James Harden veut qu’on se rappelle de lui comme d’un gagnant, mais des années d’échecs en playoffs nous en empêchent

Les quelques jours de repos entre la fin des finales de Conférence et les finales NBA nous auront permis de reprendre notre souffle, avant on l'espère, de vivre un affrontement fabuleux entre les Celtics du duo Tatum-Brown et les Mavs du duo Doncic-Irving.

Qui de Jayson Tatum ou de Luka Doncic remportera un titre NBA avant l'autre ? Qui prendra le pouvoir parmi les joueurs de la nouvelle génération ? Nous aurons les premiers éléments de réponse dès demain soir.

En attendant, ce moment de repos nous permet également d'avoir des nouvelles de joueurs déjà éliminés des playoffs. C'est le cas de James Harden à qui un journaliste a posé la question suivante lors d'une interview :

"Comment voulez-vous que les fans se rappellent de vous une fois que votre carrière sera terminée ? Que voulez-vous qu’on pense de vous ?"

Avant de vous livrer sa réponse, je vais vous donner les premières idées qui me sont venues en tête en pensant à l'image que je garderai de James Harden une fois sa carrière NBA terminée. Le premier mot qui me vient à l'esprit est : isolation. On se rappelle encore de la manière de jouer de James Harden avec les Houston Rockets lorsqu'il cannibalisait l'attaque de son équipe en transformant ses coéquipiers en spectateurs sur la plupart des possessions.

Le second mot est bien sûr talent. James Harden est pétri de talent, c'est une évidence. Le troisième mot est : controversé. En forçant à plusieurs reprises son départ de franchises et en allant jusqu'à montrer à plusieurs reprises des images indignes d'une superstar NBA avec son penchant pour les soirées festives, James Harden a totalement terni son image aux yeux de nombreux fans NBA.

Evidemment, James Harden préfère éluder tous ces sujets, et voici la réponse qu'il a donné au journaliste :

"Je veux qu’on me voit comme un gagnant, un professeur. Je veux qu’on se souvienne que j’ai une passion différente pour ce sport. Sans l’argent, je veux qu’on se rappelle que j’aime tous les aspects du basket. Que ce soit être avec les enfants pour leur apprendre ou dans un camp d’entrainement comme celui-ci. Quand je voyage dans d’autres endroits comme en Europe ou en Chine, je veux que les gens comprennent à quel point j’adore le basket."

La première chose qui est évidente est qu'on ne peut pas questionner l'amour de James Harden pour le basketball. On ne peut pas évoluer à ce niveau en NBA aussi longtemps sans être passionné par ce sport. Personne ne peut réussir dans un sport à haut niveau s'il n'a pas une passion pour le sport dans lequel il évolue. Tout du moins aussi longtemps que James Harden l'a fait en NBA.

Pour la suite, il semble difficile de mettre les aspects financiers de côté en ce qui concerne James Harden. Encore plus lorsqu'on se rappelle du drama qu'il a noué du côté de Philadelphie l'an passé parce que Daryl Morey lui aurait promis de le prolonger au max un an auparavant en 2022. Certains penseront peut-être que c'est le manquement à la parole donnée qui a pu pousser James Harden à se comporter comme il l'a fait en forçant son départ des Sixers. D'autres penseront que c'était avant tout une histoire d'argent.

Quoi qu'il en soit, il sera difficile d'éluder totalement la question d'argent le concernant.

Il sera plus difficile encore de se rappeler de James Harden comme d'un gagnant comme il le souhaite. Je ne dis pas cela parce qu'il n'a jamais remporté de titre NBA. Après tout, bien des joueurs en NBA sont pour moi des gagnants alors qu'ils n'ont jamais remporté de titre NBA. Charles Barkley en est un exemple, tout comme Elgin Baylor (quand bien même il ait pu perdre 8 finales NBA, il fallait encore les atteindre !), Karl Malone, John Stockton, ou encore Patrick Ewing.

Je m'arrête là, car la liste est longue. Ce qui est certain est que je ne placerai pas James Harden dans cette prestigieuse liste. A mes yeux, James Harden a été aux abonnés absents à de trop nombreuses reprises en playoffs au cours de sa carrière pour qu'on puisse le considérer comme un gagnant.

Je vais commencer en rappelant ses 37.5% aux tirs lors des finales NBA 2012 lorsqu'il jouait avec Westbrook et Durant au Thunder. Harden n'était que la troisième option de cette équipe, mais face au Heat de LeBron James et de D-Wade, le Thunder aurait bien eu besoin de son apport offensif. Malheureusement, il ne sut répondre présent à cette époque. Vous me direz qu'il était encore jeune puisqu'il n'avait que 22 ans et demi à l'époque. Admettons !

Que dire du match 6 de la demi-finale de Conférence Ouest entre les Rockets et les Clippers en 2015. A l'époque, James Harden débutait son prime et il était le véritable leader des Rockets. Dans ce match si important où les Rockets étaient au bord de l'élimination, James Harden était assis sur le banc lorsque ses coéquipiers Josh Smith et Corey Brewer prenaient feu pour permettre aux Rockets de sauver leur peau et d'égaliser à 3 partout. James Harden shootait lui à 5/20 aux tirs sur ce match ...

Même niveau de compétition deux ans plus tard, face aux Spurs cette fois-ci. Dans un match 6 que les Rockets devaient absolument gagner sur leur parquet pour espérer jouer un match 6 à San Antonio, James Harden signa un 2/10 aux tirs pour 10 points en 37 minutes avec 6 balles perdues en prime. Les Rockets subissaient un blowout humiliant face aux Spurs pourtant privés de Kawhi Leonard. Aucune excuse cette fois encore pour le "gagnant" James Harden !

Un an plus tard, les Rockets renforcés par Chris Paul réalisent une superbe saison régulière et se retrouvent en finale de Conférence Ouest face aux Warriors de Stephen Curry. La série va jusqu'au match 7 sur le terrain des Rockets. Blessé aux ischio-jambiers, Chris Paul n'est pas là pour épauler James Harden dans ce match capital. Alors qu'ils étaient en tête à la mi-temps avec un James Harden bien en jambes, les Rockets vont s'écrouler à 3-points dans le sillage de leur franchise player signant une série totalement surréaliste de 0/27 à 3-points. Les Rockets perdent ce match 7 et le 2/13 à 3-points de James Harden dans ce match 7 capital rend difficile une qualification de "gagnant" le concernant.

Pour sa dernière série de playoffs avec les Rockets en 2020 dans la bulle d'Orlando, James Harden avait une fois encore disparu au cours d'un match critique. Les Rockets faisaient face aux Lakers en demi-finale de la Conférence Ouest. Dans un match 4 critique, James Harden avait rendu une pâle copie aux tirs une fois encore dans match avec autant d'enjeu : 2/11. Menés 3-1 suite à cette défaite, les Rockets allaient ensuite se faire éliminer par le futur champion NBA au match suivant.

Après avoir forcé son départ pour les Nets, James Harden fit de même une saison et demi plus tard pour rejoindre les Sixers de Joel Embiid et retrouver Daryl Morey, qui était encore à l'époque, son grand ami. Toujours en demi-finale de Conférence, mais à l'Est cette fois-ci, James Harden allait encore décevoir dans un match critique. Menés 3-2 par le Heat, les Sixers se devaient de remporter ce match pour s'offrir un match 7 du côte de Miami. James Harden se savait attendu, mais comme souvent dans pareille situation, il a déçu. Il termina ce match avec 11 points à 4/9 aux tirs avec 4 balles perdues en prime. Plutôt que d'assumer son rôle dans cette défaite éliminatoire pour les Sixers, James Harden préférait rejeter la faute sur ses coéquipiers : "Le ballon ne m'est tout simplement pas revenu". Difficile à entendre dans la bouche de celui qui était le principal porteur du ballon aux Sixers ...

Un an plus tard, toujours au même stade de la compétition en postseason, à croire que les demi-finales de Conférence sont son plafond de verre, James Harden allait de nouveau disparaître totalement. Cette fois, il s'agissait d'un match 7 sur le terrain des Celtics. Bien sûr, Jayson Tatum s'était assuré que son équipe l'emporte en signant une performance d'anthologie avec 51 points (17/28 aux tirs dont 6/10 à 3-points), 13 rebonds, et 5 assists. Néanmoins, on pouvait espérer de James Harden un peu plus que 9 points à 3/11 aux tirs dans un tel match crucial pour son équipe.

Suite à ce match, on imagine bien pourquoi Daryl Morey, ou les propriétaires des Sixers, n'ont pas voulu donner à James Harden le contrat max qu'il pensait mériter. James Harden est probablement l'un des meilleurs joueurs d'isolation de l'histoire de la NBA, mais en postseason, il n'a jamais réussi à répondre présent comme le font les plus grandes superstars de l'histoire. C'est ce qui différencie un joueur au talent immense qui finira à n'en pas douter Hall of Famer à des joueurs qu'on classe unanimement dans la catégorie des gagnants.

James Harden ne fait pas partie de cette catégorie de joueurs NBA. Ce n'est pas lui manquer de respect que de le dire. C'est simplement une constatation qui s'appuie sur des années d'échecs en playoffs au moment où son talent aurait du faire la différence s'il était un véritable gagnant.

Pour moi, le premier mot qui vient en pensant à Harden : stepback 3.
Comment pouvoir penser à lui comme un gagnant, quand il a tapé les meilleures interprétations de Casper le fantôme dans des rencontres décisives de playoffs.
Comment ne pas penser à sa relation à l'argent, quand ça a été souvent un sujet de discorde et de départ au sein de ses différentes franchises. Il parle de trahison de Morey, alors qu'il n'a pas eu le niveau attendu en playoff et surtout qu'un an auparavant il se targuait de faire des sacrifices pour le bien de l'équipe.
Par contre oui, son départ d'OKC est le seul à mon sens, qui n'est pas de son fait. C'était plus une erreur du GM.
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Quand on voit le niveau qu'a atteint Harden ensuite, on peut effectivement se demander ce qu'il se serait produit si le GM avait gardé le trio Durant-Westbrook-Harden intact. D'un autre côté, est-ce que Harden aurait réussi à se révéler comme il l'a fait aux Rockets en devenant la première option ? Pas certain.
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Alors la oui !! Jamais il n'aurait eu le niveau de MVP en restant à OKC. On parle de what if avec cette équipe à 3 MVP, mais si le trio reste ensemble ce serait Durant qui aurait sûrement pris d'autre MVP. Pour Harden, il aurait eu une très bonne carrière, mais en rien comparable à ce qu'il a fait en partant à Houston.
Ce que je voulais dire avec Harden à OKC, c'est que c'est lui qui a été poussé vers la sortie, contrairement à ses départs de Houston, Nets et Philly. Il était prêt à faire des efforts financiers en voulant une bonne revalorisation sans forcément le max. Le GM n'a pas voulu lui donner ce contrat car il avait mis cet argent sur Ibaka. Au pire le GM aurait pu tenter le coup, en mettant l'argent sur Ibaka et Harden, c'était un jeune groupe qui sortait de 2 supers campagnes de playoff.
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Dès que je parle de James Harden avec mes équipiers c'est pour évoquer son mythique step back où il fait approximativement 10 pas et que les arbitres ne sifflent rien : )
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N'oublions pas non plus sa tendance à phagocyter l'attaque de son équipe en portant le ballon pendant plus de 15 secondes au bas mot, avant ensuite de forcer un tir ou de passer, mais ce dernier cas était plus rare du côté des Rockets !
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Ca depend de la definition de gagnant.
Son bilan de victoires en saison reguliere parle pour lui.
Il a fait des grosses perfs en playoffs aussi mais c'est dans les matches decisifs qu'il disparait et n'est pas capable de mener son equipe au bout.
Quand je pense a James Harden, je pense: step back three, dribble entre les jambes, passes D, lancers francs et flops :D
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Ca résumé bien la situation. Enorme à bien des occasions, mais une fâcheuse tendance à disparaître dans les matchs qui vous font passer dans la catégorie des gagnants.
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Grand fan du joueur mais difficile (malheureusement) de te contredire.
Pour moi la meilleure version de James Harden, et celle + a même de faire gagner on l’a vue un peu plus tard quand il a laissé plus de place à son côté Play Maker (grand artisan du MVP de Embiid par exemple) si il avait joué comme ça plus tôt, il aurait peut être eu plus de chance de faire gagner ses équipes et de changer la manière dont on se souviendra de lui.
En même temps si il avait fait ça il aurait peut être jamais été MVP, jamais atteint les sommets statistiques ahurissants qu’il a atteint, et sûrement jamais gagné autant d’argent.

Je pense qu’à la fin de sa carrière il va faire partie des joueurs un peu spécial quand on se penchera sur son œuvre, difficile de vraiment savoir quoi en dire.
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Il y a autre chose que j'ai remarqué avec Harden c'est que plus la saison avance et plus il disparaît, littéralement à tous les niveaux.
Son niveau baisse une fois arrivé en playoffs, il baisse encore au fil des tours qu'il passe et il baisse également au sein même des séries (il est toujours plus performant durant les 3 premiers match que durant les 3 derniers)
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La conséquence des soirées festives à mesure que la saison avance ? lol
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Alors qu'il est capable de pondre des saisons régulières à 30 ou 35 pts/M et de cartonner en début de playoffs
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