Boston, à cinq on (tire) est plus fort

L’avènement des Boston Celtics marque aussi la continuité de l’évolution de notre jeu. C’est peut être la version du spacing la + aboutie que la NBA ait connu. C’est le résultat final de la prise de pouvoir des « hybrides » Dirk Nowitzki, Kevin Garnett ou Kevin Durant pour ne citer qu’eux. C’est le résultat de la révolution amenée par Stephen Curry à coup tirs toujours plus lointains.

Dans une NBA où certains joueurs qui sont arrivés comme des arrières (Jimmy Butler ou Paul George par exemple) sont aujourd’hui considérés comme des ailiers et parfois même des ailiers fort à plein temps, Boston est arrivé au paroxysme de cette évolution. Leurs deux stars, Jayson Tatum et Jaylen Brown sont interchangeables sur plusieurs poste, offensivement et encore plus défensivement. Ils sont de sorte d’ailier arrière fort s’étalant sur les postes classique 2 3 et 4 autre fois bien marqués. Ils tirent, drive, exploitent les mismatchs et créent les décalages pour leur équipe.

Jrue Holiday et Derrick White sont deux arrières dont on ne saurait pas bien dire si il faut les lister en tant que meneur, arrière ou même ailiers. Ils défendent sur Kyrie Irving au périmètre et sur Luka Doncic au poste bas. Ils initient l’attaque de Boston sur pick and roll comme des meneurs traditionnels ou reste dans un corner 24 secondes comme un ailier rôle player parfait.

Kristaps Porzingis apporte la fin de l’équation (et de l’évolution). La « licorne » originale écarte le jeu au maximum pour un poste 5. Il passe parfois l’intégralité des possessions derrière la ligne des 3points, au grand dam de certains de ses illustres aînés, qu’il relègue au rang d’ancêtre. Mais il apporte tout de même encore quelques éléments des dinosaures de la raquette. De la menace à mi distance et au poste bas, et une protection de cercle en deuxième rideau. Sa blessure a finalement forcé Boston à appuyer sur une version encore + poussée du « 5out ». Avec le (très!!) étonnant Xavier Tillman mais surtout avec le vétéran Al Horford.

Le 5 de départ Jrue Holiday Derrick White Jaylen Brown Jayson Tatum et Al Horford est la version ultime de l’interchangeabilité. Holiday le plus petit du 5 est souvent celui qui fait le gros de son travail dans la raquette. Peut importe que ce soit Daniel Gafford ou Kyrie Irving, tout l’effectif switch à outrance sans même chercher à se battre sur les écrans.

Quand Tatum et Brown attaquent le cercle, il est impossible d’aider sans laisser un tireur ouvert, rendant les rotations cauchemardesques.

Les statistiques analytiques ont inondé la NBA depuis quelques années maintenant. Ces Boston Celtics là en ont fait la démonstration la plus poussée. 3 plutôt que 2. Tir à deux points de près plutôt qu’à mi distance. Lay up, dunks, lancers, 3points. En défense, le switch plutôt que le drop, on encaisse 2 plutôt que 3.

Finalement Antoine Pimmel nous l’avait dit, si les Celtics gagnent, c’est « juste » mathématique.

 

Hyper intéressant et très juste !
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Merci!
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Version plus aboutie du death lineup des Warriors sans avoir besoin de cacher Curry 👍
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C'est sur
Forcément moins de talent mais la polyvalence est folle
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