LeBron James est l'un des basketteurs les plus doués de tous les temps. Son nom à lui seul est une marque. Un empire qui pèse des centaines de millions de dollars. Et même plus. Son deal (à vie !) avec Nike lui rapporterait paraît-il le milliard. Le King a beau répéter qu'il est « juste un enfant d'Akron », sa dimension dépasse largement le cadre de son sport. Il le sait et il en est (tout logiquement) fier. Il a le goût du pouvoir. Un homme de sa trempe est évidemment amené à devenir son propre patron. Il l'est déjà plus ou moins.
Difficile dans ce contexte, où les billets coulent à flot, de considérer quelqu'un d'autre comme son employeur. Qui plus est quand l'individu en question est un défenseur de Donald Trump à une époque où les tensions raciales sont élevées aux Etats-Unis, et surtout après que James, démocrate affirmé, se soit placé en porte-parole des minorités discriminées. Le fait que Dan Gilbert, le proprio des Cleveland Cavaliers, ait écrit un paquet de bêtises après le départ du prodige en 2010 n'arrange pas les affaires. Les deux cohabitent. Mais leurs rapports, qui ne cesseraient de se dégrader depuis le retour de l'élu en 2014, poseraient problème dans l'Ohio.
« Il y a des tensions entre LeBron James et le management. C'est le plus gros problème des Cavaliers. LeBron est vraiment frustré de voir que plusieurs stars ont été échangés depuis les dernières finales [sans qu'aucune n'ait atterri à Cleveland] », explique Brian Windhorst, insider ESPN proche de l'organisation et de la superstar. « Les Cavaliers répondent à LeBron qu'il est difficile de faire des échanges ou de dépenser plus d'argent sans être sûr qu'il reste au-delà de cette saison. »
LeBron James a déjà mis plusieurs fois la pression sur ses dirigeants. Il s'est même plaint publiquement de l'inactivité de ces derniers. Les Cavaliers ont pourtant fait des échangés à chaque deadline. Chaque saison. Souvent sous l'impulsion du King. Une preuve de son influence évidente sur le processus de décision pendant trois ans.
Mais Dan Gilbert aurait repris le contrôle de la franchise, SA franchise, après avoir licencié son ancien GM David Griffin. Il tire les ficelles. Sans être d'ailleurs forcément qualifié pour le faire. James peut râler. Mais c'est en forçant pour que ses employeurs offrent des fortunes à J.R. Smith et Tristan Thompson, deux joueurs représentés par le même agent que lui, son ami d'enfance Rich Paul, que les Cavs ont blindé leur masse salariale. Ils ont depuis une marge de manœuvre très réduite ! Voilà pourquoi ce sont les autres équipes qui récupèrent les stars. Elles ont plus d'atouts à offrir.
Une décision qui peut peser sur l'avenir de LeBron James
Cleveland a un asset de poids : le pick des Brooklyn Nets. Mais ce choix de draft est essentiel dans la reconstruction des Cavaliers en cas de départ de LeBron James cet été. Et comme le triple champion NBA se montre toujours aussi indécis sur son avenir... Gilbert joue pour l'instant le statut quo. Mais pendant combien de temps ? La deadline est dans cinq jours. Les rumeurs récentes (la - fausse - possibilité que James rencontre les Golden State Warriors en juillet), véhiculées par le camp de LeBron, ont probablement pour but de forcer la main du proprio. Une fois de plus. Pour qu'il cède donc le pick afin de mettre la main sur l'un des joueurs d'impact disponible.
Dans l'état, les Cavaliers ne battront jamais des Warriors au complet. Même les finales NBA semblent loin. La franchise vient tout de même de perdre 12 de ses 18 derniers matches. Il va falloir prendre une décision. Ironie du sort, c'est peut-être de cette décision dont dépendra l'avenir de LeBron James au sein de la franchise.