À la fin du CQFR de ce matin, Théo se demandait comment quelqu'un comme Glen Davis n'a pas envisagé de se faire aider par quelqu'un ou la NBA avant d'en venir à la « solution » de participer à une fraude. Je vais essayer d'envisager des angles possibles. Je m'excuse d'avance, ça va être de la psychologie/sociologie de comptoir comme ce n'est pas mon métier, mais je me lance
Je vais m'appuyer sur cette étude de 2022 sur le non recours aux aides social en France. Pour résumer : en France, entre 30% et 40% de personnes éligibles à des aides n'en font pas la demande.
Manque d'information
Dans l'étude, 37% des interrogés disent manquer d'informations sur leurs droits. Si les aides peuvent être connues, qui doit en bénéficier précisément n'est pas toujours simple à déterminer. On peut imaginer que cet effet peut exister pour quelqu'un comme Glen Davis qui peut ne pas savoir que la NBA ou un autre organisme pourrait l'aider en cas de problème financier. Ou peut être aussi que comme pour l'étude en France, il y a une complexité administrative qui freine l'accessibilité à une aide éventuelle.
Il existe depuis 1986 un programme pour aider les Rookies (Rookie Transition Program) et on parle normalement finance dedans. Maintenant, on peut se demander si en 2007 (année de draft de Davis) on en parlait comme on en parle aujourd'hui. Surtout quand, en 2009, Sport Illustrated indiquait que 60% des joueurs NBA faisaient banqueroute après 2 ans de retraite. On peut aussi penser que si c'était dit, le Glen Davis de 22 ans n'a pas bien écouté parce que « la retraite c'est loin, pas la peine d'y penser maintenant »
Refus d'assistance
Dans l'étude, on lit que 15% des personnes interrogées n'ont pas recours aux aides par volonté propre. Là, ici, joue la honte potentielle de demander de l'aide et donc admettre une faiblesse ce qui n'est pas toujours facile. On peut imaginer que cette honte peut être décuplée pour quelqu'un comme Davis, qui sait qu'il a eu accès à des sommes énormes, a peut être aussi aidé des personnes dans son entourage pendant sa carrière et se retrouve maintenant en difficulté.
Cette perte dans son statut social peut sembler trop grande à supporter et donc on préfère « s'en sortir seul » plutôt que demander de l'aide.
Athlète, millionnaire mais finalement humain
Malgré leur statut et le monde parallèle dans lequel les sportifs pro évoluent, ceux ci restent des êtres humains avec leurs affects et leurs faiblesses. Je ne pense pas que l'argent protège des effets cités plus haut. On peut même imaginer qu'il peut en amplifier certains, comme le sentiment de honte lié à un déclassement.
Je voudrais préciser que je ne fais pas cet article pour dédouaner Glen Davis. Essayer de comprendre n'est pas excuser et Davis va devoir assumer les conséquences de ses actes. Mais peut être qu'en réfléchissant à ce cas, on pourra essayer d'en éviter de futurs plus tard.