Le 15 août dernier, lorsque le calendrier de la saison a été dévoilé, Lonzo Ball a compris que son premier match en NBA ne serait pas une partie de plaisir. Un derby de Los Angeles, lorsqu'on est le meneur des Lakers, est désormais synonyme de duel avec Patrick Beverley, arrivé à Los Angeles dans le cadre du trade de Chris Paul vers Houston.
Pour des joueurs confirmés, rencontrer Beverley est déjà une mauvaise nouvelle 9 fois sur 10. Pour un rookie, c'est la garantie d'une certaine nostalgie des joutes NCAA dès le coup d'envoi du match... Le traitement de faveur a en fait commencé avant la rencontre. A l'ancienne, le membre de la All-Defense First Team 2017 est sorti du vestiaire en lâchant comme un possédé et en version originale comme l'a relayé Marc J. Spears d'ESPN :
"Weak ass, motherf*****, bring him out on the court with me and I will tear his ass".
Traduction : "Si vous pouviez avoir l'obligeance de me laisser affronter le jeune mais néanmoins valeureux Lonzo Ball, je me chargerai de lui apprendre les ficelles du métier en tentant d'épargner autant que possible son arrière-train".
Enfin, quelque chose comme ça quoi...
Bien entendu, Patrick Beverley a tenté de mettre ses paroles en application. Le garçon n'est pas du genre à proférer des menaces, même sportives, sans que ce ne soit suivi d'effets.
Dès les premières secondes, l'ancien joueur de l'Olympiakos a joué les sangsues, que ce soit sur de simples remises en jeu ou pour gêner la remontée de balle de Lonzo Ball. Moins de 5 minutes après le coup d'envoi, "Bev" a même calé sa spéciale. Une faute grossière pour intimider - Ball a perdu l'équilibre et s'est brièvement retrouvé au sol - un turnover provoqué dans la foulée et un regard soutenu agrémenté d'un petit : "Bitch !".
Classic Pat.
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Tous ne défendront pas aussi bien que Beverley
Avec 3 petits points (1/6), 4 passes et 9 rebonds, 1 interception et 1 contre en 29 minutes, Lonzo Ball n'a évidemment pas eu l'influence qu'il souhaitait sur le match. Beverley l'a muselé et a tout fait pour lui faire perdre son calme.
Luke Walton a lui plutôt apprécié ce que son protégé a montré sur le parquet du Staples Center.
"Je trouve qu'il a fait un premier match honnête. Tout est une question de sensations pour lui et on a parfois vu les choses dont il est capable. [...] Il a fait la passe qu'il fallait 8 ou 9 fois mais on a manqué des paniers faciles donc ce n'est pas de sa faute. Il a aussi réussi à ne pas perdre son calme face à Beverley, ce qui est une bonne chose", s'est satisfait Walton en conférence de presse d'après-match.
Ball connaît cette situation depuis le début de sa sur-médiatisation. Ce n'est pas la dernière fois qu'un adversaire essaiera de le faire dégoupiller ou de se le payer. Tous ne seront pas d'aussi bons défenseurs que Patrick Beverley et c'est plutôt une bonne nouvelle. Soir après soir, le Californien va devoir emmagasiner suffisamment de confiance en son jeu et d'expérience pour affronter cette réalité.
C'est ce que son bourreau du soir Patrick Beverley lui a fait comprendre dans une brève discussion après le match.
"Je me devais de donner le ton. Je lui ai dit qu'avec tout ce que son père provoque, beaucoup d'autres s'en prendront à lui. Il doit être préparé à ça".