Mac McClung est un joueur atypique que Patrick Ewing tentera de polir la saison prochaine du côté de Georgetown. En attendant, le jeune meneur écrase tout sur son passage en high school.
Chaque semaine, nous vous feront un petit portrait d'un jeune joueur, de high school, de NCAA ou d'un championnat européen, dont l'histoire et le talent méritent d'être relatés. Aujourd'hui, Mac McClung.Mac McClung a l'air de sortir tout droit d'un téléfilm. De ceux dont le héros est un gamin au look un peu atypique - une tête blonde du Midwest avec des oreilles à la Wayne Rooney - et qui ne vit que pour et par sa passion. Avec un tel nom, on l'imaginerait plus travailler avec son paternel dans un ranch du Texas entre deux entraînements pour subvenir aux besoins de sa famille. McClung est en fait un lycéen de Virginie, issu d'une famille de sportifs. C'est aussi, accessoirement, l'un des joueurs de high school les plus électrisants depuis bien longtemps, compte-tenu de son gabarit et de son apparence générale.
C'est parfaitement injuste, mais le cliché veut que l'on suppose toujours qu'un meneur blanc d'1,88m est un "gestionnaire au QI basket élevé" et non pas un monstre athlétique et/ou technique. McClung est pourtant un concentré de dynamite et de vitesse d'exécution depuis ses débuts du côté de Gate City. Le niveau des adversaires qu'il affronte chaque semaine est médiocre, certes, mais c'est le lot de tous les jeunes basketteurs un peu dominants.
Les compilations de ses prouesses en match - ses dunks exceptionnels au niveau de la détente notamment - l'ont en tout cas déjà rendu très populaire sur le web. Ce n'est évidemment pas une garantie de succès pour la suite. Nombre des "prospects Youtube" les plus fringants se sont crashés ces dernières années avant même d'avoir pu être considérés comme des joueurs NBA crédibles.
Mac McClung rêve de NBA et d'une carrière professionnelle. On peut le comprendre vu ses dispositions, mais il faudra d'abord convaincre son monde en NCAA. C'est du côté de Georgetown, à 600 kilomètres de sa Virginie natale, qu'il a choisi de franchir le pas. Les Hoyas ont eu pour habitude de privilégier les pivots prometteurs aux arrières fantasques, à l'exception d'Allen Iverson. Toutefois, Patrick Ewing a personnellement oeuvré pour que McClung opte pour G-Town, en dépit du scepticisme ambiant, et lui a fait renoncer à un premier engagement avec la fac de Rutgers.
James Schooler, le coach de Fern Creek, un lycée de Louisville, n'a pas hésité à lancer au garçon un petit "You're going to Georgetown to sit" ("Tu vas chauffer le banc à Georgetown", en VF) lors de son premier passage sur la ligne pendant un match entre les deux équipes. McClung ne s'est pas démonté et lui a rétorqué : "I'm going to start" ("Je serai titulaire").
Derrière, le futur Hoya a déchaîné les enfers en calant 44 des 70 points de son équipe, avec un véritable récital pour sanctionner Schooler et ses ouailles.
La séquence en question à 2:00 sur la vidéo
"Patrick Ewing a montré a mon fils des vidéos du joueur qu'il veut le voir imiter en termes de tempo pour atteindre le niveau NBA. Il s'agissait de Kemba Walker. Mac a été impressionné par la manière dont Patrick lui a décrit ce qu'il envisageait pour lui afin de passer pro dans quelques années", a expliqué Marcus McClung, le père du prospect, sur ESPN.
Dans son entourage, on compte une petite célébrité, le rappeur texan Riff Raff, qui n'est autre que son cousin. Horst Simco, de son vrai nom, a notamment inspiré le personnage loufoque joué par James Franco dans le film Spring Breakers et a fait parler de lui ces derniers mois en affirmant que McClung ne ferait qu'une bouchée de LaMelo Ball, un autre lycée très médiatisé dans son genre...
On suivra évidemment de près ses prestations à Georgetown l'an prochain. Le freshman devra montrer que ses qualités de scoreur et son explosivité son adaptables au niveau supérieur. Sur le plan physique, il s'est déjà étoffé ces derniers mois, ce qui ne sera pas de trop pour lutter à armes à peu près égales avec ses adversaires de la Big East.