attendu très haut.
Une légende dans l’Arizona
Avec le 5ème choix de la Draft, ce sont les Pheonix Suns qui mettent la main sur Walter, et autant dire qu’il va littéralement exploser les attentes, car sa première saison est tout simplement… sa meilleure en carrière. Il inscrit 24 points tous les soirs, ce qui lui permet bien évidemment d’être récompensé par le titre de rookie de l’année, en plus d’être nommé All-Star, et surtout de terminer 5ème au vote du MVP, derrière Bill Walton, George Gervin, David Thompson et Kareem, pas mal la concurrence. De plus, les excellentes performances de l’ailier entraînent le succès collectif des Suns, qui sont passés de la 10ème place (sur… 11) à la 3ème, grâce à son arrivée dans l’équipe.
Athlétique et très à l’aise techniquement, Walter Davis confirme être l’un des meilleurs joueurs de la ligue, et dès la saison suivante, avec un effectif composé notamment de Paul Westphal et Truck Robinson, il atteint les finales de conférence. Confronté à Seattle, Phoenix laisse filer les deux premiers matchs, mais emporte les trois suivants pour se retrouver à une petite victoire de leur première participation aux finales NBA. Malheureusement, la franchise s’inclinera d’un petit point lors du game 6, avant de laisser filer le game 7 quelques jours plus tard, et verra ses rêves de titre s’envoler.
Après cet échec, Walter Davis et ses coéquipiers se maintiendront dans les hauteurs de l’Ouest mais sans retrouver les finales de conférence jusqu’en 1984. Cette fois, ce sont les Lakers de Magic et Kareem qui se dressent face aux Suns, mais le défi se révèle trop difficile à surmonter et l’équipe s’incline en 6 matchs.
Une fin de carrière entre déclin individuel et addictions
Suite à ce nouvel échec, les performances de « The Candyman » et des Suns commenceront à décliner. L’ailier fera face à des problèmes physiques qui lui feront manquer quasiment l’intégralité de la saison 1985. De plus, comme de très nombreux joueurs mal informés dans les années 70 et 80, Walter Davis endurera des problèmes d’addictions aux drogues, et notamment à la cocaïne. Il aura recours à deux cures de désintoxication pour éradiquer ce vice, et cela lui permet de retrouver le très haut-niveau. Walter sort la tête de l’eau pour signer une très belle campagne individuelle en 1987, où il glanera sa 6ème et dernière sélection All-Star, avant d’être de nouveau limité par ses problèmes physiques.
Après 11 années d’un mariage qui avait commencé de très belle manière, le divorce avec les Suns devient inévitable, et à la fin de son contrat en 1988, la franchise ne lui propose pas de prolongation. Walter s’envole alors vers Denver où il signera deux jolies saisons en sortie de banc avant d’être transféré aux Blazers où il retrouvera les finales de conférence dans un rôle mineur. Après 8 mois dans l’Oregon, il revient dans le Colorado un an avant de mettre un terme à sa magnifique carrière.
Malgré une fin d’histoire contrastée à Phoenix, Walter Davis renouera de bonnes relations avec l’organisation des Suns, dont il est le meilleur scoreur de l’histoire, et verra son numéro 6 être logiquement retiré en 2004.
Le Hall of Fame comme récompense tardive
Alors qu’il est éligible depuis presque 30 ans, Walter Davis ne sera intronisé que cette année, à titre posthume puisqu’il est malheureusement décédé en 2023. Dans l’ombre de certains joueurs qui ont un profil très similaire au sien (David Thompson, Adrian Dantley, Alex English) mais qui ont eu plus de succès, Walter Davis est un joueur qui sera éternellement sous-coté, alors même qu’il est l’une des plus grandes inspirations de… Michael Jordan lui-même. Cette intronisation au Hall of Fame le 13 octobre permettra de mettre en avant ce joueur aussi fort que méconnu.