Pascal Siakam, 27ème choix de la draft 2016, MIP et champion NBA en 2019, titulaire, fraîchement élu dans le cinq majeur du prochain All-Star Game, 24 points et 7 rebonds par match. Norman Powell, 46ème choix de la draft 2015, champion NBA, en course pour le trophée de meilleur sixième homme, 15 points par match, 40% à trois-points. Fred VanVleet, non drafté. Champion NBA, titulaire, 17 points et 7 passes par match. Candidat à un contrat béton cet été. Chris Boucher, non drafté, champion NBA, membre de la rotation de l’une des meilleures équipes de la Conférence Est. Et maintenant Terence Davis, non drafté, rookie, presque 8 points par match. 31 pions hier soir contre les Chicago Bulls à l’occasion de la onzième victoire consécutive des Toronto Raptors (un record pour la franchise).
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Les dirigeants de l’organisation canadienne ont le don pour trouver des jeunes talents auquel personne ne s’intéresse. Davis est donc le dernier exemple d’une liste de plus en plus conséquente. Sa performance d’hier soir a marqué les esprits. Sorti du banc, en vérité sorti de nulle part, l’arrière de 22 ans a donc planté 31 points à 12 sur 15 aux tirs et 6 sur 7 derrière l’arc. Il a profité de l’absence de Powell, blessé, pour s’illustrer. Et se faire un nom, lui qui a été « snobé » pour le Rising Stars Challenge du prochain All-Star Weekend malgré 7,7 points de moyenne à 41% à trois-points au sein d’une excellente formation.
Terence Davis n’a pas toujours été un inconnu au bataillon. Au lycée, c’était même une superstar… au foot US ! Ses prestations en tant que receveur dans le Mississippi auraient peut-être pu lui ouvrir un jour les portes de la NFL. Mais il a préféré changer de sport favori, lui qui jouait au basket, en arrivant à l’université. Il a donc accepté l’offre des Rebels d’Ole Miss. Et il l’a vite regretté. En effet, il n’a quasiment pas joué pour sa première année en NCAA. Il craignait alors d’avoir fait le mauvais choix en renonçant au foot. Mais il a pris la situation comme un nouveau challenge. Et en acharné de travail, il a su se faire une place jusqu’à devenir le joueur phare de l’équipe à l’issue de son cursus sur les bancs de la faculté.
« Je sais une chose c’est que TD va faire son boulot en NBA. Peu importe le rôle qu’ils lui donneront, il va l’accepter. Il va vivre à la salle », confiait Kermit Davis, son entraîneur lors de sa dernière année à Mississippi.
Nous avons donc là un athlète avec un corps de footballeur américain, grand et puissant, prêt à sortir de sa zone de confort, dur au mal, bosseur et suffisamment humble pour accepter n’importe quel rôle. Le joueur parfait pour renforcer une franchise non ? Et bien pourtant, malgré qu’il soit souvent cité parmi les 45 meilleurs prospects de la draft, aucune équipe n’a osé miser sur lui en juin dernier. Sauf les Raptors, qui lui ont proposé un contrat. Aujourd’hui, c’est un membre de la rotation à part entière. Et qui sait, à force de travail, peut-être qu’il deviendra encore plus que ça. Mais chapeau au staff de Toronto de l’avoir trouvé.