« Toute l’année, il a été aussi calme et détendu que s’il s’agissait d’un senior de 5ème année qui a fait une année red shirt », explique son coach John Beilein. « Il a joué toute l’année avec trois ou cinq freshmen autour de lui et c’était lui le vétéran aguerri, alors qu’il n’est que sophomore. »Plutôt que de hurler sur ses coéquipiers ou de la ramener constamment, c’est par l’exemple que Trey Burke a mené ses troupes jusqu’ici.
« Tous ces jeunes joueurs le regardent et ils voient son acharnement et sa patience. Ça fonctionne très bien. »S’il fallait donner un exemple de tout ceci, quoi de mieux que le match face à Kansas. Après ne pas avoir inscrit le moindre point en première mi-temps, Burke est sorti de sa boite pour permettre à son équipe de revenir au score et de l’emporter finalement en signant 23 points et 10 passes décisives au total (personne n’avait réussi une telle perf depuis 1987), inscrivant même deux paniers à trois-points irréels, l’un pour arracher la prolongation et le deuxième pour tuer les espoirs des Jayhawks en overtime.
Les highlights de Trey Burke contre Kansas
[youtube hd="1"]http://www.youtube.com/watch?v=ICqnSGwvSNg[/youtube] Au passage, Trey Burke a remporté son affrontement avec Ben McLemore, que l’on annonce dans le Top 3 potentiel de la prochaine draft. Etonnant quand on sait le nombre de facs qui l’avaient snobé lorsqu’il était lycéen.« Il a une flamme au fond du ventre qui le pousse à vouloir devenir le meilleur possible et à faire gagner son équipe et c’est quelque chose qu’on avait remarqué dès le début », poursuit son coach. « Pourquoi est-ce que son équipe semble toujours gagner, que ce soit au lycée ou en AAU ? C’est la question qu’on se posait et dès le début il est arrivé ici avec ce type de confiance en lui et cette motivation. »[caption id="attachment_113270" align="alignright" width="350"] Trey Burke a reçu le Oscar Robertson Trophy des mains de la légende elle-même.[/caption] Une fois encore, ce qui frappe chez ce joueur de tout juste 20 ans, c’est la qualité de son jeu et sa constance. Cette saison, il n’était ni le meilleur marqueur ni le meilleur passeur NCAA, mais ça ne l’a pas empêché d’établir un nouveau record pour le plus grand nombre de passes décisives délivrées en une saison à Michigan (253) et de toujours trouver le moyen de peser, d’une façon ou d’une autre, quand il le fallait. En finale régionale face à Florida, par exemple, il a compensé sa maladresse aux tirs (15 pts à 5/16) en distribuant la gonfle (7 pds) et en allant au rebond (8 rbds). Le tout, sans jamais être le plus grand (1,83 m), le plus rapide ou le plus explosif à sa position. Du coup, une comparaison commence à revenir de plus en plus souvent lorsque l’on parle de lui : Chris Paul. Bien sûr, Trey est encore loin de posséder la maestria et l’impact de celui qui est aujourd’hui considéré unanimement comme l’un des deux meilleurs meneurs au monde (si ce n’est le meilleur), mais il y a cependant des similitudes. Tous deux sont passés pros après leur saison sophomore, tous deux ont des qualités de leadership indéniables et même leurs stats durant leur dernière saison NCAA sont comparables (15,3 pts à 45,1%, 6,6 pds et 4,5 rbds pour CP3 en 2004-05 avec Wake Forest).
« C’est sans doute injuste de vouloir comparer qui que ce soit à Chris Paul, mais il y a des ressemblances », explique Jim Beilein. « Ils peuvent tous les deux rentrer des tirs à mi-distance, ils savent contrôler le tempo d’un match. Paul a travaillé tellement dur sur son jeu qu’il l’a élevé à un niveau que j’aimerais voir Trey atteindre. »Burke possèdes également des qualités de playmaker et une aptitude à rendre les autres joueurs autour de lui meilleurs dont l’ancien Deacon n’aurait pas à rougir. Au-delà des stats et des actions spectaculaires, Trey Burke explique d’ailleurs que ce qu’il étudie chez CP3, Rajon Rondo, Tony Parker ou Steve Nash, c’est surtout la façon dont ces point-guards mènent leurs troupes.
« Quand tu regardes jouer ces mecs-là, ce sont plus que de simples meneurs, ce sont des leaders et des coaches sur le parquet », raconte Burke. « C’est sur des gars comme ça que j’essaie de prendre exemple parce que c’est comme ça que tu peux obtenir le respect de tes coéquipiers. Plutôt que de les critiquer de façon négative, tu peux aller les voir et leur dire comment tu vois les choses et ce que tu penses qu’il faut faire pour réussir. »Le talent, la maturité et la motivation, Trey Burke a tout pour réussir à l’échelon supérieur et on n’a probablement pas fini d’entendre son nom résonner en boucle…
Trey Burke dans ses oeuvres
[youtube hd="1"]http://www.youtube.com/watch?v=a4IxvX91sRk[/youtube]Ses stats universitaires
TREY BURKE SEASON AVERAGES | |||||||||||||||
SEASON | TEAM | MIN | FGM-FGA | FG% | 3PM-3PA | 3P% | FTM-FTA | FT% | REB | AST | BLK | STL | PF | TO | PTS |
2012-13 | MICH | 35.6 | 6.6-14.4 | .459 | 1.9-5.1 | .378 | 3.3-4.1 | .803 | 3.2 | 6.8 | 0.5 | 1.6 | 1.8 | 2.2 | 18.5 |
2011-12 | MICH | 36.1 | 5.2-12.0 | .433 | 1.7-4.8 | .348 | 2.7-3.7 | .744 | 3.5 | 4.6 | 0.4 | 0.9 | 1.6 | 2.8 | 14.8 |