« Je ne pouvais plus me mêler à une foule », a-t-il expliqué à ESPN.
« Si je me retrouvais dans un espace bondé, je commençais à trembler de l’intérieur. Ça m’a pris des années pour pouvoir dépasser ça. Si je marchais et que quelqu’un me bousculait ou se frottait à moi, je pouvais péter un câble. »
Il faut dire que, suite à cette agression dans une soirée, Paul Pierce a commencé à recevoir des menaces de mort l’enjoignant de ne pas témoigner au procès. Il a donc dû embaucher du personnel pour que sa maison soit gardée 24h/24.« Là, je suis devenu carrément paranoïaque. Je ne voulais plus aller nulle part. La police a campé devant ma maison pendant des mois, j’étais dans un sale état. »
Mais deux éléments déterminants ont pu permettre à P-Double de dépasser peu à peu ses craintes et de pouvoir reprendre le cours de sa vie. Tout d’abord, il a eu le courage de partager tout ça avec un membre de sa famille.« J’ai réalisé que j’aurais dû faire ça plus tôt. La première chose que je dirais à tous ceux qui sont touchés par ce genre de chose, c’est de demander de l’aide.
Ma dépression était vraiment, vraiment sévère. Je ne veux plus jamais ressentir à nouveau. »
L’autre facteur pour Paul Pierce a été de pouvoir trouver un endroit où il se sentait en sécurité et où il pouvait s’évader mentalement : la salle de basket.« Je pense que c’est pour ça que je suis revenu aussi vite sur le terrain. Rester à la maison en repensant à mon agression, ne m’aidait pas. Alors je suis allé à tous les entraînements, je restais sur le côté pendant des heures parce que c’était là que je me sentais en sécurité.
J’avais envie que ces entraînements ne s’arrêtent jamais parce qu’après, il fallait que je retourne dehors, dans ce monde qui me faisait peur. »
Metta World Peace a été le premier joueur NBA à réellement mettre l’accent sur la santé mentale et l’importance de pouvoir parler de dépression, mais, depuis, bien d’autres l’ont suivi (Kevin Love ou DeMar DeRozan, notamment) et on peut espérer que ce sujet ne soit plus jamais tabou.