Il n’y a pas besoin d’être un insider pour comprendre qu’il y a clairement un problème avec Markelle Fultz. Le premier choix de la draft est devenu la risée du net en raison de son horrible mécanique de tir aux lancers-francs. Mais ceux qui l’ont suivi à l’université, l’an dernier, savent bien que cette gestuelle n’est pas la sienne. A vrai dire, le joueur lui-même avait avoué à The Ringer qu’il était gêné par une douleur à l’épaule. Au point de changer son geste de shoot.
Déjà là, c’était alarmant. Mais les Philadelphia Sixers ont continué – et continuent ! – de l’aligner soir après soir. Sa souffrance était – est ! – pourtant palpable sur le parquet : après quatre matches, Fultz compile 6 points, 2 rebonds et moins de 2 passes en à peine 18 minutes. Le tout à 33% de réussite aux tirs. Pour un rookie de ce statut, c’est très faible. Et voilà que les termes « flop » et « surcoté » se mettent à entrer dans les discussions…
Pourtant, le gamin a déjà prouvé plus d’une fois qu’il est capable de shooter. Il convertissait 41% de ses tentatives derrière l’arc en NCAA. Fultz n’a même pas encore osé prendre sa chance de loin en NBA ! Il y a un problème, c’est sûr. Hier, son agent a décidé d’éclaircir le mystère (même s’il l’a en réalité épaissi).
« Markelle est blessé et du liquide a été retiré de son épaule. Il ne peut même pas lever les bras pour shooter. Il a décidé de combattre la douleur et de jouer malgré tout pour aider l’équipe. »
Alors d’une, c’est du grand n’importe quoi. Pourquoi le joueur se mettrait soudainement à prendre de telles décisions au sein d’une franchise où les dirigeants ont opté pour la mise au repos de leurs jeunes éléments clés au moindre bobo ? Pourquoi Joel Embiid devrait-il supplier le staff pour rester 28 minutes sur le terrain alors que Markelle Fultz est envoyé au charbon – soit disant parce qu’il l’aurait décidé – tous les soirs ? Ce n’est même plus le charbon, c’est l’abattoir. En tant que premier choix, il est épié, analysé, disséqué. Les dirigeants ont-ils vraiment cru que personne ne s’apercevrait qu’il était blessé ? Ceci étant dit, l’agent du joueur a ensuite changé sa version des faits.
« Il a reçu un shot de cortisone. On lui a injecté du liquide, pas retiré. Ce que je voulais dire, c’est qu’il n’est pas à l’aise. »
Combien de temps avant que Markelle Fultz soit mis au repos ?
Waouh. Le gars a l’air vachement bien au courant de ce qui se trame avec son client. Ou alors, il a pris un bon coup de pression de la part des Sixers pour l’avoir ouvert dans la presse. La cortisone est injectée dans l’épaule pour réduire la douleur. C’est commun. Mais Markelle Fultz n’est pas lui-même sur le terrain. Il n’aide même pas vraiment son équipe au final. Il expose son propre début de carrière, mis en péril. La franchise a-t-elle peur de l’image qu’elle renverrait si son troisième principal prospect venait à lui aussi se faire opérer et manquer une saison – ou plusieurs mois – comme Joel Embiid et Ben Simmons avant lui ?
Quand l’une des deux autres superstars citées se tord la cheville ou se casse un ongle, elle est laissée au repos. Mais avec une douleur plus que visible à l’épaule, Fultz continue à jouer. C’est franchement du grand n’importe quoi.