Son dernier exercice avait grandement déçu. De part ses performances et son attitude. Il y avait même un peu d'immaturité. Alors Joel Embiid, marqué par sa sortie de route prématurée mais lourde et prévisible en playoffs (0-4 contre Boston) s'est promis qu'on ne l'y reprendrait plus. Et pour le moment, le big man des Sixers fait bien plus que tenir parole.
Avec plus de 30 points par match, le Camerounais s'est assis à la table des tous meilleurs de la saison. Il a même profité de sa dernière sortie pour envoyer un message au reste de la ligue. Il fait bien partie des favoris pour le titre de MVP. Peut-être même le numéro 1. Si Philly reste en haut de la conférence Est, nul doute que les votants n'hésiteront pas.
Joel Embiid dans les pas d'Allen IversonOn évoquait sa dernière sortie. Certes en face, ce n'était que les Bulls. Mais quel récital ! De la technique, de la finesse, de la puissance, de l'adresse, Joel Embiid a sorti toute sa panoplie. Le pauvre Wendell Carter Jr a bu la tasse toute la soirée. Après un ultime step-back, il salue son public qui vient d'admirer le chef d'oeuvre de sa carrière.
Au total, Embiid compile 50 points, 17 rebonds, 5 passes, 4 contres et 2 interceptions à 17/26 aux tirs. Devant cette perf', son coéquipier Tobias Harris s'est même enflammé.
"Un jour, je dirais à mes enfants que j'ai joué avec Joel Embiid. Quand ils me demanderont quel est le meilleur joueur avec qui j'ai joué, je répondrais Joel Embiid. C'est un honneur d'être à ses côtés sur le terrain."
Quand on voit le bonhomme oeuvrer sur le terrain, on sent de la libération, de la joie. L'an passé, ses dirigeants lui avaient collé Al Horford dans ses basques. De manière plus globale, les Sixers avaient un gros problème de spacing. Arrivé cet été avec Doc Rivers, Daryl Morey lui a redonné de l'espace et le sourire en se débarrassant d'Horford et Richardson au profit de deux shooteurs, Danny Green et Seth Curry. Si Joel Embiid admet que ce manque d'espace lui a fait défaut, il n'oublie pas que c'est en partie sa faute.
"J'avais l'impression que le jeu était au ralenti", dit-il à propos de ses 50 points. "Je dirais que la seule différence avec l'an passé ne réside pas dans le coaching. C'est simplement d'être prêt à dominer chaque minute que je suis sur le terrain. La saison dernière, j'ai traversé une période compliquée et je n'étais tout simplement pas là.
Les mouvements effectués par Daryl Morey, et plus de mon efficacité au tir, m'ont grandement aidé. Mais comme je l'ai dit, ce n'est pas une question de coaching. Il s'agit simplement d'un tournant et d'être prêt à faire ça tous les soirs, en attaque comme en défense."
En bref, c'est sa mentalité qui a changé. Une mentalité de MVP. Et s'il venait à décrocher la timbale en fin de saison, il serait alors le premier pivot sacré depuis Shaquille O'Neal en 2000.
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