Le role player d’élite, pièce centrale sur la route du titre

Les playoffs avancent, les finales sont en approche. Plus que quatre équipe en lice, et d’ici quelques semaines, le renouvellement des générations aura accouché d’une nouvelle équipe championne. On dit parfois que la victoire d’une série ira à l’équipe qui a le meilleur joueur, la plus grand Star. C’est en partie vrai.

Cependant, dans l’épisode de cette semaine de l’excellent podcast Mind The Game, LeBron James et JJ Redick apportent un éclairage un peu différent du succès d’une équipe, et discutent d’un élément central dans la quête d’un titre : les role players. Selon eux, pour vraiment viser le titre, une équipe a besoin de role player d’élite, « a Star in their role » qu’ils disent. Alors on va s’intéresser un peu à ces role players dans l’histoire récente.

Role player, tentative de définition

Il faut d’abord définir le concept. On pourrait dire que role player se définit en opposition au All-around player. Cependant, ça me semble une définition trop exclusive, dans la mesure où certains des meilleurs RP de l’histoire étaient justement des joueurs très complets (coucou Boris). Je vais donc rester simple et considérer comme role player tout joueur qui n’est pas dans les 3 ou 4 meilleurs joueurs de son équipe. Donc en gros, on enlève les Franchise players et les lieutenants.

C’est quoi les caractéristiques d’un elite RP ? Premièrement, c’est dans le titre, un domaine d’excellence. Ben oui, un rôle mais quel rôle ? On peut distinguer un nombre assez important de types de role players. Les premiers qui me viennent en tête : le shooter qui étire les défenses, le stopper, le 3-and-D qui combine les deux, le protecteur de cercle, le gros rebondeur, le gestionnaire, l’energizer/hustler. Je vais essayer de donner pour ces différentes catégorie mes favoris des dernières décennies.

Le dog, le step-up et le facteur X

Pour compléter, LeBron nous dit qu’il veut des « dogs ». Les gars qui ne baissent pas la tête, les morts de faim qui ne vont pas lâcher l’affaire quand l’équipe sera dans le dur. Dans le magnifique Rare Air (si vous pouvez le trouver, je vous le conseille, c'est un magnifique bouquin), MJ tenait à peu près ce langage (pas moyen de retrouver la citation exacte):

"Comme co-équipier, donnez moi 4 autres gars qui ont du coeur plus que du talent." d'à peu près MJ.

Perso, j’ajouterai deux points complémentaires. Le premier est la fiabilité : du bon role player, on sait ce qu’il va nous apporter ; d’où une nécessaire clarté dans l’allocation des rôles. La seconde, c’est la capacité à step-up : un run de playoffs n’est pas un long fleuve tranquille, on a des blessés, des coups de mou des stars, des indigestions et des foul troubles. On a donc besoin de joueurs capables de remplir un role au dessus de celui qui leur est assigné. Un gars qui pourra mettre 20 points alors qu’on lui demande habituellement de défendre, qui prendra le tir décisif alors alors qu’il n’est pas la star, qui pourra faire l’action défensive qui va bien dans un moment chaud, même si ce n’est pas son role principal. Jusqu’à devenir un facteur X, le joueur qui va faire tomber le match du bon côté.

Les role players des derniers champions

Effectivement, si on regarde les champions NBA à travers l’histoire, chaque équipe a ses rôle players d’élite. Chez les Bulls 90s, je pense à John Paxson, BJ Armstrong et Steve Kerr bien sûr, mais aussi Ron Harper. Chez les Rockets 90s : Sam Cassel, Kenny Smith et Robert Horry. Chez les Lakers 2000s, je reprends Ron Harper, Horace Grant, Robert Horry et Rick Fox. Chez les Spurs 2000s, Bruce Bowen, Stephen Jackson et Robert Horry (encore!). Chez les Warriors multi-champions, on a Iguodala et Livinsgton. Petit bond dans le temps, ces dernières années, je pense directement à Bruce Brown (Nuggets 2023), Kevon Looney (Warriors 2022), Brook Lopez (Bucks 2021).

Et cette année, qui a les meilleurs rôle players ?

Prenons nos quatre équipe encore en lice. A l’Est, chez les Celtics, White est un incroyable mélange de 3-and-D et organisateur, et Al Horford est un rock défensif (qui peut justement step-up en l’absence de Porzingis) ; chez les Pacers, TJ McConnel est un mélange de gestionnaire et energizer des plus kiffants, alors que Nembhard et Nesmith, je les confonds toujours, m’ont beaucoup plus pour leur défense face aux Knicks et leur capacité à mettre des points proprement. Je dirais ici avantage aux Celtics pour l’expérience du plus haut niveau.

A l’Ouest, les Wolves ont Jaden McDaniels en (parfois) 3 and (toujours) D de très haut niveau, alors que les Mavs peuvent compter sur les bondissants Gafford et Lively, et l'inspecteur Derrick Jones Jr. Avantage Mavs ici selon moi.

Au total, si je devais me mouiller, je dirais qu’une finale Mavs-Celtics se prépare, et que les Celtics ne seront champions que si Porzingis revient suffisamment en forme.

Je rajouterai aussi la capacité d'un role player à être constant, à savoir enchainer les performances attendues et à parfois superformer comme tu le mentionnes très bien.

La constance est aussi et souvent un gage de réussite
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Playoffs Rondo et alex caruso du titre de 2020 des Lakers également on pourrait aussi rajouter Howard aussi
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Oui je pensais à eux aussi. KCP était pas mal également, ou Danny Green...
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On oublie peut-être Ray Allen pour le Heat en 2013...
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Clairement oui. En fait j’ai carrément oublié de parler du Heat :)
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Est ce que le Mike Conley de maintenant ne rentre pas dans cette case?
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Je dirais que oui
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Team TJ McConnell ! :)
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Oh ouais il est incroyable d'énergie.
Dans un autre Mind the game, LeBron disait que c'était un de ses joueurs préférés.
ça vous fait un point commun :)
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