"Si je sens que c'est à moi de shooter, je le fais. Mais pour l'instant, mes coéquipiers sont plus en rythme. Donc je les alimente. Je ne considère pas que je renonce à quoi que ce soit. Tant qu'on gagne, je suis heureux. On m'a fait venir ici pour aider la franchise à gagner. A ce niveau, je pense faire du très bon boulot. J'ai toujours dit, depuis le début de ma carrière, que je n'en ai strictement rien à faire de mes stats. C'est gagner qui rend les gens heureux, pas autre chose".
Typiquement le genre de propos qu'ont besoin d'entendre des joueurs comme Karl-Anthony Towns ou Andrew Wiggins. Les deux anciens n°1 de Draft répondent pour le moment parfaitement présent malgré de grosses attentes autour d'eux. Pour "KAT", on s'y attendait un peu vu ce qu'il avait montré sur ses deux premières saisons en NBA. Le visage de la franchise, son présent et son futur, c'est lui. Pour Wiggins, c'est une très bonne surprise. Le Canadien n'aurait pas pu démarrer l'exercice 2017-2018 à 20 points de moyenne en étant aussi souvent décisif si Jimmy Butler n'avait pas pris la peine d'adapter son jeu. Pour l'heure, Wiggins et Butler n'ont jamais atteint la barre des 20 points en même temps. Mais personne ne s'en offusque et c'est ce qui explique que Minnesota a gagné 7 de ses 10 premiers matches. A défaut d'artiller en masse comme il pouvait le faire lorsque les Bulls en avaient besoin la saison passée, Butler donne le tempo, calme le jeu quand c'est nécessaire, défend le plomb pour montrer à ses camarades ce que Tom Thibodeau attend d'eux.Son génie en une séquence
Sur certaines séquences, le numéro 23 est encore capable de faire basculer un match. Il l'a notamment prouvé contre OKC, avec un money time assez délirant d'intensité et d'intelligence de sa part. En trois minutes, alors que les Wolves comptaient trois points de retard sur le Thunder son Big Three, Jimmy Butler est passé en mode omnipotent. Jugez plutôt. Une grosse défense sur Russell Westbrook en un contre un pour pousser le MVP en titre à l'échec sur son lay-up. Un rebond arraché et la lucidité de servir Towns dans le corner à 3 points au lieu d'insister dans le trafic. Une interception devant Westbrook, à nouveau. Un panier plus la faute. Une passe décisive pour Taj Gibson. Deux lancers obtenus et transformés après un drive. Un panier sur un shoot en déséquilibre après un step back. Une interception sur Westbrook, encore. Un panier plus la faute, once again. Du très haut niveau, tout simplement.Jimmy Butler en a encore sous le coude et il n'aura peut-être pas besoin de mettre toutes ses ressources en jeu avant le début des playoffs si les Wolves continuent d'évoluer harmonieusement. Les retrouvailles avec Tom Thibodeau ont rappelé à quel point Butler respectait "Thibs" et était prêt à adapter son jeu, pour ne pas dire à se mettre en retrait en phase offensive, pour satisfaire son coach. Pas sûr qu'il l'aurait fait pour quelqu'un d'autre. Il en va de même avec Jeff Teague, l'autre All-Star de ce groupe, qui fait dans l'efficacité et laisse Towns et Wiggins être plus en vue. Réussir à faire en sorte que deux All-Stars revoient leurs priorités pour le bien du collectif est probablement l'accomplissement le plus remarquable de Tom Thibodeau depuis son arrivée. Pourvu que ça dure.For 4 minutes of Q4, Jimmy Butler transcended this mortal realm and won the Wolves a basketball game. This is what wanting it looks like pic.twitter.com/LCZmAFeaJ2
— Key Sang (@Phantele_) October 28, 2017