La domination de LeBron James à l’Est, ça devient embarrassant

Les Cleveland Cavaliers et les Golden State Warriors sont tellement au-dessus du lot que les playoffs n’ont presque plus aucun intérêt avant les finales NBA.

La domination de LeBron James à l’Est, ça devient embarrassant
D’abord, grand respect à LeBron James. Ses Cleveland Cavaliers écrasent la concurrence. Pester envers le niveau de jeu des autres équipes de la Conférence Est, OK. Mais ne jamais oublier à quel point le King est fort. Ne pas non plus négliger le basket spectaculaire pratiqué par les champions en titre en ce moment. Ensuite, s’il est facile de se concentrer sur la cote Est du pays, rappelons tout de même que dans l’autre partie du tableau, les Golden State Warriors sont aussi seuls au monde. Les deux cadors pourraient d’ailleurs se retrouver en finales sans avoir perdu le moindre match. Ceci étant posé, putain… qu’est-ce que c’est faible l’Est. C’est devenu gênant. Pensons chauvinisme. Pensons Européens contraints de se lever en pleine nuit ou de veiller tard pour assister à des bouts de rencontres NBA. Comment rester éveillé quand le « choc » est déjà plié à la mi-temps ? Comment lutter contre la fatigue si c’est pour juste s’extasier devant les exploits historiques de LeBron James and co ? Les matches ne perdent pas leur intérêt complet. Bien sûr qu’il est toujours enrichissant de témoigner des performances d’un joueur bien parti pour prétendre un jour au statut ultime de meilleur joueur de tous les temps. Mais qu’est-ce que ça peut être chiant par moment. Les Cavaliers régalent. C’est du beau basket. Mais quid des émotions ? Des moments rendus étouffants par le suspense ? La tension de ne pas savoir qui va gagner ? Si les finales 2017 ont été aussi formidables, c’est aussi parce que Warriors et Cavaliers nous ont offert une série engagée avec un Game 7 d’anthologie décidé dans les dernières secondes ! Avant les retrouvailles inévitables entre les deux rivaux, impossible d’imaginer un match de cet acabit en playoffs. La rencontre de cette nuit s’inscrit exactement dans la même lignée. D’un côté, une rouste historique. Des chiffres qui resteront dans les annales. +41 à la mi-temps, huitième match à 30 points ou plus du King, +44 score final. OK. A part les quelques actions transformées en Vines, rien ne ressort des 48 minutes sur le plan du jeu. Et dans un ou deux ans, plus personne ne se souviendra de cette fessée. Parce qu’elle ne provoque pas de vrais sentiments. Pas de feeling abstrait qui colle à la peau. Les supporteurs des Chicago Bulls qui ont regardé les finales 98 ont sans doute des frissons en repensant au tir pour la gagne de Michael Jordan. Ces mêmes inconditionnels des taureaux gardent dans un coin de leur tête le coup de chaud monumental de Nate Robinson contre les Brooklyn Nets en 2013. Les fans des San Antonio Spurs et du Miami Heat n’ont probablement pas oublié le shoot incroyable de Ray Allen lors du Game 6 des finales NBA la même année. Il n’y a rien de tout ça lors de cette campagne de playoffs, à part peut-être brièvement lors des chocs entre les Clippers et le Jazz puis entre les Celtics et les Wizards. Finalement, c’est comme la saison régulière. Avec un peu plus de trashtalk et des prestations encore plus insolentes de LeBron James. Difficile de maintenir le public engagé pendant deux mois quand la saison ne commence que début juin. Playoffs, where amazing happens… mais pas avant les finales.