Supporter une équipe.
Cette expression prend tout son sens au fil des saisons NBA, des transferts, des parcours en playoff qui forgent des parcours et façonnent des directions.
C'est un monde rempli d'histoires dans lequel chacun à sa place. La mienne est celle d'un spectateur.
Supporter peut dès lors ce vivre au sens propre lorsqu'il faut supporter l'insupportable! Ces montagnes russes que vivent par exemple mes voisins en se demandant parfois s'il y a une dispute conjugale pour s'étonner par la suite d'entendre un OOOUUUIIIII exutoire. (Traduction sans mauvais esprit: Brown a dribblé et perdu la balle dans une forêt de joueurs, possession suivante Horford sauve la disette offensive par une bombe à 3pt salvatrice).
Supporter c'est être aussi insolent quand je gueule sur Tatum de lâcher le ballon comme s'il m'entendait alors que je peine sur mon terrain vide à rentrer mes tirs sans défenseur dans un panier sans filet.
Mais il y a une différence entre eux et nous. Des millions même. C'est alors insupportable de constater les mêmes problèmes sans tirer les leçons du passé. Chaque saison est propice à l'espoir, on place nos attentes et donc la frustration face à l'échec car à la fin, il n'en restera qu'un (et pas immortel).
Chacun se fait alors son avis, partage ses impressions, invoque l'histoire... à la fin; c'est le terrain qui exprime sa vérité. Le jeu reste implacable, la victoire sourit aux audacieux, aux talentueux et surtout à ceux qui s'investissent pleinement dans cette mission; espérant récolter les fruits d'un dur labeur. C'est ce qui fait la beauté de la compétition sportive.
Ce Game 2 a réveillé de douloureux souvenirs pour les fans, les "supporteurs" ayant un minimum de recul. Oui Boston a remporté 64 matchs de saison régulière, oui il y a du talent et ce qu'il faut pour aller au bout. Mais pour chaque équipe, comme en musique, il faut orchestrer cette symphonie. Chacun doit jouer sa partition qu'importe le contexte et l'adversaire sous peine de cacophonie. La difficulté réside dans l'exécution face à un adversaire qui vous étudie et cherche à déjouer vos plans. Quand on parle alors de talent, à quoi le mesure-t-on? Le talent intrinsèque d'un joueur suffit-il à faire évoluer une situation collective dans un cadre comme celui des playoffs?
J'aimerais rappeler que face à des concurrents sérieux cette saison (Denver, Minnesota (hormis le match retour), OKC (chez eux), Clippers(à Boston, dernier match à Milwaukee), l'équipe est apparue moins fringuante, moins impliquée, moins concentrée, sans esprit de bataille, de clutch, lâchant vite l'affaire. Certains Back to Back, une saison longue, des blessures peuvent expliquer cette baisse d'intensité mais j'y ai vu des signes altérant ma confiance.
Les joueurs eux-mêmes ont pu parler de relâchement. Au Game 1 contre Miami, laisser fondre une avance d'une 30aine de points à la fin du match laisse un goût amer car on se doute que ça donne confiance à l'adversaire.
Miami joue crânement sa chance même sans joueur important. on le sait rien n'est facile en playoff. le talent peut suffire en saison régulière où l'enchaînement de match ne permet pas toujours une pression défensive de chaque instant. Le simple constat des scores en playoff en atteste.
L'histoire entre ces deux équipes se répète. cette récurrence est révélatrice des symptômes de Boston: Face à l'adversité, l'intensité physique, lorsqu'ils sont bousculés, Boston s'éteint.
Errements défensifs, jeu en isolation de Tatum et Brown alternées avec des tentatives chevaleresques de White et Holiday, manque d'ajustements face à l'attaque et prises de décisions trop longues à la réception du ballon face à la défense, Porzingis (la Kryptonite cette année) ne tient pas le choc au poste et perd trop de ballons sans pouvoir s'imposer physiquement, sorties d'écrans annihilées par la défense...
De manière générale, si les 3pts ne rentrent pas et les mouvements sont contestés, Boston suffoque et c'est tout un système placé sous assistance respiratoire du Dr Tatum et de Mr Brown.
Face à leurs difficultés, leur body langage était dur à voir. Je n'ai pas de solutions mais pour illustrer leurs difficultés, les comprendre et sortir du monde des idées, je vous propose une vidéo qui illustre la gabegie de ce Game 2.
Pour conclure, je veux de la fierté! Je veux de la hargne! je veux les voir combattre et être intense! Que ça se lise sur leurs visages et pas seulement après avoir planté un dunk. Il y a beau avoir des difficultés tactiques, ce qu'on ne peut coacher, c'est l'effort. L'effort de se dépasser, se transcender d'une manière ou d'une autre! A eux de prouver, conclure, s'imposer pour récompenser cette fenêtre avec ce magnifique duo d'ailiers qui progressent chaque saison.
Plus qu'une réaction comme je l'entends, plus qu'un rebond je veux une révolte!! Du coeur et un sentiment d'urgence! J'ai encore ce souvenir du match 4 des Finals 2022 qui fait la bascule.
Les supporters seront toujours là. Ravivez l'étincelle, rallumez nos coeurs pour ces playoffs, il est encore temps.
Les fans des Boston apprécieront je pense