LeBron James est une bénédiction et une malédiction pour son fils Bronny James

Etre le fils de l'un des plus grands joueurs de basketball de tous les temps peut présenter bien des avantages. Le premier est évident : le fait d'avoir des conditions de vie avantageuses. L'argent ne fait pas le bonheur comme le dit l'adage, mais nous savons tous qu'il y contribue, encore plus dans une Amérique où l'égoïsme est roi.

Le second avantage est que cela vous offre également bien plus d'opportunités dans la vie. Ce n'est pas propre au fait d'être le fils d'un sportif de haut niveau multi-millionnaire. On peut faire la même remarque pour les enfants de patrons de grandes entreprises. Souvent, votre avenir est tout tracé, et vous aurez la possibilité de vous inscrire dans les traces de vos parents.

Ensuite, ce sera à vous de faire vos preuves bien sûr, mais votre route sera plus rectiligne, et vous aurez moins de chances de vous perdre dans les aléas quelque fois désagréables de la vie.

Cependant, être le fils d'un des plus grands joueurs de basketball de tous les temps ne présente pas que des avantages. Pour peu que vous ayez la passion pour le même sport que votre père, vous risquez fort de devoir faire face aux comparaisons dès votre plus jeune âge. Des comparaisons évidemment en votre défaveur, car il est évident que vous aurez du mal à répondre aux attentes suscitées par votre statut de "fils de".

Vous n'avez rien demandé, mais dès votre plus jeune âge, tout le monde passera son temps à scruter vos moindres faits et gestes dans ce sport. Tout le monde fera des remarques sur votre taille, vos qualités athlétiques , votre shoot, et votre jeu. C'est probablement la raison pour laquelle les deux fils de Michael Jordan n'ont jamais pu répondre aux attentes injustes les entourant. Jeffrey Jordan, meneur de taille moyenne (1,85 m), a fait une carrière universitaire insipide. Marcus Jordan, arrière de taille moyenne (1,90m), avait de véritables qualités de scoreur. Il a même signé une saison sophomore à plus de 15 pts de moyenne du côté de UCF en Floride.

Néanmoins, fatigué des comparaisons incessantes avec son père, et du fait qu'il ne lui arriverait jamais à la cheville, Marcus Jordan a fini par jeter l'éponge et arrêter de jouer au basketball au haut niveau. Il a perdu l'amour pour ce jeu tout simplement. Pas de NBA donc pour les deux enfants de Michael Jordan.

Alors que LeBron James est désormais en passe de dépasser Michael Jordan dans le débat sans fin du GOAT, l'histoire semble devoir se répéter avec les enfants du "Choosen One". Bronny James, l'aîné des fils de LeBron James, est scruté dépuis son plus jeune âge. Bronny a eu plus d'opportunités que n'importe quel autre prospect de montrer ce qu'il savait faire, mais le revers de la médaille est que cela a exposé ses faiblesses bien plus que nécessaires dès son plus jeune âge.

Tout le monde a rapidement compris que Bronny n'atteindrait jamais la taille de son père. Premier coup dur dans l'optique de réaliser le rêve de son père d'écrire l'histoire en étant le premier duo père-fils à jouer en même temps (et pourquoi pas dans la même équipe) dans l'histoire de la NBA. Bien que doté d'excellentes qualités athlétiques, Bronny James reste juste un athlète dans la moyenne haute de ce point de vue. Des arrières autour de 1.90 m (dans le meilleur des cas pour Bronny) comme lui présentant de meilleures qualités athlétiques sont déjà légion dans sa classe d'âge.

Bronny James est doté d'un excellent QI basketball. C'est déjà un défenseur féroce et on peut voir qu'il dispose d'un shoot à 3 points qui pourrait se transposer en NBA un jour. Bref, il a le profil d'un 3&D qui viendrait compléter une équipe et apporter son intensité sur une vingtaine de minutes. C'est déjà quelque chose d'excellent, mais loin des attentes initiales le concernant. Rien de déshonorant cependant.

Lors de sa dernière année de high school, Bronny avait fini par justifier une partie de la hype l'entourant depuis son plus jeune âge lors du McDonald's All American Game puis du Nike Hoop Summit. Beaucoup avaient justifié son invitation par le fait que ces deux événéments majeurs pour les jeunes prospects Américains et internationaux soient organisés par Nike. Mais Bronny James avait su répondre sur le terrain en justifiant sa présence via d'excellentes performances.

Ayant décidé de jouer pour USC en NCAA, tout semblait aller pour le mieux pour Bronny qui était attendu pour faire une année universitaire avant de se lancer à l'assaut de la draft NBA 2024 où il était déjà attendu en fin de premier tour. Le rêve de papa se rapprochait. Et puis, à l'été 2023, lors d'entraînements à USC, Bronny James a eu un problème cardiaque majeur qui a bien failli mettre fin à sa vie. Par chance et grâce aux bons gestes des personnes présentes au bord du terrain, Bronny a pu être sauvé ce jour-là.

Une malformation cardiaque était à l'origine de ce problème. Bronny James a pu être opéré avec succès, mais tout à coup, tous les regards se sont reportés sur son autre fils Bryce Maximus James. Comme si le narratif devait tout de suite se réécrire pour que LeBron James ait une chance de réaliser son rêve. Certains allaient même jusqu'à s'avancer en disant que Bryce était plus talentueux que Bronny, et que ce serait lui la véritable future star de la famille capable d'atteindre la NBA.

Comme avec Bronny, le risque majeur est le même : mettre bien trop de pression sur un jeune basketteur en construction au risque de finir par l'écoeurer du basketball du fait de son incapacité à atteindre des objectifs trop élevés qu'il ne s'est même pas fixé lui-même ...

Le fait que Bronny James puisse démarrer sa saison universitaire a permis à Bryce de retrouver un peu de sérénité en high school, en remettant la pression sur l'aîné. Comme on pouvait si attendre après un tel problème de santé, Bronny James a été en difficulté pour son année rookie en NCAA. Rien de plus logique, et pour un joueur lambda, tout le monde aurait dit qu'il fallait laisser le temps au temps.

Oui, mais voilà, LeBron a 39 ans, et même s'il continue à performer au plus haut niveau en NBA, le temps presse pour que son rêve se réalise ... En parlant trop fréquemment de ce rêve, bien que LeBron ait levé le pied sur le sujet depuis quelques mois, LeBron n'a-t-il pas mis trop de pression sur Bronny en l'évoquant si fréquemment ?

Après l'élimination des Lakers au premier tour des playoffs par les Nuggets, les dirigeants des Lakers ont tout de suite laissé entendre qu'ils étaient prêts à tout pour convaincre LeBron de rester avec les Lakers pour encore 2 ou 3 saisons. Les Lakers sont habitués à respecter les fins de carrière de leurs superstars, et ils veulent absolument que LeBron quitte la NBA sous leur maillot.

Jusqu'ici pas de soucis. C'est une tradition depuis toujours du côté des Lakers. Là où les choses ont pris une toute autre tournure, c'est lorsque les dirigeants des Lakers ont également laissé entendre qu'ils étaient prêts à drafter Bronny pour aider LeBron à réaliser son rêve. C'est bien beau, mais quid de Bronny ?

Bronny James a-t-il réellement intérêt à sauter le pas si tôt, alors que manifestement, il n'est pas prêt à aller en NBA pour y jouer un véritable rôle ?

L'intérêt réel de Bronny me semble être de rester une saison de plus au niveau universitaire pour continuer à progresser et redevenir le prospect qu'il était juste avant ses problèmes de santé de l'été 2023. Bref, d'arrêter de vouloir satisfaire les ambitions de son père pour écrire sa propre histoire de basketteur. Une année universitaire où il montrerait qu'il est capable de réellement performer au niveau supérieur le placerait ensuite dans de bonnes conditions pour réellement jouer un rôle en NBA un jour.

Bronny pourrait ainsi montrer qu'il est plus qu'un simple objet de convoitise pour des franchises NBA désireuses d'attirer LeBron en sélectionnant son fils ...

Evidemment, cela nécessiterait de remettre à plus tard les rêves de LeBron et tout le marketing qui pourrait être fait avec ces retrouvailles uniques dans l'histoire de la NBA. J'espère que la raison l'emportera pour Bronny et qu'il aura le temps de se construire réellement en tant que basketteur. Nous en saurons plus dans les semaines à venir.

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Tout à fait d'accord avec toi ! Bronny a eu tout ce que l'aura et l'argent de son père a pu proposer en terme de développement physique/entrainement/nutrition/conseils. Et si on regarde bien, parmi les joueurs les plus stables de la ligue, c'est davantage composés de joueurs qui ont eu une enfance aisée que de mecs sortis de la street, et on ne peut pas penser que tout n'a pas été mis en place pour que Bronny puisse réussir au plus haut niveau.

Après, sa taille ne plaide pour lui vu son style de jeu. Je le vois avoir des opportunités en NBA grâce à son nom, mais pas plus.
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Ce qu'il a montré l'an passé au McDonald's All Americain Game ou au Nike Hoop Summit m'avait plutôt séduit. Sa côte était montée en flèche. Evidemment, son problème cardiaque a tout changé. Je pense qu'il faut lui laisser du temps. Une saison universitaire supplémentaire est un risque mais serait nécessaire.

Un risque, car s'il déçoit encore en année sophomore, plus personne ne s'intéressera à lui ensuite. C'est probablement pour cela que le camp James cherche le meilleur chemin à emprunter pour en faire un vrai joueur NBA qui pourra se développer correctement sans les 3 années à venir et peser ensuite.

S'il reprend son développement où il l'avait laissé avant son problème cardiaque, il a le potentiel pour devenir un 3&D totalement crédible capable d'apporter vingt minutes solides à une équipe NBA. Encore faut-il le prouver au niveau universitaire ...
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Whaouuu, session bien massive ! Sur le fond, j'ai toujours été gêné par la communication de LeBron sur son fils. Il a eu beau demander ces derniers temps à ce qu'on le laisse évoluer tranquille, par le passé il avait vraiment beaucoup trop mis la lumière dessus et lui a mis une pression dingue. Quand tu dis que ton fils est meilleur que la plupart des joueurs (me souviens plus de la déclaration exacte), tu génères des attentes et mets une pression très dure à gérer pour un gamin qui sait qu'il n'aura jamais le niveau de son père.
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Je trouve également que LeBron en a trop fait avec son fils Bronny depuis le début. Cela n'a fait que rajouté encore plus de pression sur Bronny, alors que dans tous les cas, il allait avoir énormément de pression.

Depuis son problème cardiaque, il a levé le pied, mais la machine médiatique était déjà en route, et il est impossible de l'arrêter !
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Ouais là on est carrément sur un article/analyse.
Beau boulot. Après perso rien à rajouter je suis totalement d'accord avec le constat surtout qu'il est vrai dans beaucoup de sport surtout lorsque l'on parle des très grands joueurs (les fils Zidane, Cruyff etc...).
Après ça n'empêche pas certains "fils de" de réussir Curry et Thompson viennent en premier mais les parents n'étaient pas des superstars.

Il devient quoi Shareef O'Neal?😂
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Justement, j'ai l'impression que les "fils de" qui réussissent le mieux sont ceux dont les parents ont été pros, mais à un niveau moyen, sans être des superstars. Cela offre un bon compromis à leurs enfants, avec plus d'opportunités, mais moins d'exposition médiatique.
Dell Curry a fait une honnête carrière NBA, mais personne n'attendait à ce que Stephen Curry devienne un joueur All-Time. Il a eu l'opportunité de fréquenter les terrains NBA dès son plus jeune âge, mais sans jamais avoir la pression de Bronny ou des enfants de Jordan.
Mychal Thompson a fait une belle carrière NBA, mais c'est un peu la même chose. Personne n'a scruté Klay Thompson dès son plus jeune âge. Tout comme son frère Mychel qui a aussi fait quelques matchs en NBA.

Mon impression est confirmée quand je vois les jumeaux Boozer, et surtout Cameron, dont tout le monde dit monts et merveilles au niveau High School. Leur père a fait une très belle carrière NBA, et ils ont des opportunités que les autres prospects n'ont pas eu, mais sans une pression démesurée finalement, car personne ne s'attendait à ce que les fils de Carlos Boozer ne soient des joueurs de basketball aussi forts.

Pour Shareef O'Neal, je pense que c'est le même problème que pour Bronny. Le père est un des meilleurs joueurs All-Time. Un pivot ultra dominant. Tout le monde s'attendait à ce que son fils fasse des étincelles. Trop de pression, moins de talent que papa, et finalement, un carrière universitaire insipide. Il a eu aussi des problèmes de cardiaques tout comme Bronny de souvenir.
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