Miami, culte du travail
De l'avis de tous ceux qui sont passés à South Beach, cette franchise a pour elle cette mentalité, cette culture presque unique en NBA. Les entraînement sont interminables, la préparation physique si intense que voir les joueurs gerber est monnaie-courante. Même pendant l'année, pendant que les autres équipes prônent la "lightitude", à Miami on pousse, on court, on shoote, on bosse."La culture du Heat, c'est avoir une mentalité de guerrier. Vous êtes investi collectivement, vous avez cette envie d'être ensemble, de vous sacrifier pour vos frères. C'est quelque chose que nous prenons très au sérieux. Vous devez avoir cette mentalité sinon votre corps ne suit pas, que ce soit sur et en dehors du terrain", explique Udonis Haslem, plutôt bien renseigné sur la question.
Récemment, James Johnson s'est vu refuser l'entrée du training-camp pour un petit embonpoint de 3-4 kg. Ce même Johnson qui a remercié le Heat d'avoir fait de lui un autre joueur physiquement. On ne rigole pas avec Pat Riley. Et on ne rigole pas non plus avec Jimmy Butler, un gars qui a été SDF pendant plusieurs semaines à seulement 13 ans. Il est arrivé en NBA avec l'étiquette d'un gars bon défenseur, drafté en toute fin de premier tour en 2011. Même après le lycée, il a passé un an en junior college avant d'être pris par Marquette. À force de travail, de sacrifice, Jimmy Butler est devenu aujourd'hui All-Star avec un contrat max. Un parcours quasi unique qui ne pouvait finalement que se poursuivre (finir ?) à Miami."Il aurait dû être un joueur du Heat depuis longtemps. Ça donne l'impression qu'il est comme nous, et nous comme lui", a lâché Erik Spoelstra.
Pour sa première au training, Jimmy Butler avait planté le décor. Une arrivée à 3h30 du matin alors que le rendez-vous était fixé à... 8h30, soit 5h plus tard. Oui, il y a une part de spectacle là dedans, mais c'est aussi ce qu'on attend d'un guide, d'un leader.All-Around Jimmy
Encore fallait-il, que ce mariage évident sur le papier, fonctionne sur le terrain. Il devait être la pièce manquante du Heat, cette star idoine capable de se mêler à une pensée collective. Il reste certes du temps pour façonner notre idée finale sur la question, mais qu'est-ce que c'est bien parti ! Même au-delà de toutes espérances. Alors oui, on a connu Jimmy Butler plus adroit, notamment à trois points où son 28,6% fait un peu tâche. Mais en dehors de ça, on découvre même un nouveau joueur. Un gars à plus de 20 points, mais qui n'a jamais pris autant de rebonds (6,4 prises en moyenne) et distribuer le caviar (6,8 offrandes). Il se régale à lâcher la balle à ses rookies vedettes, Tyler Herro et Kendrick Nunn, libérer son shooteur Duncan Robinson et servir le potentiel MIP et/ou défenseur de l'année, Bam Adebayo. Sur ses sept triple-double en carrière, trois ont eu lieu cette saison à Miami. Preuve de son mindset actuel, il n'a pris, cette nuit, que trois tirs en 28 minutes dans une victoire facile face aux Knicks. Le mieux dans tout ça, c'est l'impact sur les résultats du Heat. Ce succès face à New York est déjà le 21e de la saison. En 29 sorties. Très loin des estimations de début de saison. Miami s'est aussi fait une réputation de coupeur de tête. Les Bucks, leaders NBA, ont été les premiers. Ont suivis Toronto et Philadelphie, qui ont vu leur série d'invincibilité s'interrompre après l'arrivée des Floridiens en ville. Outre les résultats, il y a du plaisir qui émane de cette escouade, une âme caractérisée par son Jimmy, toujours aussi clutch et désormais heureux."Je suis si content de jouer pour ce coach, cette équipe, ces joueurs. Je souris en permanence car je suis heureux. Je suis chez moi ici et tout ce qui est en rapport avec l'organisation est lié à moi. Tout ce qui émane des joueurs est en adéquation avec moi."
Si la suite de la saison régulière est bien négociée, on a vraiment hâte de voir cette équipe en playoffs. Car personne, personne ne voudra se frotter à la bande à Jimmy Butler.