Lors du All-Star Game, Anthony Edwards avait expliqué qu’il ne voulait pas être le prochain visage de la NBA. Interrogé sur le sujet, LeBron James en a profité pour mettre un tacle aux médias qui, selon lui, critiquent TOUS les joueurs actuellement. Mouais…
« C’est malheureux mais pourquoi voudrais-tu être le visage de la ligue quand tous les gens qui couvrent notre sport et en parlent au quotidien daubent sur tout le monde ? Evidemment, je n’ai pas demandé tout ça. Donc je comprends ANT. »
LeBron:
"Why do you wanna be the face of the league when all the people that cover our game and talk about our game on a day to day basis shit on everybody? Obviously, I didn't ask for it. I feel Ant. I understand. This is weird energy when it comes to that" pic.twitter.com/TtlXp6w5KM
— Oh No He Didn't (@ohnohedidnt24) February 28, 2025
Alors j’aime beaucoup LeBron James. Et les anciens qui critiquent le jeu aujourd’hui me fatiguent encore plus (et c’est pourtant compliqué) que les jeunes qui, du haut de leurs certitudes, disent connement que le jeu était pourri avant. Justement parce que les anciens sont censés avoir une forme de sagesse.
Mais là, franchement, il faut arrêter. Certes, il y a quelques gars aigris (ou qui savent que ça va faire un buzz débile qui va générer des audiences ou de l’engagement, et donc leur assurer un job) dont le fond de commerce semble être « la NBA et les joueurs, c’était mieux avant ».
Ok, mais déjà il y en a toujours eu. On peut même constater que ça existe et a toujours existé chez des joueurs même encore en carrière ou qui viennent tout juste d’arrêter. Des mecs que LeBron James respecte pourtant. Il suffit de se souvenir de Kobe Bryant et de ce qu’il disait sur le « accidental basketball ». Et plus récemment, il y a bien évidemment eu les propos de Draymond Green.
Celui qui passe son temps à contredire à juste titre les anciens qui critiquent a récemment été dans leur sens. Alors qu’il commence à placer ses billes pour devenir consultant après sa carrière, le Warrior a l’air de se dire que c’est peut-être pas plus mal de passer du côté des vieux cons :
« C’est juste une question de qui coure le plus vite et qui met le plus de trois-points. Il n’y a aucune substance et c’est super chiant. », a-t-il expliqué.
Et paradoxalement, c’est un très ancien qui l’a le plus violemment remis en place…
Surtout, LeBron James fait dans la facilité et l’émotion. Et un peu dans le manque de respect. Réduire « tous les gens qui couvrent notre sport et en parlent au quotidien » à Charles Barkley, Shaq, Stephen A. Smith ou Skip Bayless, c’est abusé par rapport à tous ceux qui se font chier à parler de la ligue au quotidien. Sans aller jusqu’aux fans qui justement évoquent le sujet chaque jour, beaucoup de médias passent du temps à expliquer (comme beaucoup de ces fans) que le jeu n’a jamais été aussi fort et les joueurs aussi bons.
Parfois même à l’excès, en manquant de respect aux anciens. Comme son pote/coach qui, alors qu’il avait un rôle médiatique important, expliquait en gros que Bob Cousy n’était bon que parce qu’il jouait contre des plombiers. Bien évidemment que les anciens ne joueraient pas de la même manière s’ils avaient grandi aujourd’hui et que les joueurs actuels n’auraient pas joué comme actuellement s’ils avaient grandi quarante ans plus tôt.
Bref, faire comme si tous les observateurs du basket passaient leur temps à critiquer le jeu, c’est soit de la victimisation (faire comme si les adorateurs du jeu actuel n’existaient pas pour pouvoir mieux chouiner) soit du manque de respect vis-à-vis de ceux qui font bien leur taf.
Parce que oui, peut-être que le crew de TNT, Stephen A. Smith et Skip font de l’audience, mais LeBron James est bien trop intelligent pour faire ce genre de raccourci. Et c’est un peu trop facile de toujours mettre les problèmes d’image et d’audience de la ligue sur le dos du storytelling médiatique (dont il a grandement et logiquement bénéficié) sans se remettre soi-même - et les joueurs - en question.