Draymond Green et LeBron James sont comme cul et chemise aujourd'hui, quelques années après avoir été ennemis et donné l'impression qu'ils ne s'entendraient jamais. Si vous suivez la NBA depuis l’arrivée du King, vous vous êtes peut-être rendu compte qu'il n’a que très rarement été impliqué dans une altercation avec un autre joueur. La plupart du temps, il évite les dépenses d’énergie futiles. Les joutes verbales. Et encore plus les tête-à-tête.
Pas dans l’ADN du bonhomme, concentré sur ce qu’il doit faire pour gagner. Il a même déjà confessé qu’il tirait une certaine fierté à ne pas répondre aux provocations. Et pourtant, le samedi 11 juin 2016, lors du Game 4 des finales NBA, il a cédé. Exacerbé par le comportement de Draymond Green, il était (presque) prêt à en découdre avec celui qui allait devenir son "coéquipier" chez Klutch Sport et l'un de ses proches quelques années plus tard.
NBA APOCALYPSE, épisode 1 : LeBron James part en mission
Ce n’est pas le coup de pied dans les parties intimes qui a déclenché le courroux de LeBron James. Ni le coup de poing rageur de Green qui a fini dans son épaule dans la foulée. Alors, qu’est-ce qui a pu mettre le en colère au point de s’écarter de ses propres principes ?
Un autre coup ? Une vanne salace sur sa femme, comme ce fut le cas pour Carmelo Anthony ? Rien de tout ça. Un mot. Une insulte pourtant courante.
« Tu es une salope », lui a balancé Green droit dans les yeux.
Visiblement, l’injure a fait l’effet d’une bombe auprès du natif d’Akron. Il sait gérer ses émotions, même quand l’adrénaline est à son paroxysme. Même quand les enjeux sont grands. Mais ce mot, « salope », semble avoir une connotation très particulière pour lui. Illustration avec sa réponse.
« Je suis un homme et le père de trois enfants. »
Autrement dit, il mérite le respect. Pas une vulgaire « salope » pour reprendre encore une fois le terme. Mais Draymond Green n’est pas là pour faire plaisir à ses interlocuteurs, encore moins quand il se laisse emballer par ses émotions.
« Tu es quand même une salope. »
Ironie du sort, Green a été suspendu pour son coup de pied dans la foulée. Les Cavaliers ont d’ailleurs certainement fait pression pour que le joueur soit sanctionné. C’est de bonne guerre, les franchises ont une ligne de téléphone spécialement conçue pour accueillir les plaintes tout au long des playoffs.
Les coaches et les dirigeants passent donc leur temps à évacuer leur frustration en espérant qu’un message soit passé aux arbitres lors du match suivant. Mais la délégation de Cleveland, probablement influencé par James, aurait-elle insisté autant si le joueur d’Oakland n’avait pas humilié LeBron ?
Sans Dray, les Warriors ont perdu le Game 5. Le tournant de la série.
L’anecdote a été relayée dans la presse à peine deux jours plus tard, par un joueur resté anonyme. Elle a ensuite été publiée dans le livre écrit par deux journalistes d’ESPN sur LeBron James.