JJ Redick et Richard Jefferson volent au secours de Rudy Gobert qui souffre dans son duel face à Nikola Jokic

En NBA, il semble être devenu de bon ton de cibler constamment Rudy Gobert. Dès qu'un joueur actuel (ou ancien) veut faire un peu parler de lui, il lui suffit de parler en mal de Rudy Gobert. Draymond Green est un des grands spécialistes de ce Rudy bashing. Kendrick Perkins ne manque également jamais une occasion de critiquer la défense de Rudy Gobert. C'est la même chose avec le Shaq qui semble ne pas supporter l'inflation des salaires en NBA et le contrat XXL que Rudy a signé avec Utah.

La jalousie transpire de chacune de leurs attaques injustes envers Rudy Gobert. Si Rudy était Américain et non Français, nul doute qu'aucune de ces critiques ne serait faite. Mais voilà, Rudy est Français, il est donc forcément soft, et surcôté ... Comme l'a dit Gilbert Arenas en Mars 2024, les joueurs du vieux continent manquent de qualités athlétiques et défensives :

"Il faut que la ligue se débarrasse des Européens ! Les joueurs doivent aller à la fac pour apprendre à défendre. Dans quelle fac vont les Européens ? Ils n’y vont pas ! Ils ne sont pas athlétiques, pas rapides, ils ne sautent pas haut et ce sont des points faibles en défense."

Gilbert Arenas voulait probablement faire parler de lui en appliquant à la lettre cette citation de Léon Zitrone :

"Qu'on parle de moi en bien ou en mal, peu importe. L'essentiel, c'est qu'on parle de moi !"

Pour le coup, c'est en mal que nous avons tous parlé de Gilbert Arenas. Ce qui gêne encore une fois Gilbert Arenas avec les Européens, c'est qu'ils se mettent à dominer la NBA. Il n'y a plus eu un MVP Américain en NBA depuis James Harden en 2018. Les 3 finalistes du trophée de MVP étaient des non-Américains (2 Européens et 1 Canadien).

Certains joueurs sont cependant plus lucides sur ce qu'apportent les Européens à la NBA. Généralement, ce sont les joueurs qui évoluent avec ces Européens qui font preuve de cette lucidité. Michael Porter Jr. évolue au quotidien avec Nikola Jokic à Denver et il a récemment déclaré dans un podcast à quel point le style de jeu des joueurs Européens était impressionnant :

"Tous les joueurs Européens apprennent un style de basket différent. En NBA, tout est dans l’isolation. Les jeunes grandissent à l’époque des réseaux sociaux et ils voient toutes les vidéos virales, toutes les caméras au bord du terrain, ils veulent juste montrer qu’ils ont des qualités athlétiques. Là-bas tout est basé sur l’équipe et sur les fondamentaux. Quand ils arrivent ici, ils ont un style distingué."

Pas sûr que Gilbert Arenas, Draymond Green, ou encore Kendrick Perkins aient suffisamment de recul pour vouloir admettre cela.

Pour revenir à ce Rudy bashing, il est intéressant de remarquer que certains anciens joueurs qui ne cherchent pas constamment à créer de la controverse mais prennent plus de temps pour analyser ce qu'il se passe sur les terrains NBA adoptent une approche différente. Plutôt que de critiquer Rudy Gobert qui ne défendrait pas bien sur Nikola Jokic, ils mettent en avant ce qui ressort de ces affrontements : Nikola Jokic est tout simplement un monstre actuellement que personne ne peut arrêter en NBA !

Dans le podcast TheOldMan&TheThree, JJ Redick a mis en lumière cette réalité :

"Hier soir, Jokic a shooté à 8/9 face à Gobert. Avant ce Game 5, il était à 11/28 face à Gobert, 5/13 dans le Game 4. Jokic est le meilleur joueur du monde. Il parviendra à scorer face à n'importe qui. Mais vous avez vu les moves et les tirs qu'il a réussi ?"

Plutôt que de critiquer faussement Rudy Gobert, JJ Redick choisit de louer le talent offensif de Nikola Jokic et son niveau de jeu stratosphérique depuis le match 3. Cela me semble être l'approche la plus sensée. Au cours de cet échange, Richard Jefferson a lui aussi abondé dans le sens de JJ Redick :

"Les gens sont en mode 'Oh, c'est ça votre Défenseur de l'Année ?'. Je vais vous dire, mettez les 5 candidats de cette année au DPOY, Jokic aurait fait exactement la même chose à chacun d'entre eux. Et il l'a déjà fait."

Richard Jefferson a totalement raison. On a déjà vu Nikola Jokic surdominer d'autres candidats au titre de DPOY cette année, que ce soit Bam Adebayo ou encore Victor Wembanyama. Nikola Jokic est phénoménal, et quand on voit les tirs difficiles qu'il a mis face à Rudy Gobert au match 5 de la série Nuggets-Wolves, on ne peut qu'admirer son niveau actuel. Rudy fait tout pour lui rendre la vie difficile, mais au fond, nous savons que quand Jokic joue à ce niveau, il n'y a pas grand chose à faire, à part essayer de le gêner au maximum et de le ralentir.

Le problème ne vient donc pas de la défense de Rudy, mais clairement du niveau exceptionnel de Jokic. D'ailleurs, le problème n'était-il pas le même lorsque LeBron James ultra dominé les playoffs du temps du Heat ou des Cavs ? Le problème n'était-il pas le même lorsque Michael Jordan martyrisé tous les joueurs qui défendaient sur lui dans les années 90 ?

Les joueurs qui ont fait face en ces temps à Michael Jordan étaient également d'excellents défenseurs. Pour autant, Michael Jordan était à un niveau tel qu'il était impossible de l'empêcher de scorer. Je me rappelle également d'un Gary Payton, meilleur défenseur de la NBA en 1996, dont la défense sur Michael Jordan sur les NBA Finals 1996 avait été louée unanimement. Pourtant, Michael Jordan avait permis aux Bulls de remporter le titre NBA face aux Sonics et il avait été élu MVP des Finals avec 27.3 points, 5.3 rebonds, et 4.2 assists. Seul son pourcentage aux shoots témoignait de la féroce défense de Gary Payton sur lui tout au long des Finals : 41.5%. Gary Payton n'avait rien pu faire de plus que de gêner au maximum Michael Jordan et d'essayer de le ralentir.

D'ailleurs, tous ceux qui ont joué au basketball à quelque niveau que ce soit le savent bien. Quel que soit votre engagement en défense et vos qualités, vous trouverez toujours des joueurs dont le talent offensif fera la différence. C'est ainsi que fonctionne ce sport que nous aimons tant.

Ceci étant dit, vous pouvez d'ores et déjà être sûr que si les Nuggets venaient à éliminer les Wolves, tout le monde en Amérique s'en donnera encore à coeur joie à critiquer Rudy Gobert. C'est la solution de facilité qui sera encore une fois choisie par tous ceux qui veulent faire parler d'eux sans faire trop d'efforts. Pour ceux qui connaissent réellement le basketball, ce sera simplement la preuve que face à des joueurs au talent offensif unique comme Nikola Jokic, la seule chose à faire est de tout faire pour leur compliquer la vie maximum tout en sachant que dans la plupart des cas, ils feront leur match quoi qu'il arrive.

Pour moi, Gobert a pas été mauvais en jeu, mais il a été mauvais en attitude. Je crois que son agressivité a motivé spécialement jokic, notamment quand il lui a mis une tarte dans le visage.
On a vu ensuite que jokic voulait le cibler spécifiquement, un peu comme une vengeance.
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C'est ce que j'aime chez Redick. On en pense ce qu'on veut, mais il a une ouverture d'esprit en termes basket, et une vraie admiration pour les joueurs internationaux et le basket pratiqué hors des Etats-Unis. On peut le voir dans le pod où il avait Franz Wagner en invité. Je partage totalement son point de vue sur Gobert/Jokic. Le problème c'est que lorsque l'on ne détruit pas Rudy, on nous dit qu'on n'est pas objectifs et uniquement chauvins.
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Cette manière de se replier sur eux-mêmes des Américains en se croyant toujours le centre du monde n'est pas nouvelle, mais au niveau basket, j'ai l'impression que le fait que les Européens soient arrivés à les rattraper voire dépasser pour certains d'entre eux attise la chose.
C'est assez criant quand on entend certains d'entre eux critiquer l'Euroleague comme si c'était un championnat de seconde zone. Et puis, dès que des joueurs Américains viennent y jouer, leur propos est tout autre quand ils se rendent compte du niveau réel de l'Euroleague.
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Salut, 1er post pour moi juste pour dire que je suis tout à fait d'accord avoir toi!
C'est fou de voir à quel point certains observateurs US peuvent avoir la mémoire courte (mais bon tu me diras, ça fait des vues et des clics).
Au tour précédent, nous avions tout de même AD, meilleur défenseur de l'année autoproclamé qui prend le bouillon face à ce même Jokic et je ne crois pas avoir vu des observateurs s'aventurer et dire qu'il défendait mal et/ou qu'il avait le melon pour ses propos ?
Tout a été éclipsé par les paniers fous de Murray mais Jokic a dominé son vis-à-vis et joue à un niveau incroyable!
Ravi d'en voir que d'autres observateurs ont des propos plus nuancés, ça laisse un peu d'espoir :)
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La référence à AD est excellente. Pendant que lui aussi se faisait dominer par Jokic, tout le monde continuait à l'encenser en disant que c'était lui le vrai DPOY et pas Rudy ... La preuve du véritable problème de Rudy pour ces observateurs : il est Français et pas Américain !
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