Hier, ce déroulait au Stade Coubertin à Paris la deuxième édition de la banana cut. Tournoi de fin d’année rassemblant les meilleurs équipes u15 îles de France, chez les filles comme les garçons. Pour quelques unes de ces équipes, elle faisaient même partie des meilleurs de tout le pays dans la catégorie.
J’ai donc accompagné un ami et coach U15 parisien pour aller voir à quoi ressemble la crème de la crème de cet âge. L’occasion de s’arrêter quelques instants sur les progrès que le basket fait en France depuis des années maintenant.
Pour placer un contexte, j’ai aujourd’hui 23 ans. Même si mes années de joueur sont maintenant derrière moi, j’ai eu l’occasion de jouer pendant près de 10 ans, m’emmenant à découvrir le basket de haut niveau en France puis le circuit lycéen et universitaire américain. On était en 2014 quand j’étais à la place des jeunes que j’ai vu ce week-end, U15 dans une équipe parisienne. “A mon époque” bien que ça fasse rire certains plus ancien d’entre vous, j’avais été marqué par le saut presque abyssal entre le haut niveau et le reste en terme de condition, de coaching, de moyen. Passer du circuit départemental ou même régional à un centre formation, ressemblait, à l’époque, à un saut dans un inconnu presque peu rassurant, l’impression de découvrir un sport qu’on pratiquait pourtant déjà. La comparaison a été encore plus folle a l’arrivée au pays du basket, et la supériorité écrasante des américains finalement pas si difficile à comprendre. Le sérieux, le savoir faire, l’expérience et l’avant gardisme expliquait le paysage du basket international.
Mais finalement, en suivant un peu les aventures de mon entourage toujours impliqué dans le monde du basket, le changement inverse, l’européanisation de la NBA et plus particulièrement l’arrivée en puissance de jeunes français toujours plus nombreux à la Draft s’explique aussi.
Mes potes coachs sont en pleines constructions de leurs effectifs en ce moment. Ils organisent leurs détections, jouent des matchs amicaux, passent des diplômes d’entraîneurs et vont voir à quoi ressemble les équipes jeunes les mieux coacher du pays. Ils n’entraînent pas en Pro. Ils coachent au niveau parisien. Il y a 10 ans, mi juin, j’étais en vacance basketbalistique depuis 1 mois sûrement et mon dernier match de la saison. Eux s’entraîneront avec leurs joueurs jusque mi juillet cette année apparement. J’ai assisté à un seance vidéo debrief d’un match de U15 départemental!! Ils sont aussi amenés, par leurs coachs à des matchs de Paris Basket cette année par exemple. Des repas en équipes sont organisés. Les mécanismes du haut niveau sont utilisés. Ces jeunes la ne se rendent pas encore compte de la chance que c’est, et c’est bien normal, mais là n’est pas l’enjeu. Le basket change, il évolue, se professionnalise. Porté aussi par ces acteurs qu’on voit moins, mais qui participent à élever le niveau global des jeunes basketteurs français. De ce que je vois, si certains de ces jeunes sont amenés un jour à faire le grand saut vers un rêve de carrière pro, il sera plus doux. Alors même si évidemment, le monde professionnel est un monde à part, réservé à l’élite, l’atterrissage sera sûrement moins rude. Ça contribuera à ce que beaucoup plus de potentiels finissent par ce réaliser.
L’événement d’hier était à leurs image : à la page. Les joueurs et joueuses sur le terrain avaient 13 ou 14 ans. A leurs dispositions, le Stade Coubertin relativement bien rempli. Un Osthéo présent sur toute la journée. Une direction artistique, des happenings entre les matchs et même des invités, qui ont fait levé tout les jeunes lors de leurs concerts, laissant indifférents tout les plus âgés. C’est aussi ce que j’ai ressenti. L’événement c’était le leur, pensé pour eux, pour cette génération là. Annoncé comme des pro au moment de rentrer pour la finale, un entre deux honorifique par Juhann Begarin, l’organisation, et les sponsors, ont mis les moyens.
Alors évidemment, l’événement n’était pas parfait. Sûrement qu’il y a encore une multitude de coachs qui n’ont de passion que le complément de revenu léger que leurs deux entraînements par semaine leurs octroient. Mais ils sont de moins en moins nombreux, et continuerons à l’être, pousser vers la sortie par ceux qui incarnent aussi le rayonnement du basket Français.
Tant mieux pour les jeunes, tant mieux pour nous fans de basket français. A terme, tout ça créera je l’espère, toujours plus de grand champion, toujours plus de titres et de médailles. Pourquoi pas une de plus, à Paris dans quelques semaines, pour continuer à marquer cette avancée dans la bonne direction, et inspiré toujours plus les futures générations.