« C’est la partie que j’aime pas avec Golden State. Ils ont Klay et les autres gars, et maintenant vous voulez rajouter Melo là-dedans en lui disant qu’il doit suivre ces gars. Melo n’est pas un suiveur. Il n’a pas besoin de faire ce qu’ils font, laisse-les faire leurs trucs.
Il y a une raison pour laquelle on regarde mon fils. Il a du talent et il peut jouer. C’est pas compliqué. Le gars est ouvert et tu lui passes la balle. Le gars est ouvert, vous lui passez la balle. T’es ouvert et t’as travaillé sur ton tir ? Tu shootes. Mais ne soyez pas genre, Melo doit attendre son tour, il doit attendre deux ou trois ans pour apprendre auprès des vétérans. C’est pas comme ça. Ça doit être, tu peux jouer ou pas ?
Et quand t’as un gars spécial, comment tu le coaches ? Tu en profites. Il est spécial pour les choses qu’il fait sur un terrain. Profites-en. Laisse-le jouer son jeu. »
En gros, LaMelo Ball ne devrait pas être un facilitateur de jeu en apprentissage, mais directement un playmaker d’impact. Certes il ne se trompe pas en considérant qu'il sera à l'ombre des Splash Bros notamment. Mais LaVar Ball n’a absolument pas conscience que son fils a beau être un gros talent, il a encore besoin d’apprendre et de développer son jeu. Et que de le faire aux Warriors, auprès de champions de cette trempe, serait un gros plus. La preuve qu’il voit son rejeton particulièrement beau ? Quand on lui demande si les Warriors le prendront s’ils ont le first pick, il oublie très vite qu'il sous-entendait quelques instants plus tôt que le fit avec les Warriors ne serait pas bon parce que son fils serait derrière Curry ou Thompson :« Oh ouais. Au final, tout est une question d’argent et de business. Melo leur remplira les gradins. C’est un truc qu’il peut faire. Qui dans cette draft peut remplir les salles à part Melo ? »
Dans la draft, on ne se mouillera pas, mais dans l’effectif des Warriors, il y a quelques noms qui nous viennent en tête… Sacré, LaVar, après tout, que sont deux, trois approximations, un gros mensonge et un bon sophisme à côté d’un beau storytelling sur ses fils ? Toutes ces déclarations sont peut-être calculées. Comme pour Lonzo à l’époque, on a bien compris qu’il souhaite que son fils soit le joueur le plus important de son équipe dès le début. S’il a fini par être nettement moins saoulant dans les coulisses de la carrière de l’aîné Lonzo, c’est peut-être stratégique de sa part de rappeler en ce moment et dans les semaines à venir quel poison il peut être dans l’entourage d’un club. Plus encore que les lacunes défensives et la perfectibilité de LaMelo, ça pourrait dissuader les Warriors de sélectionner son fils. Et donc ouvrir la porte au scénario qu’il souhaite plus que tout. Dans ses rêves (et peut-être en réalité, car le gamin est indéniablement doué), LaMelo Ball serait directement le joueur majeur d’une équipe qui (re)construirait autour de lui. Et, fantasme ultime, une franchise qui serait sur un gros marché. Comme à New York. Pour LaVar Ball, le sport, ou même les intérêts de ses enfants, ne compte pas forcément autant que l’arc narratif autour de sa famille…