Les Rockets sont-ils prêts à jouer dans la cour des grands ?

Actuellement 2eme et trustant les hauteurs de la conférence Ouest depuis le début de la saison, les Houston Rockets se sont affirmés comme une très bonne équipe NBA cette saison. Pourtant, ils ne sont pas considérés comme une réelle menace à l'orée des Play-offs, et nombreux sont ceux qui estiment qu'ils sont l'équipe qu'il faut affronter pour passer un 1er tour relativement tranquille.

Voyons ensemble ce qu'il en est réellement.

Des points forts marqués

Bien qu'on aura recours à des statistiques avancées pour évaluer les forces de cette équipe, il suffit de se pencher sur un match des Rockets pour les identifier tant ils crèvent les yeux (tout comme les points faibles d'ailleurs).

Depuis plusieurs mois, Houston a mis en place une réelle forteresse de son côté du parquet et se présente comme une top défense NBA (4ème au defensive rating). Au sein de leur effectif, tous les défenseurs sont au minimum average (même Sengun qui a bien progressé cette saison) avec de jeunes leaders comme Amen Thompson et Tari Eason, sans oublier Dillon Brooks, qui font parler leurs qualités athlétiques et leur envie débordante pour stopper les adversaires.

Cela se répercute notamment sur le jeu en transition sur lequel Houston concède moins de 14 points/match (4ème en NBA), alors même que c’est de loin la meilleure équipe de la ligue au rebond offensif (14,8 prises/match, un rebond offensif sur 36,5% de leurs possessions) et donc aux points sur seconde chance (18 par match). Cette capacité de l’équipe à être efficace au rebond offensif sans pour autant se découvrir au jeu rapide adverse est l’une des principales raisons qui expliquent les bons résultats de H-Town.

Sur le plan offensif, les Rockets sont excellents pour attaquer la peinture (50 points par match dans la raquette), ce qui permet d’avoir des shoots à haut pourcentage (2ème au % au tir) mais aussi d’obtenir de très nombreux lancers-francs (23 par match, 6ème NBA). Cela est permis par leur bonne aptitude au rebond évoquée plus tôt, mais aussi grâce à un très bon jeu sur contre-attaque notamment grâce à des flèches comme Jalen Green et Amen Thompson, ce qui permet à l’équipe de scorer 16,8 points/match (6ème NBA).

Parmi les points forts de la franchise, on peut également parler d’une bonne profondeur d’effectif, symbolisée par les bonnes saisons de Steven Adams, Tari Eason et Amen Thompson (qui est désormais titulaire à la place de Jabari Smith) en sortie de banc. Cela permet d’avoir une rotation à 8 joueurs sans jamais perdre en qualité parmi les 5 joueurs qui évoluent sur le parquet ce qui peut être très pertinent à l’approche des Play-offs, sans oublier que des joueurs comme Cam Withmore, Aaron Holiday et Reed Sheppard sont capables de réaliser de bonnes performances lorsque Ime Udoka leur donne une chance.

Enfin, Houston protège bien ses terres et détient un très bon record de 27 victoires pour 11 défaites ce qui peut constituer une composante très importante quand on sait que l’équipe aura très probablement l’avantage du terrain au premier tour.

Des points faibles évidents

Houston est donc une équipe pétrie de qualités, mais c’est aussi une franchise qui présente des défauts certains, dont certains persistent depuis le début de la saison.

C’est une équipe très moyenne offensivement (16ème attaque NBA) alors même qu’elle excelle en transition et au rebond. Comment cela est-il possible ? Tout simplement parce que les Rockets sont catastrophiques dans la création sur jeu placé et arborent un jeu collectif assez pauvre, avec beaucoup de joueurs capables de créer pour eux-mêmes… mais pas pour les autres. Ainsi, l’équipe est bonne dernière de la ligue en passe décisive (moins de 23/match) et pointe derrière des équipes très faibles offensivement comme les Hornets ou le Magic. Cette absence de jeu collectif développé pourrait représenter un énorme défaut pendant les Play-offs, lors desquelles les défenses se resserrent, à voir si les joueurs des Rockets pourront s’y adapter.

Le deuxième défaut ne s’est pas encore fait ressentir, mais il pourrait être exposé aux yeux de tous dans les semaines qui viennent, c’est le manque d’expérience de cette équipe. Ensemble, cet effectif n’a jamais participé à la postseason (ni même au Play-in) et ne comprend pas beaucoup de joueurs capés en Play-offs, puisque sur les 8 plus gros temps de jeu de l’équipe cette saison, seuls Dillon Brooks (22 matchs) et Fred Vanvleet (44 matchs) y ont déjà participé. Bien que l’expérience a tendance à être trop valorisée par certains, il est indéniable qu’elle s’avère nécessaire lors des joutes de Play-offs, avec un basket pratiqué très différent de la saison régulière. D’autant que le delta avec la concurrence de la conférence Ouest est assez énorme quand on observe l’expérience parmi les autres franchises, notamment du côté des deux équipes de Los Angeles, de Denver ou encore de Golden State.

Le dernier défaut, ou du moins le dernier point d’interrogation de cette équipe, c’est qu’elle manque d’une superstar, ou au moins d’un franchise player bien établi. On le sait, les Play-offs sont faits pour les très grands joueurs, qui à eux seuls, peuvent faire basculer le destin d’une rencontre, voir même d’une série. Et à moins qu’il n’y en ait un qui se révèle dans les semaines qui viennent, Houston ne semble pas posséder un joueur de cet acabit dans son effectif. Cela pourrait réellement poser problème dans les périodes creuses d’un match et dans les money time, qui sont les moments au cours desquels les franchises se reposent habituellement sur les performances de leur superstar.

Quel parcours de Play-offs ?

Les jeunes Rockets sont donc très prometteurs mais leur projet n’est clairement pas arrivé à maturité, et avec les forces en présence, l’équipe ne semble pas être constituée pour espérer passer un tour en Play-offs, du moins pas contre une telle adversité. Malgré toutes les qualités qu’ils possèdent, ils ne partent pas favoris contre des équipes comme les Warriors, les Clippers ou encore les Wolves, pourtant tous moins bien classés dans cette dense conférence Ouest.

Cependant, les fusées sont surprenantes depuis le début de la saison, et qui sait, les Rockets seront peut-être capables, une nouvelle fois, de dépasser les attentes qu’on place en eux. C’est tout ce qu’on souhaite à Houston, qui s’est donné les moyens de rêver dans les semaines qui viennent.

A noter que toutes les stats évoquées ont été relevées le mercredi 26 mars et qu’il peut donc y avoir quelques fluctuations depuis, ce qui ne modifie pas pour autant le propos de l’article.

 

T'as tout bien résumé. Malgré le manque d'expérience, je serai pas choqué qu'ils passent un tour de playoffs.
Concernant leur faiblesse sur demi terrain, je me demande ce qui est de la responsabilité du profil des joueurs et ce qui est de la responsabilité du coaching staff.
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