Big Hero Balls
« Je serai prêt à assumer à chaque fois que l’on fait appel à moi. (…) J’essaye de garder la même mentalité. Je ne vais pas me mettre à penser que je vais rater juste parce que j’en ai manqué quelques uns », explique l’intéressé.
L’état d’esprit de Zach LaVine a visiblement payé puisqu’il a fait gagner les Bulls ce weekend. D’ailleurs, le « Hero Ball » du joueur de 24 ans est devenu la formule de référence dans les dernières minutes du côté de Chicago.« C’est le meilleur joueur. La balle sera entre ses mains. Ça marche comme ça dans toutes les équipes », note Tomas Satoransky. Le coach, Jim Boylen, va dans le même sens : « il a déjà fait ses preuves. On continuera de lui faire confiance. »
Le positionnement des Bulls est compréhensible. L’ancien arrière des Minnesota Timberwolves est le meilleur attaquant de l’effectif en un-contre-un. Il a cette capacité à éliminer son adversaire direct pour se créer facilement un tir et c’est une caractéristique requise pour faire la différence dans les fins de partie disputées. Quand les défenses sont resserrées. C’est un atout propre aux superstars de cette ligue.Zach LaVine est devenu un basketteur
Il l’a développé avec le temps depuis son arrivée en 2014. Il a acquis de l’expérience, même s’il est encore jeune. L’ancien lauréat du concours de dunks était d’abord un athlète. Sans vrai qualités basket. Son coach de l’époque, Sam Mitchell, expliquait même qu’il fallait lui apprendre tous les fondamentaux du jeu. Même les plus simples, comme un démarquage ou une passe d’entrée dans la raquette. Il a fini par réciter ses leçons. Il a tout de même un meilleur instinct aujourd’hui. Zach LaVine maîtrise surtout de mieux en mieux ses mouvements. Il a de plus en plus l’arsenal d’un scoreur de premier plan. Dribbles et drives vers le cercle, step-back, adresse extérieure, etc. Un All-Star en apparence. Encore plus avec ses 22 points de moyenne à 43% aux tirs, 40% à trois-points, 4 rebonds et 4 passes. Il a même l’attitude qui va avec. Celle d’un joueur qui veut se comporter comme un patron sur le terrain. Et c’est bien. Vraiment. Le problème, c’est qu’il n’est pas – peut-être juste pas encore – complet pour faire gagner durablement. Chicago a pour l’instant un bilan très moyen de 10 victoires en 28 matches. Le niveau à l’Est reste faible et homogène donc les Bulls ne sont pas écartés de la course aux playoffs pour l’instant. Mais les progrès sont plus lents qu’espérés. LaVine n’est évidemment pas le principal responsable. Pour trouver un bouc-émissaire, il faut jeter un œil du côté des dirigeants et du banc de touche.Pas encore assez fort pour vraiment peser
Par contre, en se montrant réaliste, il est difficile de penser que l’ancien prospect d’UCLA puisse un jour mener la franchise de l’Illinois très loin en playoffs. Il n’a probablement pas l’étoffe d’un top-30 en NBA. En soi, ce n’est pas si grave. Il n’y a pas définition que 30 joueurs dans un top-30 (profond comme analyse). Là où c’est problématique, c’est qu’il ne s’imagine pas autrement.« Je ne bosse pas comme un dingue pour être un numéro 2 ou numéro 3. Je veux être une superstar. Être l’un des meilleurs joueurs de la ligue. C’est comme ça que je me vois. Et je vais continuer de tout faire pour essayer d’atteindre mes objectifs. Je ne sacrifie pas tous mes étés pour être un joueur lambda en NBA. »
Les ambitions de Zach LaVine sont élevées et c’est tout à son honneur. Mais tant qu’il ne passe pas un nouveau cap, sans doute le plus dur à franchir, de star à superstar, ou tant qu’il ne comprendra pas qu’il serait peut-être meilleur dans un autre rôle, ça ne marchera pas.