Qu’est-ce qui fait un bon basketteur?

Petite session rapide pour rebondir avec vous sur une discussion que j’ai eue récemment. Je regardais un séminaire de Georges St Pierre (combattant MMA) qui expliquait que le sportif se constituait d'une pyramide. En bas de l’édifice, la forme physique, condition numéro 1 à la réussite dans le sport. Puis là-dessus, venait la technique, qui permettait de se démarquer de tout ceux qui avait les capacités physiques pour réussir. Et enfin tout en haut de la pyramide, la tactique, dernier échelon du sport et celui qui pour lui, séparait les sportifs "lambda" des meilleurs.

Évidemment chaque cas est différent mais ça avait amené à un débat intéressant. Qu'est ce qui pour vous, fais ce démarquer un basketteur d’un autre. Quelle est la qualité la plus importante pour un joueur, celle qui vous fait dire "si il a ça, je ne me fais pas de soucis pour le reste".

Je trouvais ça intéressant et je voulais avoir votre avis la dessus.

Je distinguerais deux choses: ce qui fait un bon basketteur, et ce qui fait un grand champion.

Pour un bon basketteur, au delà de la pyramide que tu évoques, il y a la question de l'équilibre et de l'adaptation.
Jacques Monclar dit souvent que le basket est le sport collectif le plus individuel. Un bon basketteur, le plus talentueux soit-il, doit comprendre quand prendre le jeu à son compte, et quand mettre ses coéquipiers sur orbite pour qu'ils soient sur le même plateau. C'est ce que MJ et Kobe ont mis du temps à comprendre, et une fois qu'ils l'ont compris, ils ont fait gagné leur équipe. LeBron a eu un peu de mal pour ça au début de carrière. Ce genre de chose arrive souvent avec la maturité (sauf pour des Magic et Bird). Ou n'arrive jamais (coucou James Harden).

Ce qui fait un grand champion, c'est, ajouté aux points athlétiques et techniques, une détermination sans faille, voir une obsession. Les grands champions ont souvent des tempéraments de psychopathes, et on comprend pourquoi. Le niveau de compétition est tel que seuls ceux et celles vraiment portés par leur passion réussissent à rester au plus haut. Perso, je ne voudrais pas d'un champion dans mon entourage :)
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Pour moi le mental, et l'implication que tu vas mettre dans ta carrière joue beaucoup. J'ai l'impression que les meilleurs, ceux qui durent le plus et marquent l'histoire se consacre à 100% à leur carrière. Ils font les efforts et les sacrifices, la concentration...
Je pense à des Djokovic, Jordan, LeBron, Curry, CR7 ils ont du talent, de la technique du physique, du sens tactique et ces facteurs varient de l'un à l'autre, mais tous me semblent être plus investi, alimentation, récupération, préparation, soin que les autres
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C’est sûr
Dans le sport les exemples qui prouve ça par le contraire sont nombreux. Balloteli Neymar Tracy Mcgrady et la liste pourrait être très longue. En terme de talent et de potentiel ils n’avaient rien à envier aux tout meilleurs de l’histoire. Mais il faut mettre tout les ingrédients de son côté. Quand l’argent et tout le reste arrive il faut tellement de volonté et de maturité pour continuer à s’entraîner à un niveau que ce statut demande
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Je trouve également cette question très intéressante comme Julien.Un bon normand aurait répondu que c'est un équilibre en tout ça.Mais là on ne fait pas avancer le schmilblick.Julien a parlé justement de la faculté d'adaptation et son corollaire la capacité qu'à un individu à répondre à l'innatendu.Ceci dépend donc étroitement de sa capacité à apprendre et je dis ça de manière générale.La technique s'apprend, la tactique s'apprend et le physique,même s'il est d'abord une question d'efforts consentis, s'apprend également.C'est une condition sine qua non pour pouvoir progresser quel que soit les capacités cognitives ou autres.Si certains talents n'ont jamais put exploiter leur potentiel ce n'est pas toujours qu'une question de cadre ou par manque d'efforts.Tout comme ingurgiter de l'info à tout va ne signifie pas "apprendre".Comme l'a dit Julien le cerveau doit traiter l'info de manière optimale et en ressortir la réponse adéquate.Ce n'est pas à la portée de tout le monde même si on est tous capable d'apprendre.Apprendre implique aussi un travail sur soi et n'est pas qu'une affaire cognitive non plus.Apprendre suppose de définir de la méthode et de sélectionnes ses ressources.Savoir s'adapter suppose de savoir - et vouloir - apprendre.
Pour finir je rajouterai simplement que pour moi on a tendance à oublier les évidences parfois et il est bon de les rappeler : avant le physique et la stratégie ou la technique il faut avoir ................de bonnes mains.Capter un ballon,passer,shooter,dribbler etc suppose d'abord de pas être manchot.Avant de s'attaquer au reste commencer par bien bosser ça (j'ai entrainé des gamins par le passé et souvent ils en oublient ce fondement et quand t'es gamin et que ta du savon sur les mains t'es vite dégouté du basket).Ça parait con mais c'est vital pour moi.
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Merci pour ta réponse
C’est bien de souligner le paramètre parfois oublié des mains, c’est vrai que pour un basketteur c’est la base et il y en a chez qui ça vient tout seul.
Et tout à fait d’accord sur l’apprentissage.
Pour ma part un des paramètres les plus importants c’est la capacité/volonté à étudier le jeu. Son jeu, le jeu de ses coéquipiers de ses adversaires. Le jeu en général, son évolution les nouvelles tendances et pourquoi elle prennent le pas sur le reste. Ça rejoins un peu la notion d’apprentissage. L’intelligence en règle général, qui se reflète dans la capacité à faire tout ce que tu évoque de manière efficace. Il y en a qui ont sûrement toute la volonté du monde. Mais les systèmes de jeu et tout ce qui en découle ne rentre juste pas dans la tête.
Et l’introspection comme tu dis, un des nombreux truc valable dans le sport et dans la vie. Beaucoup de carrière décolle pas ou s’arrête parceque l’athlète a pas su accepter ou même juste imaginer que sa manière de faire ou de voir la chose était pas la bonne
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Hyper intéressant comme sujet. Je ne suis pas du tout spécialiste des sports de combat et je ne voudrais pas minimiser leur art, mais j'ai le sentiment que pour les sports qu'on joue plus qu'on ne fait (on joue au basket mais on fait de la boxe) cette dimension "jeu" rajoute un critère à prendre en compte dans la définition du bon basketteur/footballeur/tennisman.

Ceci dit les sports de combat sont, dans les sports qu'on "fait", ceux où la notion de jeu est la plus proche des autres sports. Si les capacités physiques, le niveau technique et le niveau tactique peuvent suffire à faire un grand, la capacité de jouer, de se joueur de l'adversaire y est présente aussi. Mais j'ai l'impression le côté "joueur" y est peut-être un peu moins important que pour le basketteur, le footballeur, etc.

En tout cas, personnellement, je rajouterais cette dimension dans l'évaluation de ce qu'est un bon basketteur. Pour certains, c'est probablement lié à ce qu'il appelle la tactique, mais pour moi ça va plus loin. La perpétuelle et inlassable prise d'info, son traitement et la prise de décision qui en découle, le tout dans un cadre collectif et sur un terrain si réduit où il y a 10 mecs qui vont vite (ou 6 qui vont vite et 4 qui sont imposants physiquement) nécessite des qualités cognitives importantes. Tu dois être capable de t'adapter à tes équipiers, à ce que la défense propose, etc. En athlé ou en cyclisme, il y a énormément de qualités athlétiques à avoir, une grosse précision technique en athlé (moins en vélo mais à ne pas négliger) et de la tactique, mais celle-ci est subordonnée au physique dans le résultat.

Au basket (et dans d'autres sports), y a cette dimension supplémentaire je pense
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Merci pour la réponse !
Pour être un grand fan (et pratiquant) d’art martiaux et ancien basketteur, je trouve ta réflexion hyper intéressante. Je te rejoins, et d’ailleurs l’histoire te donne raison. Il y a quelque combattant qui ont eu une approche un peu plus « jeu », mais a l’exception notable d’Anderson Silva qui est reconnu comme un des meilleurs de tout les temps, c’est pas quelque chose qu’on retrouve chez les tout meilleurs. Les paramètres changent avec notamment la capacité a encaisser les dégâts et la douleur, mettre son corp sur la ligne à un niveau ou d’autre réfléchissent.

Mais oui c’est vrai que la capacité à enregistrer les infos, prendre les infos et surtout prendre les décisions basé sur ces infos quand on sait la vitesse et l’intensité des matchs. D’ailleurs il y a beaucoup de joueurs qui peuvent hyper performant à l’entraînement ou en jouant simplement pour le loisir quand cette notion de retranscription cognitive perd en importance vu que la nature et l’intensité du jeu change un peu
Les étages de la pyramide sont plus ou moins gros en fonction du sport
L’athlé c’est un bon exemple, c’est sûr qu’en terme de cognition un sprinteur a moins à enregistrer qu’un basketteur.
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