« Nous avons mis les Indiana Pacers sur la carte NBA ». Frank Vogel ne s’y trompe pas, à l’issue de la défaite de ses ouailles lors du septième match des finales de la Conférence Est. Nous sommes encore au début du mois de juin et les Pacers viennent de se faire éliminer, les armes à la main, par un Miami Heat poussé dans ses derniers retranchements. Une équipe est née. Presque deux mois plus tard, l’ambition de revenir à ce stade de la compétition n’a pas disparu dans l’Indiana. Bien au contraire, les dirigeants, les coaches et les joueurs ont tous le même objectif : atteindre désormais les finales NBA. Ni plus, ni moins. La franchise s’est donc donnée les moyens d’améliorer encore un peu plus un groupe déjà solide durant l’intersaison. Oublions deux minutes le retour de Derrick Rose aux Bulls, l’arrivée de Dwight Howard aux Rockets ou le méga blockbuster trade des Brooklyn Nets. Les Indiana Pacers ont peut-être réalisé le meilleur mois de juillet de la ligue.
Best from the West, Beast from the East
Le mouvement le plus important de l’été n’est pas un transfert ou l’arrivée d’un nouveau joueur mais bien une resignature. Celle de David West plus précisément. Convoité, l’ailier fort a prolongé pour trois saisons supplémentaires et 36 millions de dollars. Pour un intérieur de 33 ans qui alignait encore 17 points et 7 rebonds la saison dernière (18 pts et 8 rbds en playoffs), c’est le tarif. Mais peu importe le prix, le natif du New Jersey était bien LA priorité des dirigeants. Sur le terrain, West est le parfait complément du pivot Roy Hibbert. Si ce dernier préfère jouer près du cercle, David West peut lui s’écarter et convertir ses shoots à mi-distance. Hibbert est (était ?) avant tout une menace défensive, son aîné est un scoreur. Une raquette complète, en somme. Surtout, West est un leader, sur et en dehors du parquet. Le caractère rugueux de ce compétiteur acharné – qui ne serre pas la main de ses adversaires avant ou même après chaque rencontre par tradition – colle parfaitement à la philosophie de l’équipe d’Indianapolis.« Il a fait plus pour la franchise que ce qu’il pouvait imaginer », résume le président, Larry Bird himself. « Il s’est imposé comme le leader sur le terrain, dans le vestiaire et dans la ville. Vous ne trouvez pas de joueur aussi dur, aussi honnête et aussi compétiteur chaque soir que David. On ne voit pas souvent ça dans cette ligue. »Des paroles sorties de la bouche d’une des plus grandes légendes de la NBA, ça vous classe un homme. David West est celui qui prend la parole dans le vestiaire, afin de motiver ses jeunes coéquipiers. Il n’est d’ailleurs jamais question pour lui de baisser les bras. On se souvient notamment de son « flu-game » lors des playoffs face à Miami. Malgré 39 de fièvre, l’ancien pensionnaire de Xavier est venu faire le boulot. Des joueurs durs au mal, les Indiana Pacers en possèdent plusieurs dans leurs rangs. Il est donc logique que les nouvelles recrues soient estampillés de la marque « cols bleus ». C.J. Watson, performant dans son rôle de meneur remplaçant à Chicago et Brooklyn, débarque pour assurer le relais de George Hill. Le joueur de 29 ans a désormais l’habitude des matches de haut niveau et sera un back-up nettement plus efficace que D.J. Augustin (41% à trois-points pour Watson la saison dernière). De par son parcours atypique, Chris Copeland a lui aussi appris à se forger le caractère. L’ancien joueur des Knicks, passé par le Vieux Continent, a été déniché cet été par les Pacers. Le banc de la franchise manquait cruellement de scoring l’an passé. Une lacune que le joueur de 29 ans peut contribuer à combler. Titularisé en fin de saison dernière, Copeland a enchaîné les cartons pour les Knicks, avec même deux pointes à plus de 30 points. Comme C.J. Watson, il apporte une menace extérieure (42% derrière l’arc) supplémentaire, ô combien précieuse lorsqu’il s’agit de punir les prises à deux éventuelles sur Roy Hibbert ou David West, notamment lors des fins de matches serrées. Enfin, dernière acquisition en date, et non des moindres, Luis Scola est venu poser ses bagages à Indianapolis, « pour décrocher un titre ». L’Argentin est un dur à cuire. Même s’il n’est pas un gros défenseur, l’intérieur dispose d’un arsenal offensif ultra développé. En cas de pépin physique de David West ou Paul George, Scola pourra donc prendre le relais au scoring. Avec le joueur de 33 ans sur le banc, les Indiana Pacers sont assurés d’avoir en permanence au moins une menace intérieure (et extérieure, voir ci-dessus) sur le parquet. Un luxe !