Embiid nous a habitué à arriver en playoffs diminué, quasiment chaque année. Et certains l'oublient parfois mais lorsqu'il fut à 100%, c'est souvent le mental qui lui fit défaut pour faire un très gros run avec son équipe.
En psychologie du sport, la corrélation entre l'estime de soi et la confiance en sa réussite a déjà été étudiée.
Lorsqu'un sportif/athlète/élève en EPS a confiance en lui, il va s'attribuer la cause de sa réussite en cas de bon résultat et trouver une attribution causale externe en cas d'échec.
A l'inverse un athlète (c'est le sportif de haut niveau qui nous intéresse ici) dont la confiance en lui n'est pas optimale (on parle souvent du mental friable de Joël Embiid) va s'attribuer les causes de ses échecs et ne pas percevoir sa part de responsabilité dans ses réussites (ou celles de son équipe).
Sans vouloir faire de la psychologie de comptoir aussi binaire. Car je pense qu'un athlète de haut niveau a obligatoirement une confiance en lui supérieur au commun des mortels, ne serait-ce que pour arriver et durer en NBA. Je pense que le cas Embiid peut-être intéressant sous cet angle.
Intéressons nous maintenant aux comportements des athlètes ayant "relativement peu" confiance en eux, en amont d'un épreuve et non pas en réaction à son résultat.
Face à une grosse échéance, l'athlète est en proie au stress, et selon Endler et Parker (1999), pour se dégager de cet état émotionnel intenable, il ferait en sorte d'utiliser des stratégies d'évitement. En effet, le sportif va mettre en place dès conditions pour minimiser le plus possible l'influence de la situation oppressante. (Ne pas y penser avant d'arriver au match pour éviter les projections négatives, se faire porter pâle au dernier moment, se faire discret au cours du match s'il est joué, préférer jouer propre, dans une zone de confort plutôt que de tout tenter pour impacter la rencontre...)
Dernier point à ce sujet: la Stratégie de la jambe de bois. C'est le fait de simuler ou d'accentuer une blessure, gène en amont d'une épreuve pour justifier un potentiel échec (que l'athlète lui même projette comme probable, compte tenu de l'estime qu'il a de lui même). Ça fonctionne aussi au delà du sport, exemple: "de toute façon j'ai pas révisé, si je réussis c'est du bonus, si j'échoue, ce sera logique".
En ce sens, le fait de jouer diminué ne serait-il pas libérateur pour Embiid cette année ?
Bref, depuis cette saison je fais partie des gens qui pensent que Joël Embiid a franchi un cap mental, car désormais, il est déterminé a être présent le plus possible pour aller le plus loin possible avec les Sixers. Cependant, de ma position de spectateur, je semble percevoir quelques stratégies d'évitement qui traduisent peut-être toujours une confiance en lui qui n'est pas aussi ultime que chez d'autres superstars. Le fait de vouloir blesser ou éliminer les défenseurs physiques à son poste (réduction du contexte stressant), le fait d'attribuer explicitement la cause de ses échecs à l'arbitrage après chaque tir manqué, le fait de "se cacher" dans les 4emes QT des matchs 3 et 5, le fait d'avoir une blessure visible qui nous rend admirateur à son égard et tolerant en cas d'échec...
Attitude détestable auprès des arbitres (il réclame une énorme faute quasiment à chaque action), d'ailleurs Maxey le suit dans cette voie. Sale coups qui n'ont pas leur place sur le terrain, clémence des arbitres pour obtenir 21 lancers et ne pas être exclu, disparition deux fois au 4eme QT (il peut remercier Maxey pour ne pas être déjà en vacances..