Iman Shumpert, le bouc émissaire

Auteur d'une prestation historiquement médiocre lundi soir à Portland, Iman Shumpert continue de n'être que l'ombre de lui-même.

Iman Shumpert, le bouc émissaire
Les temps sont vraiment durs pour Iman Shumpert. L'arrière des Knicks a cristallisé les reproches des fans et de la presse new yorkaise, lundi soir, après sa prestation statistique navrante sur le parquet de Portland. C'est en effet la première fois depuis 30 ans qu'un joueur de la franchise passe plus de 20 minutes sur le terrain sans marquer le moindre point, prendre un seul rebond et donner une passe décisive. Petit protégé du Garden depuis sa Draft en 2011, "Shump" continue de se dépenser allègrement sur le plan défensif (il est bien l'un des seuls...), mais ne parvient pas à être sollicité par ses coéquipiers. Sur Twitter après la rencontre dans l'Oregon, les critiques sur son implication et sa motivation ont fusé entre Marc Berman du New York Post ou Frank Isola du NY Daily News.     Le plus frappant chez l'ancien de Georgia Tech, n'est pas tellement sa difficulté à retrouver un niveau correct. Il faut se rappeler qu'il est plutôt bien revenu d'une grosse blessure lors de sa saison rookie et a été l'un des Knicks les plus actifs en playoffs la saison dernière. C'est davantage cette espèce de dépression et de désespoir que l'on ressent chez lui hors du terrain. Shumpert avait pour habitude d'être le déconneur du vestiaire, le mec qui rebooste tout le monde en se déhanchant et en chantant après une défaite. Le regard noir et l'esprit ailleurs, on le croirait presque sous médicaments lorsqu'il répond aux questions de la presse. Mais tout est-il entièrement de sa faute ? Il doit apporter plus, c'est une évidence. Mais cette équipe version 2013-2014 semble tout sauf adaptée pour qu'il exprime ses qualités. Le manque de variété offensive (80% de ballons pour Melo, 20% pour Bargnani si l'on résume rapidement...) et de systèmes (encore plus iso à fond que l'an dernier) frustre forcément un joueur qui avait pris l'habitude de bénéficier de tickets shoots et de voir son agressivité offensive saluée par Mike Woodson. Il a beau affirmer que les rumeurs de trade ne le perturbent pas, les faits prouvent le contraire. Reste à savoir si les Knicks vont lui laisser un peu de temps pour reprendre confiance ou céder à l'appel d'un "panic trade" et risquer de perdre un joueur à fort potentiel sans contrepartie à valeur vraiment ajoutée...