Michael Jordan est un compétiteur maladif. Pour rester poli.
Pas besoin du documentaire The Last Dance pour savoir que la star des Chicago Bulls était un grand taré qui détestait plus que tout la défaite. Mais la série sur Netflix apporte son lot d’anecdotes pour magnifier la légende. Comme la raison du surplus de motivation qu’il a eu à l’approche de son mythique Game 2 du 1er tour des playoffs 1986 face aux Boston Celtics.
Un match certes perdu après prolongation, mais qu’il a éclaboussé de sa classe et qu’il a conclu avec 63 points. Cette année-là, Michael Jordan n’avait joué que 18 matches en saison régulière à cause d’une blessure au pied. Au match 1, les C’s avaient explosé les Bulls, MJ finissant à 49 points.
Entre les games 1 et 2, il était allé faire un golf avec son adversaire Danny Ainge, ainsi que Mark Vancil qui écrirait plus tard sa bio « Rare Air » et un journaliste qui couvrait les Celtics, Mike Carey. Et la partie, sur laquelle ils avaient parié, ne s’est pas bien passée pour His Airness.
« J’ai pris quelques billets à Michael ce jour-là et on ‘est pas mal trashtalké », se souvient Danny Ainge. « Ça a peut-être été une erreur. »
En même temps, ce n’était que la deuxième de saison de Jordan. Sa haine de la défaite n’était pas encore bien documentée et Danny Ainge ne savait à l’époque pas à quoi il s’exposait. Il a vite compris. La réponse de MJ quand on l’interroge sur l’anecdote s’est d’ailleurs résumé à un regard jordanien et à une onomatopée : « Hmmmm ».
Le jour où Dieu s’est déguisé en Michael Jordan – Anniversaire
Comme Vancil le raconte, ils ont déposé Danny Ainge en premier et Michael Jordan lui a balancé :
« Hey dis à ton gars DJ que j’ai quelque chose pour lui demain. »
Et effectivement, Michael Jordan, qui a joué tout le match, avait quelque chose de spécial pour Dennis Johnson : 63 points. Il n'avait probablement pas besoin de cette défaite sur les greens pour être motivé, mais il y a fort à parier qu'il l'ait utilisée pour l'être encore plus.
Alors certes, les Bulls ont perdu en prolongation, mais leur star a attiré le compliment le plus culte, surtout venant de la bouche d’un type plutôt avare d’éloge, Larry Bird :
« Je n’ai jamais vu ça avant et je ne l’ai jamais revu depuis. Ce n’était pas Michael Jordan. C’était Dieu déguisé en Michael Jordan. »
Et dire qu'on serait passé peut-être à côté d'une telle punchline sans une partie de golf et la rage de celui qui l'a perdue.