Paul Westphal, parti bien trop tôt des suites d'un cancer aurait dû fêter ses 72 ans aujourd'hui. Westphal vait de nombreux arguments pour être respecté et honoré à la fois comme joueur et comme head coach. Dans ce dernier rôle avec lequel il a mené les Phoenix Suns en Finales NBA en 1993, le regretté membre du Hall of Fame a brillé par ses discours inspirants, mais aussi son inventivité.
Une action reste en mémoire de cette période bénie pour les fans des Suns : le game winner au buzzer de Charles Barkley contre Portland.
Nous sommes le 22 avril 1993 et il ne reste que trois matches à disputer dans cette saison que Phoenix bouclera avec le meilleur bilan de la ligue (62-20), avant une campagne playoffs où les Suns élimineront les Lakers (3-2 après avoir été menés 2 à 0), les Spurs (4-2) et les Sonics (4-3), avant de pousser les Bulls à donner le meilleur d'eux-mêmes en Finales.
Que sont-ils devenus ? Les Phoenix Suns 92-93
Phoenix affronte Portland, où jouent notamment Rod Strickland, le parrain de Kyrie Irving, Jerome Kersey et Terry Porter. Les Blazers mènent d'un point à 0.5 seconde de la fin et se dirigent vers la victoire. Paul Westphal dispose d'un dernier temps mort, durant lequel il va mettre sur pied ce qu'il qualifiera plus tard de "meil30leure action qu'il a jamais dessinée", mais aussi, avec humour, de "seule schéma que Charles Barkley a réussi à exécuter dans sa vie".
Oliver Miller est à la remise en jeu. Westphal vient de lui demander de viser la planche, pendant que Cedric Ceballos a interdiction de toucher la balle près du cercle pour ne pas déclencher le chronomètre. Le but est qu'il laisse la balle à Barkley derrière lui pour que ce dernier déclenche un tir rapide en profitant de la confusion.
"J'ai dit à Oliver de viser au-dessus de Cedric et à Cedric de ne surtout pas attraper la balle. Elle doit rebondir et revenir vers Charles. Je l'ai dessiné sur la plaquette. Cedric, quand ils vont voir que tu n'attrapes pas le ballon, ils vont tous s'arrêter. Sauf que le chrono n'aura pas démarré".
Et en effet, malgré un léger déséquilibre, Charles Barkley peut armer sans qu'aucun adversaire ne vienne dans son champ de vision. Tous les Blazers sont déboussolés et pensent que tout est plié après le rebond de la gonfle sur le panneau. Les commentateurs eux aussi mettent quelques instant à réaliser. "Chuck" fait filoche et les Suns exultent.
R.I.P. Paul Westphal🙏🏿 @NBA coach of the @Suns
Coach Westphal talks about the best play he ever drew up that won the game
But
For me, the best part of the story was, Westphal saying, 'It was the only time Charles Barkley ran a play right'.😂#NBApic.twitter.com/vF52pbeFFs
— DJ Slice (@illtownny) January 2, 2021
"Quand il faut improviser un schéma pour une action, que ce soit en attaque ou en défense, Paul Westphal est l'un des meilleurs coaches qui soient", racontait Cedric Ceballos en 2013.
Cette action, bien qu'un peu chanceuse, lui donne raison.
Phoenix et la NBA pleurent Paul Westphal