« Je pense que nous avons une super team. Elle est juste jeune. »
Et boom. Il faudrait l’imprimer et l’encadrer. Le dirigeant serbe cherchait à vanter les mérites de son groupe juste après la draft, alors que les Kings étaient justement une nouvelle fois critiqués. Divac et ses acolytes ont fait l’impasse sur Luka Doncic pour sélectionner Marvin Bagley III avec le deuxième choix. Un peu plus tard, il enfonçait le clou en annonçant que le phénomène passé par l’université de Duke pouvait jouer ailier en NBA. Difficile de savoir s’il faut en rire ou en pleurer. Mais une fois la vanne digérée, posons-nous la question… a-t-il vraiment tort ? Parce qu’à force d’avoir été mauvais saison après saison, les Californiens ont choppé des bons jeunes joueurs à quasiment tous les postes. Avec un paquet d’erreur de casting d’ailleurs. En 2012, Sacramento misait sur Thomas Robinson avec son cinquième choix. Damian Lillard était choisi au pick suivant. C’est un All-Star aujourd’hui. Harrison Barnes en sept. C’est un joueur majeur aujourd’hui. Quitte à prendre un intérieur, peut-être fallait-il miser sur Andre Drummond, lui aussi devenu All-Star. T-Rob ne joue même plus en NBA. Il a fait une moitié de saison aux Kings avant d’être expédié aux Houston Rockets. Mais Lillard sortait d’une petite faculté et Drummond était un talent brut. Barnes semblait plus confirmé mais la franchise voulait un grand. Robinson faisait des stats à Kansas. Pas de chance. Un an plus tard, Ben McLemore était retenu en septième position. Il va justement chercher à relancer sa carrière aux… Kings cette saison. Le jeune homme n’a jamais vraiment percé chez les pros malgré avoir lui aussi fait quelques belles performances avec les Jayhawks en NCAA. En 2014, les dirigeants ont choisi un joueur qui évoluait exactement au même poste, Nik Stauskas. Ils l’ont bazardé par la suite en payant le prix (tour de draft notamment). Willie Cauley-Stein a débarqué en 2015 (sixième choix de la draft). Il est aujourd’hui le pivot titulaire de l’équipe. Le reste de la « young superteam » est constitué de Bogdan Bogdanovic, dont les droits ont été acquis lors de la draft 2016, Buddy Hield, récupéré dans le transfert de DeMarcus Cousins, De’Aaron Fox, cinquième pick en 2017, Justin Jackson et Harry Giles, quinzième et vingtième la même année. Et bien sûr Bagley. Une belle brochette. C’est donc sur ce beau petit monde que les Sacramento Kings veulent bâtir leur avenir. En commençant par gagner le plus de matches possibles cette saison. Parce que les dirigeants ont eu la lumineuse idée de céder le pick 2019 qui reviendra soit aux Boston Celtics, soit aux Philadelphia Sixers. La franchise ne peut le garder que si elle finit par piocher en première position. Ce qui n’est pas l’objectif. Les Kings ne peuvent pas tanker. Ils s’en vantent d’ailleurs : ils sont nuls mais ne tankent pas. OK, super. C’est presque encore pire. Il n’y a vraiment pas de quoi être fier. Parce que l’équipe avance dans le flou sans même avoir une vraie possibilité de franchir les caps nécessaires pour s’installer ne serait-ce que dans le ventre mou de la Conférence Ouest. Elle reste donc scotchée au fond – mais sans tanker, hein ! – sans accumuler un nouvel asset qui pourrait vraiment faire la différence. Après, Dave Joerger a tout de même les moyens à disposition pour remporter une petite trentaine de matches. Fox, Bogdanovic et Hield constituent une triplette intéressante à l’extérieur. Un meneur véloce, un playmaker-scoreur et un shooteur. Bagley et le nouveau venu Nemanja Bjelica ont deux profils différents à apporter au poste quatre. Les Kings ont une collection de pivots mais Cauley-Stein devrait démarrer avec Giles dans sa roue. Zach Randolph était le meilleur marqueur de l’équipe l’an dernier mais à un moment, il va falloir dire stop. OK, les Kings ne veulent pas perdre volontairement et c’est bien de pouvoir compter sur les vétérans mais les jeunes ont besoin de jouer pour se développer. En tout cas, il y a de quoi former quelques cinq majeurs cohérents et pas trop mauvais. C’est l’ensemble qui pose problème. Ce que Vlade Divac oublie c’est que même au sein d’une super team, il y a un ou deux joueurs qui sortent du lot. Les Sacramento Kings n’ont peut-être pas ça. Ce n’est pas une affirmation ou un constat mais plus une crainte : y’a-t-il vraiment un alpha dog susceptible de mener l’équipe dans ce lot ? Fox a du talent et du potentiel – comme tous d’ailleurs – mais il n’a pas l’étoffe de John Wall. Hield et Bogdanovic n’ont pas des airs de futurs All-Stars. WCS non plus. Reste Giles et Bagley. Mais il est difficile de faire tourner une équipe autour d’un intérieur scoreur, surtout s’il reste léger en défense. Les Wolves, qui possèdent pourtant Karl-Anthony Towns, un basketteur bien plus doué, en savent quelque chose. Pas de « young leader » autour de qui construire le jeu et la franchise. Et donc pas de direction claire. Au final, les Kings ont surtout une collection de jeunes talents sans réel liant. Et généralement, ça ne mène nulle part. Si ce n’est à des années de frustration et de reconstruction interminable. Le processus sera long dans la capitale californienne.Nos autres previews NBA
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