Chauncey Billups intronisé au Hall of Fame.

Le 13 octobre prochain, 13 personnages importants de l’histoire du basket vont intégrer le Naismith Basketball Hall of Fame. Cela donne l’occasion d’en présenter un par jour, et aujourd’hui la lumière se porte sur l’un des meneurs les plus sous côté de sa génération, un joueur collectif par excellence, surnommé « Mr Big Shot » et plus connu sous le nom de Chauncey Billups.

Mr Colorado

Natif de Denver dans le Colorado, Chauncey se fait remarquer dès le lycée en étant élu meilleur joueur de son état deux années consécutives. Au moment de rejoindre l’université, alors qu’il est prisé par plusieurs des meilleurs programmes du pays comme Kansas ou Georgia Tech, il décide de rester à domicile et s’engage aux Buffaloes du Colorado. Il conduit l’équipe à la March Madness pour la première fois depuis 28 ans tout en marquant presque 19 points à chaque match, accompagnés de 6 rebonds, 5 passes, et une très grosse défense. Au bout de deux saisons à s’amuser avec les étudiants de tout le pays, il décide d’exporter ses talents au niveau supérieur.

Des débuts mouvementés.

Son profil de meneur de jeu très complet séduit les Celtics qui mettent la main sur lui avec leur 3ème choix de draft 1997. Cependant, il ne s’éternisera pas à Bean Town puisqu’il est tradé au bout de 51 petits matchs contre Kenny Anderson, direction les Toronto Raptors. Mais ce n’est pas non plus au Canada qu’il trouvera de la stabilité, après 21 matchs, il est envoyé à Denver. Être 3ème choix de draft et être tradé deux fois en même pas un an dès sa saison rookie, ce n’est quand même pas commun.

On pourrait alors se dire qu’à Denver, bien au froid dans son Colorado natal, tout ira mieux. Et pourtant, affaibli par de nombreuses blessures et barré par Nick Van Exel, les Nuggets le mette dans un avion direction Orlando, dont il ne portera jamais le maillot. Agent libre, Billups s’engage alors aux Wolves, qui souhaitent le relancer et l’associer à Kevin Garnett. Cette fois épargné par les blessures, c’est la concurrence de Terrell Brandon qui ne lui permet pas de s’imposer dans le Minnesota.

A 25 ans, Chauncey Billups a été tradé à 3 reprises, et a joué dans 4 franchises différentes en 5 ans, sans jamais parvenir à s’imposer et sans montrer des signes de progression. L’ancien 3ème choix de draft est alors perçu comme un bust pour beaucoup, et nombre d’observateur le classe alors parmi les joueurs qui ne sont jamais parvenu à transposer leurs qualités au niveau supérieur. Mais c’est dans cette situation, dos au mur, que tout va changer pour le meneur du Colorado.

Le featuring parfait à Motor City

C’est au tour des Pistons de jeter leur dévolu sur Chauncey et de tenter le pari sur ce joueur haut drafté qui n’a convaincu personne. Très rapidement, l’idée se révèle excellente tant le match entre les deux partis semble parfait. Le meneur parvient alors à montrer toute l’étendue de son potentiel entrevu à l’université, et il s’impose comme un très sérieux titulaire à Détroit. Il forme un backcourt aussi performant que complémentaire avec Richard « RIP » Hamilton, et sous leur impulsion, les Pistons sont propulsés dans les hauteurs de la conférence Est.

Dès sa deuxième saison, et à la surprise générale, Detroit, équipe d’underdog par excellence, remporte le titre contre la superteam des Lakers et Chaucey Billups se voit auréolé du titre de MVP des finales avec plus de 20 points de moyenne sur la série. Deux ans auparavant presque personne ne croyait en lui.

Par la suite, il confirme être l’un des meilleurs meneurs de la ligue, glane des sélections All-Star et les Pistons s’inscrivent parmi les meilleures équipes de la ligue, notamment grâce à leur défense de fer.

 

Retour à la maison.

Mais lorsque Detroit flaire l’opportunité de ramener Allen Iverson, l’un des meilleurs scoreur de la ligue dans les années 2000, l’équipe n’hésite pas à mettre Chauncey dans l’échange malgré tous ses exploits à Motor City. Alors qu’ils étaient 8ème de conférence en 2008, les Nuggets se classent 2ème en 2009, tandis que Detroit chute au classement suite au départ de leur All-Star, en passant de la 2ème place à la 8ème à l’Est.

Dans sa ville natale, il enchaîne les très bonnes saisons individuelles, établissant même son record de points par match avec presque 20 unités, tout en pratiquant un basket de la gagne. Malheureusement, il n’arrive pas à réitérer l’exploit fait avec les Pistons en 2004, puisqu’il ne dépasse pas le stade des finales de conférence avec les Nuggets.

Son second passage à Denver lui permettra d’ailleurs d’enfin représenter son pays lors de la coupe du monde 2010, dont il repart avec l’or autour du cou.

L’année d’après, en 2011, dans le cadre du trade de Carmelo aux Knicks, il atterrit brièvement à New-York avant que la franchise ne mette fin à son contrat. Chancey s’envole alors aux Clippers, où ne joue que 42 de matchs en deux saisons, de nouveau freiné par les blessures.

En 2014, il bouclera sa carrière dans la franchise de sa vie, aux Pistons, avant de prendre sa retraite.

 

Une reconversion compliquée.

Chauncey et ses genoux qui grincent feront un détour par la BIG3 league avant qu’il ne prenne la sage décision de se lancer dans le coaching. Sauf si on s’appelle Chris Finch, le risque de blessure lorsqu’on est assis au bord du terrain est quand même faible.

Quelques années après sa retraite, il se lance dans le coaching, en devenant assistant aux Clippers avant de passer head coach d’une équipe des Blazers en fin de cycle à partir de 2021. Malgré des résultats clairement mauvais (deux fois 13ème de conf, et dernier l’an passé), il conserve la confiance de la direction de Portland pour encadrer la jeune équipe de l’Oregon.

 

L’intronisation au Hall of Fame.

Alors que son numéro 1 flotte au plafond de la salle des Pistons depuis 2016, Chauncey aura cette fois l’honneur d’être intronisé au Hall of Fame, présenté par son ancien coach à Detroit, Larry Brown, par son compère défensif Ben Wallace, et par Tina Thompson.

 

Super Article
Merci je connaissais pas son histoire et toutes ces déboires

Je suis allé voir les trades sur basketball reference, je trouve ça fou qu'un 3eme tour de draft soit trader pour des cacahuète (en tout cas maintenant on connait plus ces joueurs peut-être il était perçu comme majeur à l'époque)

Par contre je m'interroge sur son intronisation au hall of fame maintenant :D
Le parcours est finalement assez léger
Répondre
Merci beaucoup ! Oui moi même j'ai été étonné de découvrir que son début de carrière était si compliqué et qu'il était envoyé à droite à gauche par chacune des franchises dans lesquels il est passé. Après par rapport au Hall of Fame, je trouverai difficile que le MVP des finales d'un des plus beaux titres de tout les temps n'y soit pas, surtout quand on compare à certains noms déjà au Hall of Fame. Après c'est sûr que c'est pas le nom le plus évident.
Répondre
je dis ca par rapport à des discussion qu'il y a eu en podcast sur le Hall of fame et les maillots retirés
j'avoue que perso je suis dans l'équipe qui me dit que ca devrait être plus dur d'y rentrer
quitte à créer d'autres choses autour pour quand même celebrer des joueurs comme Tony Allen et autres

mais oui dans l'état actuel des choses, il est champion et MVP de la finale qu'il gagne donc logique qu'il y aille
Répondre