Le 13 octobre prochain, 13 personnages importants de l’histoire du basket vont intégrer le Naismith Basketball Hall of Fame. Cela donne l’occasion d’en présenter un par jour, et aujourd’hui, c’est le meilleur dunkeur de l’histoire qui est mis à l’honneur, puisqu’on va s’attarder sur la carrière de Vince Carter.
Un parcours universitaire sur ressort.
Alors qu’il joue au Foot US et au Volleyball dans ses jeunes années, c’est pour notre bien que le jeune Vince Carter se tourne vers le basketball. Après avoir conduit son lycée à son premier titre d’état depuis… 56 ans, l’ailier s’offre un choix de roi au moment d’intégrer l’université puisqu’il bénéficie de pas moins de 77 offres de première divisio universitaire. Vince décide finalement de réaliser son parcours universitaire dans la mythique fac de North Carolina, où sont passé des légendes comme Michael Jordan, Bob McAdoo, ou encore Walter Davis, qui intègre aussi le Hall of Fame et qui a également été l’objet d’un article récemment.
Alors qu’il est remplaçant pour sa première saison, son rôle évolue et il devient le meilleur scoreur de l’université lors de sa 3ème et dernière année. Son cursus à Chapell Hill est marqué par l’accession à deux reprises au Final Four de la March Madness avec les Tar Heels, mais sans jamais atteindre la finale, ce qui est quelque peu annonciateur de sa carrière.
Après une dernière saison où il inscrit 15 points par match lors de laquelle il a étalé ses qualités offensives et athlétiques, Carter décide de se présenter à la Draft NBA en 1998. Il bénéficie d’une bonne côte auprès des GM de la grande ligue qui voient tout à fait ce jeune ailier s’adapter au niveau supérieur.
Air Canada.
C’est avec le 5ème choix qu’il est drafté par la jeune franchise des Toronto Raptors, qui est alors à la recherche d’un joueur capable de se faire lever les foules afin de mettre la franchise en lumière, mais aussi un joueur qui est capable de se muer comme franchise player avant de devenir plus compétitif. L’ailier monté sur ressort semble avoir le profil idoine, et il va saisir l’opportunité qu’il lui est offerte. Dès sa première saison, il s’affirme comme l’un des joueurs les plus prometteurs et spectaculaires de la NBA, il score plus de 18 points par match et il est logiquement récompensé par le trophée de rookie de l’année.
La saison suivante, il confirme et se voit sélectionné pour participer au All-Star Game, mais aussi au concours de dunk qui est alors en perdition depuis quelques années. C’est lors de cette journée de février 2000 que Vinsanity écrit l’une des plus belles pages de son histoire en réalisant un concours tout simplement exceptionnel. Malgré une forte concurrence, c’est lui qui survole, littéralement, la compétition et qui illumine le ciel de ses acrobaties. Un 360 - moulin et un rider plus tard, il remporte le trophée et signe l’une des plus belle (si ce n’est la plus belle) performance de l’histoire du dunk contest. Cette même saison, il termine 10ème au MVP mais les Raptors se font éliminer dès le premier tour des Play-offs, lors desquels l’ailier est passé à côté avec des performances assez compliquées. Il se rattrapera en 2001 et atteint les demi-finales de conférence, et malgré de bonnes performances individuelles, cela ne suffit pas à vaincre les Sixers d’Iverson.
Après cet échec, il ne disputera plus un seul match de Play-offs sous la tunique des Raptors. Certes « Air Canada » est constamment All-Star mais il ne parvient pas à effectuer des performances dignes d’un franchise player, et les Raptors régressent puisque le front office n’est pas capable d’entourer son ailier.
10ème en 2003 et en 2004, les Raptors débutent la saison 2005 dans le tourment, avec un tout nouveau coaching staff, les résultats sportifs ne s’améliorent pas et les rumeurs de trade pullule autour de Carter, dont la relation avec les fans n’est clairement pas idéale. L’ailier est finalement envoyé dans les New-Jersey en décembre 2004.
Carter-Kidd, une connexion excitante.
En récupérant le bondissant ailier, les New-Jersey Nets font le pari de l’associer avec leur meneur All-Star, Jason Kidd. Le duo, parfaitement complété par l’excellent Richard Jefferson, est tout de suite très complémentaire et remplit les top 10, mais les Nets ne terminent que 8ème de conférence et se font sortir dès le premier tour des Play-offs lors duquel Vince connaît de nouveau des problèmes d’adresse.
La première saison complète du duo est beaucoup plus convaincante et sous leur impulsion, les Nets finissent 3ème de conférence en 2006 et s’en vont affronter les Pacers dans une série où l’ailier de North Carolina excelle. Il sera tout aussi bon dans le second tour contre Miami, mais la franchise floridienne est alors sur sa route pour emporter le titre et le Heat se défait des Nets en 5 petits matchs.
La saison suivante, la franchise du New-Jersey est assez décevante et termine la saison avec un bilan tout juste à l’équilibré qui leur permet de se qualifier en Play-offs où Vince retrouvera une ancienne connaissance… les Raptors. Dans une série où l’ailier est de nouveau maladroit, les Nets réalisent l’upset mais ne pourront rien au second tour. Face aux Cavs d’un jeune LeBron, Carter empile les matchs catastrophiques au shoot et les Nets sont de nouveau éliminé au stade des demi-finales.
2008 marque un réel déclin de la franchise, Kidd est tradé en cours de saison et New-Jersey n’accède pas aux Play-offs, alors que Carter n’est pas retenu pour le All-Star Game pour la première fois depuis sa saison rookie en 1999. Alors que Richard Jefferson est à son tour transféré à son tour pendant l’été, la saison 2009 s’annonce très compliquée pour la franchise, qui loupe de nouveau les Play-offs, et l’aventure de Carter semble avoir atteint son crépuscule, et il est lui aussi tradé, en direction du Magic d’Orlando menés par Dwight Howard.
Un rôle moindre et une longévité folle.
C’est donc dans sa Floride natale que « Half man half amazing » poursuit sa carrière. Son rôle est moindre mais sa contribution de 16 points par matchs dans un collectif très bien huilé autour d’Howard est quand même importante. Avec le Magic, Carter réalisera son meilleur parcours en Play-offs, puisqu’il participe pour la première fois de sa carrière aux finales de conférences, lors desquelles il se distinguera une nouvelle fois par sa maladresse au shoot.
La saison suivante, au bout de 22 matchs, il est échangé aux Suns qui trustent les bas-fonds de la conférence Ouest, mais il ne va pas s’éterniser dans l’Arizona. Après ce court passage, il signe pour 3 saisons aux Mavs, où il retrouve Jason Kidd, et dans le Texas, il découvre un nouveau rôle en sortie de banc, où il inscrit une dizaine de points pendant 3 saisons dans une franchise pas très performante.
A 38 ans, Vince ne songe pas à la retraite, et signe pour 3 ans dans une équipe de Memphis où il a un petit rôle dans la rotation d’une équipe qui ne parvient pas à rejoindre les finales de conférence. Il continuera d’avoir ce rôle de mentor pour la jeune génération aux Kings et aux Hawks où il prendre finalement sa retraite du haut de ses 43 ans !
Le plus beau voltigeur de Team USA.
Comment mentionner Vince Carter sans parler de son passage à Team USA. En 2000, alors qu’il brille en NBA sous le maillot des Raptors, Vince est sélectionné pour représenter son pays lors des Jeux-Olympiques qui se déroulent à Sidney. Lors d’un banal match de face de poule contre l’équipe de France, il réalise l’une des actions les plus spectaculaires de l’histoire du basketball. Après une interception, il s’élance en direction du panier et prends son impulsion appel deux pieds et saute par-dessus le pivot Frédéric Weiss, mesuré à… 2m18, avant de fracasser l’arceau. « Le dunk de la mort » fait le tour du monde et devient l’une des actions les plus célèbres de tous les temps.
Quelques jours plus tard, contre cette même équipe de France, Team USA remporte la médaille d’or et Carter termine meilleur scoreur américain sur la compétition, avec un peu moins de 15 points par match.
4 ans plus tard, il est choisi pour remplacer l’absence de Kobe lors des Jeux-Olympiques d’Athènes, mais il décline finalement l’invitation pour se reposer pendant l’été ainsi que célébrer son mariage.
Pas de bague de champion, mais celle du Hall of Fame.
Cette saison, en plus de voir son numéro 15 retiré successivement aux Raptors (premier joueur de Toronto honoré de la sorte) et aux Nets, Vince Carter va être introduit au Hall of Fame. S’il n’a jamais été en capacité d’atteindre la bague de champion, il sera récompensée par celle du Hall of Fame, afin de célébrer ce joueur magnifique qui en a inspiré tant d’autres avec ses acrobaties.