« Du premier au douzième homme de l’effectif, nous avons sacrifié tellement pour notre nation. Notre été, notre corps, notre mental. Nous avons échoué et personne ne sera plus en colère que nous. Mais je refuse les critiques sur notre jeu. Vous ne pouvez pas remettre en question nos cœurs, notre caractère ou l’état d’esprit dont nous avons fait preuve. Ne nous manquez pas de respect, ni aux joueurs ni au staff, mais respectez plutôt le monde du basket international. Ces pays sont talentueux. (…) Nous sommes aussi qui ont pris les choses en main quand d’autres ont jeté l’éponge. Nous sommes ceux qui ont qualifié notre pays pour les Jeux Olympiques », écrivait notamment Myles Turner sur Twitter.
Même son de cloche chez Joe Harris qui ajoute : « Nous nous sommes investis dans le programme dès le premier jour. »
Les Khris Middleton, Kemba Walker, Jaylen Brown et compagnie vivent sans doute mal le fait d’être du mauvais côté de l’Histoire. Mais ils tiennent à mettre en avant le fait que, eux, au moins, étaient là. Gregg Popovich, le coach, a fait de même en soulignant plusieurs fois les qualités de son groupe. Ils ont fait ce qu’ils ont pu. Ils étaient juste « limités », sans vraie locomotive, sans vraie préparation pour un jeu complètement différent, au moment d’affronter des sélections plus rodées aux joutes FIBA et de plus en plus armés en joueurs NBA. C’est presque triste que ça retombe finalement sur un personnage légendaire comme Popovich ou sur des joueurs plein de classe comme Donovan Mitchell. C’est triste et c’est injuste. Parce que les premiers responsables de ce fiasco sont d’abord ceux qui ont manqué à l’appel. Et ceux-là, Jerry Colangelo, le boss de Team USA, n’est pas prêt de les oublier.« C’est plus fort que moi, je ne peux que me souvenir des gars qui étaient censés partir en guerre avec vous et qui ne se sont pas pointés. Nous avions plein d’engagements. Personne ne pouvait anticiper autant de démissions. »
Colangelo ne le masque pas, il est remonté envers ceux qui lui ont promis de venir et qui ont finalement renoncé à la compétition. 35 joueurs ont été sélectionnés par Team USA initialement. Seulement 4 d’entre eux étaient en Chine. Parmi les principaux forfaits, il y a évidemment ceux de James Harden, Damian Lillard, Paul George, etc. Le patron de la sélection a d’ailleurs déjà indiqué qu’il est fort probable que ceux qui n’ont pas fait le déplacement à la Coupe du Monde mais qui auraient soudainement envie d’aller aux Jeux Olympiques de Tokyo ne partiront pas avec un avantage au moment de composer le roster. Il souhaite aussi une meilleure communication avec les joueurs et les agents. La situation est assez délicate. Pour la première fois depuis 1967-1968, la Coupe du Monde et les Jeux se suivent deux étés de suite. La faute à la réorganisation de la FIBA. Le calendrier est l’un des principaux responsables des forfaits. La plupart des stars NBA jouent déjà de début octobre – date de la reprise du camp d’entraînement – à fin mai voire fin juin. S’imposer une compétition internationale, avec donc des réunions avec Team USA dès juillet, réduit considérablement les vacances des joueurs. Le risque de blessures doit aussi en refroidir quelques-uns. C’est un constat, ce qui compte, c’est la NBA, pas une médaille d’Or mondiale qui a une saveur nettement moindre aux yeux des Américains. Et c’est logique. Ce sont les franchises qui payent. C’est la plus grande ligue du monde. Certains journalistes ont eux aussi voulu remettre la faute sur les absents. En proposant même des sanctions de la part des sponsors. Ce serait peut-être aller trop loin. Après tout, les joueurs restent maîtres de leur carrière et heureusement. Mais pour une nation aussi patriotique, qui se vante d’être la première mondiale en matière de basket, ça fait tâche. Attention, nous n’avons aucun doute sur l’identité du vainqueur d’une compétition où se pointeraient Kevin Durant, Kyrie Irving, James Harden, LeBron James, Kawhi Leonard, Stephen Curry et consorts. Mais pour ça, encore faut-il venir.