Le 13 octobre prochain, 13 personnages importants de l’histoire du basket vont intégrer le Naismith Basketball Hall of Fame. Cela donne l’occasion d’en présenter un par jour, et aujourdéhui, on remonte assez loin dans le temps pour aborder le cas d’Harley Redin, qui ne coache plus depuis… 1973.
Un début inattendu
Harley commence à jouer au basketball dans les années 30, et en parallèle, il est diplômé en sciences. A noter que ses études sont interrompues lorsqu’il prend part à… la seconde Guerre Mondiale, lors de laquelle il atteint le rang de capitaine et qu’il est pilote d’avion bombardier.
Après cette étape assez spéciale de son parcours, il devient professeur de sport et coach de l’équipe de basketball masculine de la Wayland Baptist College dans son Texas natal. A la tête de l’équipe, il obtiendra un joli bilan de 151 victoires pour 88 défaites, puis deviendra coach de la section féminine à partir de 1955, ce qui lui permettra d’écrire les plus belles pages de son héritage.
Une domination sans partage
Avec son équipe des Flying Queens, il réalise d’emblée 76 victoires consécutives et complète ainsi une série de 131 matchs consécutifs sans défaites, débutée par le coach précédent. Cette série historique sera d’ailleurs récompensée et intronisée au Women Baketball Hall of Fame en 2013, sous le nom de « Trailblazers of the game ». Cette domination se caractérise par les 6 titres AAU remportés par l’équipe de Harley Redin, et par un bilan de 431 victoires pour 66 défaites, ce qui donne un pourcentage absolument énorme de 88% de victoire sur ses 18 années de coaching.
Ces magnifiques performances lui ont d’ailleurs permis d’être le coach de l’équipe nationale féminine, avec laquelle il remporte les jeux panaméricains en 1959, et l’argent en 1971, en plus d’une 4ème place à la coupe du monde 1964.
Harley quittera ses fonctions de coach en 1973, après 27 ans de bons et loyaux services au Wayland Baptist College, afin de se consacrer à une carrière dans la finance.
Plus qu’un coach, un personnage progressiste
En plus d’avoir surdominer ses adversaires pendant presque deux décennies, Harley Redin a énormément contribué au développement des tactiques dans le basketball féminin. A une époque où beaucoup d’hommes estiment que les femmes n’ont même pas leur place dans le sport, lui révolutionne les méthodes de coaching et les tactiques employées dans le basketball féminin.
Mais faire évoluer la tactique ne suffisait probablement pas à Harley, qui a profité de ses mandats au sein du comité olympique et du comité national de basketball féminin pour modifier… les règles du jeu. Ainsi, il est à l’origine du jeu en 5 contre 5, de l’instauration de l’horloge des 30 secondes pour dynamiser les matchs, et de la possibilité de dribbler de façon illimitée alors que les joueuses ne pouvaient dribbler que 3 fois auparavant.
Une récompense à titre posthume
Déjà introduit au Women Basketball Hall of Fame en 1999, Harley Redin n’aura pas l’occasion d’assister à son intronisation au Naismith Basketball Hall of Fame, puisqu’il s’est éteint en 2020, à 100 ans. Il ne fait aucun doute que, depuis il ciel, il contemplera Cookie Barron et Cherri Rapp le présenter le 13 octobre prochain. Un tel honneur est amplement mérité pour cet homme qui a tant contribué au développement du basketball féminin.