« J’aurais dû prendre un temps-mort. J’aurais dû réagir plus vite lorsque Beno a eu la balle dans les mains (sur la remise en jeu) donc c’est de ma faute », expliquait le coach des Knicks (pour encore combien de temps ?) au New York Post.Certes un temps-mort aurait pour conséquence de calmer ses joueurs, de mettre en place un système et de récupérer la balle à hauteur de la ligne centrale. Dans une telle situation, les coaches demandent un arrêt de jeu de manière quasi-systématique. Mais Mike Woodson est-il vraiment le seul à blâmer ? On est en droit de se poser la question. Premièrement, ses joueurs n’ont pas respecté ses consignes. Il avait demandé à faire faute sur le porteur de balle. Beno Udrih s’est simplement contenté de suivre Beal jusqu’au cercle. Pas de communication, pas d’aide. Que ce soit de la faute d'Udrih - qui n'aurait pas dû demander une aide et ouvrir ses appuis pour orienter Beal vers l'aide attendue - ou de celle d'un des ses coéquipiers qui ne serait pas venu fermer l'accès au cercle, la responsabilité d'au moins un joueur est clairement engagée. [superquote pos="d"]"J’aurais dû prendre un temps-mort. J’aurais dû réagir plus vite, c’est de ma faute." Woodson[/superquote]Mais une fois le ballon rentré, est-ce vraiment utile de prendre un temps mort pour ensuite mettre un place une isolation pour Carmelo Anthony – ce qui aurait probablement été le cas ? Si Gregg Popovich prend le temps mort, ok, on veut bien y croire. Le coach des Spurs va trouver un duel avantageux, mettre en place un vrai système. Avec les Knicks, on aurait pu s’attendre à un écran sur le défenseur de Melo – lequel n’aurait pas forcément été surpris – puis une action de la superstar des Knicks, en mode héros. Si, culturellement, beaucoup de coaches ont tendance à prendre un timeout dans ces cas-là, une autre école de coaching pense qu'il vaut parfois mieux - surtout quand on a un effectif reposant sur une star jouant l'isolation - éviter de donner l'opportunité à la défense de se remettre en place. Pour certains coaches, il vaut mieux attaquer une défense qui se replie, forcément plus facilement déstabilisable, face à laquelle il est parfois plus facile de créer des décalages, que de jouer une défense totalement en place, à laquelle son coach a en plus eu le temps de rappeler les consignes, les principales options défensives et la façon dont l'adversaire - forcément étudié sur vidéo - risque de jouer. Là, les Knicks auraient pu jouer rapidement la remise en jeu et attaquer face à une équipe des Wizards dont le repli défensif n’est pas non plus la grande force. Anthony, à qui on peut d'ailleurs reprocher d'avoir mis pas mal de temps à remonter la gonfle et d'avoir shooté en panique comme s'il n'avait pas eu connaissance du temps qu'il restait (on peut le voir marcher à mi-chemin), aurait eu plus d’espaces. Surtout que, même dans ses conditions, si Beno Udrih n'avait pas passé le début de la possession à discuter avec son coach (voir la vidéo), il aurait pu apporter une solution de passe, ou alors aurait monopoliser le défenseur qui est venu tranquillement aider son coéquipier à défendre sur Melo. Autre faute donc, éludée dans les médias, par la volonté généralisée de faire de Mike Woodson l'unique responsable de cette fin de match. Il est forcément en partie responsable, ne serait-ce que parce qu'il dit qu'il aurait dû prendre un temps-mort, et que, donc il ne semble pas s'inscrire dans le courant des coaches qui pensent qu'il faut laisser jouer dans ces occasions. Bref, on ne refait pas l’histoire. Mais J.R. Smith a tout de même défendu son coach, et pour une raison simple : les joueurs pouvaient eux aussi demander un temps mort !
« Dès que son layup est rentré, on s’attendait à ce que le jeu soit arrêté mais nous devons faire un meilleur travail en tant que joueur. On savait qu’il nous restait trois temps morts. Il y avait sur le terrain des mecs qui sont dans cette ligue depuis 10, 11 ans. On ne peut pas tout mettre sur le coach. »Reste désormais à savoir de quel côté penchera le front office de la franchise. Mike Woodson est désormais évalué après chaque match et cette « bourde » pourrait lui coûter cher. Même si dans le fond, il n’est pas le seul coupable.