« On savait que c’était un scoreur. C’était un ailier athlétique. Il pouvait être un bon shooteur ou un gars qui attaque le cercle, voire un mec qui prend des rebonds offensifs. Il était tout ça. Mais c’était surtout un scoreur. »Contrairement à certains joueurs draftés par les Spurs, James Anderson a peiné à s’imposer dans le système de coach Pop. Après deux saisons difficiles, le natif de l’Arkansas est finalement viré avant de rebondir à Houston. Dans l’ombre d’un autre James, Harden, l’ancien prodige d’Oklahoma State ne verra que très peu le parquet jouant en moyenne 10 minutes par match. Trop peu pour un scoreur de sa trempe. Les Rockets ne prolongeront pas son contrat et les Sixers se précipitent pour signer Anderson. Il est aujourd’hui l’arrière titulaire d’une franchise qui compile 5 victoires en 9 rencontres. Cette nuit, il a fait un carton face aux… Rockets en plantant 36 points dont un trois-points décisif pour arracher la prolongation.
[superquote pos="d"]"Il est prêt à exploser" Brett Brown[/superquote]« Il a joué comme il le faisait à Oklahoma State », explique Brett Brown après la rencontre. « Ces gars-là se révèlent lorsqu’ils ont des opportunités. Il est prêt à exploser. Il est prêt à s’imposer comme un arrière titulaire. Opportunité, âge, développement, tout arrive en même temps pour lui. Cette nuit, on a vu ce qu’il est capable de faire. »L’explosion d’un joueur est parfois due à différents critères. Soit un joueur profite d’une vraie augmentation de son temps de jeu pour se montrer, soit il franchit un cap à force de travail ou en arrivant à maturité. Et pour James Anderson ?
« Un peu des deux, j’espère », plaisante le coach.A 24 ans, le joueur est arrivé à Philadelphie au bon moment. Les Sixers n’ont pas d’autres ambitions cette saison que de développer des jeunes joueurs en attendant de récupérer le gros lot lors de la draft. James Anderson avait donc besoin d’une équipe pour se montrer après avoir végété dans des formations candidates aux playoffs, voire au titre. Il a débuté l’intégralité des rencontres de son équipe cette saison, soit neuf titularisations, une de plus que lors de ses trois saisons précédentes. Avec Michael Carter-Williams et Evan Turner pour créer du jeu, Anderson peut se concentrer sur ce qu’il fait de mieux : shooter et scorer.
« J’étais surtout un shooteur en sortant d’Oklahoma State. Ça a changé en arrivant ici, j’ai dû m’adapter. »Cette nuit, il a converti 6 de ses 8 tentatives derrière l’arc (12/16 aux tirs). Depuis le début de la saison, il affiche un très correct 43% à trois-points (bien aidé par sa performance de hier soir, il est vrai) et 50% dans le champ. Surtout, il s’est montré décisif en arrachant la prolongation. Qui aurait misé sur un tel début de saison des Sixers ? Il-y-a quelqu’un ? Qui aurait misé sur une défaite des Rockets face à un Philadelphie porté par James Anderson ? Personne ? Pourtant, Anderson est aujourd’hui bien présent et il a une chance de faire décoller sa carrière pour de bon quand plus personne ne l’attendait. Le syndrome « Spurs », sans doute.