Les mésaventures d’Indiana George
5 mars 2014, Charlotte, Caroline du Nord. Paul George quitte le parquet la tête baisse, la queue entre les jambes [insérez une blague ici]. La star des Indiana Pacers n’a pas rentré un seul de ses neuf shoots et a terminé la partie avec deux petits points, sept rebonds et une passe décisive. Alors que LeBron James et Carmelo Anthony ont tous les deux passé plus de 60 pions à la bonne défense des Bobcats, George s’est éteint face à Michael-Kidd Gilchrist. Celui qui était présenté comme un candidat au titre de MVP en début de saison a l’air fatigué. La veille, il avait planté 26 points sur la tête des Warriors mais les Pacers se sont tout de même inclinés. Cette rencontre face à Charlotte était en fait un signal. Paul George est en délicatesse avec son shoot. Depuis cette défaite face aux Bobcats, le Californien est descendu sous les 37% de réussite aux tirs (36,8). Et ce sont tous les Pacers qui souffrent en attaque. Lors du dernier match, face aux Grizzlies, George n’a inscrit que 8 pions. Son équipe a été limitée à 71 points. Nouvelle défaite.« On a très bien joué. On a limité Memphis à 82 points (les Grizzlies n’ont jamais gagné leur match en attaque…) mais c’est en attaque que l’on a mal joué. On a jamais su trouver notre rythme », expliquait Paul George après la rencontre.Leur rythme, les Indiana Pacers l’ont perdu depuis un petit moment. La balle circule moins, les stars tentent des tirs forcés, les réservistes sont moins impliqués en attaque, etc. Les hommes de Frank Vogel ont passé la barre des 100 points à seulement trois reprises durant le mois de mars, face à trois équipes sujettes au « tanking » : Boston, Detroit et Philadelphie. Les Pacers inscrivent en moyenne 100,6 pts sur 100 possessions en mars (tout en encaissant 101,3 pts) alors qu’ils tournent à 102,2 pts inscrits (et 95,5 pts encaissés) sur l’ensemble de la saison. La franchise a-t-elle lancée son sprint trop tôt ? Etincelant en début d’année, les Pacers semblent fatigués et à la recherche d’un second souffle.
Miami sans défense
Quoi de mieux pour se relancer que d’affronter la défense poreuse du Miami Heat ? Véritable point fort du groupe d’Erik Spoelstra depuis maintenant trois saisons, la défense des Floridiens est aux abonnés absents depuis un bon moment. Miami ne figure même pas dans les dix meilleures défenses de la NBA cette saison. Chris Bosh et LeBron James ont d’ailleurs multiplié les coups de gueule suite aux mauvaises performances de leur équipe.« On est nul. On joue sans passion, sans rien. On doit remonter la pente », s’exprimait l’intérieur All-Star après une nouvelle défaite du Heat face à des Pelicans d’un Anthony Davis complètement déchaîné. « Nous sommes tous frustrés. Il faut que l’on soit tous sur la même longueur d’onde. Je ne sais pas ce que l’on doit faire mais il faut trouver une solution, » ajoute le "King".La déclaration de LeBron James rappelle celles de Carmelo Anthony après chaque défaite des New York Knicks entre novembre et février. Inquiétant. Le Heat s’est fait balayé par Houston avant de prendre une leçon face aux Spurs et de s’incliner face à des Bulls combatifs au début du mois de mars. Brooklyn a infligé à LeBron James et sa bande une nouvelle défaite (les Nets ont remporté leurs trois confrontations face au Heat). Les Nuggets ont tapé Miami dans la foulée. Même les Celtics et les Pelicans ont battu les favoris pour le titre ce mois-ci. Hormis face à Brooklyn et Chicago, deux équipes à la philosophie défensive, Miami a toujours encaissé plus de 100 points lors des revers mentionnés ci-dessus. Les adversaires du Heat plantent en moyenne 107 points sur 100 possessions ce mois, ce qui fait de Miami l’une des dix plus mauvaises défenses de la ligue.
Pas de panique ?
Les deux équipes refusent de céder totalement à la panique pour autant. Les Indiana Pacers sont sûrs de leur capacité et le Miami Heat a l’expérience de la victoire. En quatre années passées ensemble, les trois superstars (James-Bosh-Wade) et leurs compagnons ont connu des moments de crise. Ils ont appris à redresser la barre. Une série de défaites peut même avoir un effet positif sur certaines équipes.« Ce n’est pas toujours une mauvaise chose car cela peut réveiller votre groupe et le reconcentrer avant les playoffs », assure Mike Brown, futur-ex-ancien coach des Cleveland Cavaliers et ancien assistant des San Antonio Spurs. « Mais vous ne voulez pas non plus que le doute s’installe dans la tête de vos joueurs. »Pour éviter que le doute s’installe trop durablement, il serait nécessaire pour chaque équipe de remporter le choc de mercredi soir. « Le match de la peur », le titre est un poil sensationnaliste mais les conséquences de la défaite dépasseront peut-être le cadre de la saison régulière pour le vaincu…