"Il faut donner beaucoup de crédit à Tony et Manu (Ginobili) qui sont d'excellents manieurs de ballons", rappelait Gary Neal.Il apparaît donc évident que bloquer Tony Parker s'avère probablement être la meilleure stratégie pour remporter la série, même si pour l'instant les Spurs ont démontré leur capacité à faire sans lui, ou presque, l'espace d'un match. Pour l'instant. Revenons-en à LeBron. La plupart des coaches NBA ont tendance à placer un défenseur athlétique et plus costaud sur les gros meneurs scoreurs : Kawhi Leonard sur Stephen Curry, Danny Green sur Stephen Curry, LeBron James sur Derrick Rose, etc. Du moins sur certaines séquences. Le King était déjà monté au charbon sur le Français lors du premier match, avec l'épilogue que l'on connait. La puissance physique de LeBron pourrait causer des soucis à TP. Avec un Parker diminué par sa blessure aux ischios-jambiers, James pourrait être assez rapide pour rester face à lui. L'enjeu est de taille, en ralentissant la circulation de balle des Spurs le Heat peut espérer mettre fin à l'orgie offensive des joueurs de Gregg Popovich (16 paniers à trois-points dans le match 3 !). Dans le deuxième match des finales, les coéquipiers des Three Amigos avait défendu de manière bien plus agressive sur le meneur des Spurs. Au final, les Texans sont repartis de Floride avec une sacrée valise (+19 pour Miami). Autre point très important souligné par Sports Illustrated : stopper Tony Parker - en supposant donc qu'il y parvienne - pourrait booster la confiance de LeBron James. En effet, le quadruple MVP ne semble pas dans son assiette depuis le début de la finale. Il est certes très actif (16,7 pts, 12,3 rbds, 7,3 pds) mais peine à marquer des points, même démarqué. Contrairement aux 28 autres coaches NBA, Pop' a décidé de laisser le King manœuvrer autour de la raquette sans pouvoir y pénétrer. Autrement dit, LBJ peut dribbler autant qu'il le souhaite dans le périmètre et même shooter, c'est au choix. Du coup, ce dernier passe le match à gambader balle en main autour de la défense des Spurs. Le jeu du Heat est ralenti, les shooteurs sont bien contenus en coupant les lignes de passes (ajustement réalisé suite à la défaite dans le match 2), LeBron hésite, réfléchit et joue de manière moins instinctive. Le résultat ? James tourne à 39% aux tirs malgré le fait qu'il se retrouve seul à mi-distance. Une perte de confiance pointée du doigt par Danny Green :
"Ce n'est pas son vrai niveau de jeu, il se stoppe tout seul."Voilà qui est dit. En bloquant Tony Parker, le King aurait un véritable impact sur le jeu. Il se sentirait plus à l'aise vis à vis de ses coéquipiers et surtout de lui-même. Il suffit d'écouter le joueur du Heat s'exprimer en conférence de presse pour comprendre que quelque chose cloche. D'ordinaire si confiant, même après la défaite lors du premier match, il a totalement changé son discours :
"J'ai joué comme une merde, je dois mieux jouer."Une fois libéré, LeBron James est un tout autre joueur. Le genre de joueur quadruple MVP de la ligue. Tony Parker, lui, court vers un quatrième titre et seul une grosse masse de muscles en provenance d'Akron semble pouvoir l'en empêcher.