« Je pense que j’ai fait ce que j’avais à faire pour nous aider à gagner », confiait le quadruple MVP après l’exploit.
Le problème, c’est que pour gagner, cette saison, James doit absolument tout faire. Et notamment marquer le plus de points possibles. Il a terminé meilleur marqueur du premier tour avec 34,4 points par match. Soit 7 de plus que pendant la saison régulière. Mais la statistique est encore plus parlante quand seules les victoires des Cavaliers sont prises en compte. Le natif d’Akron pointait à 41,8 pions sur les quatre rencontres remportées par Cleveland. Tournez-le autrement : ses camarades ont besoin qu’ils plantant au moins 40 points (trois matches à plus de 40 sur la série) pour gagner.« J’aime être efficace. Je sais que j’étais à 42 points de moyenne lors de nos victoires mais je cherchais juste à être efficace. Je pense que je l’ai été tout au long de la série, à l’exception du Game 6 [7/16 aux tirs]. Mais c’est mon boulot. Je devais mettre la défense aux aguets et ressortir la balle sur mes coéquipiers s'il y avait prise-à-deux sur moi. Je devais créer du jeu et je l’ai fait. »
Toujours le succès très modeste… mais bon, après tout, il n’a pas tort. Patient, LeBron James a jaugé la défense pour attaquer aux bons moments. Il a ainsi donné le ton dès le début de la partie. Il a converti ses 7 premiers tirs – dont 5 dans le premier quart – et pointait déjà à 26 points à la mi-temps. Avec donc 45 points au total. Il y a dix ans, déjà, il en flanquait aussi 45 contre Detroit lors d’un Game 7. Soit deux des cinq performances les plus prolifiques de l’Histoire sur une ultime manche de playoffs. Légendaire. Impressionnant. Mais aussi risqué. Car la superstar était complètement cramée à la fin du match. Au point d’avouer n’avoir qu’une envie : rentrer chez lui pour se reposer. La fatigue aura un rôle déterminant lors de la suite de la campagne. Humainement, le champion n’est pas censé tenir une telle cadence. Mais il est le basketteur le mieux préparé de la ligue, avec plus d’un million de dollars investi pour prendre soin de son corps saison après saison. Les plus taquins diront peut-être même qu’il en rajoute et tend à froncer les sourcils après chaque contact. Histoire de renforcer la narration : celle du héros qui puise au bout de ses réserves pour faire gagner les siens. Peut-être que nous sommes juste mauvaises langues. Mais ses (nombreux) flops dans le Game 7 collent avec cette image. Il est d’ailleurs arbitré différemment des autres joueurs. Bref. C'est un autre débat. Peut-être que LeBron James dira simplement que c’était le job. Là encore. Une mission taillée pour le meilleur basketteur du monde.