Comment le Brésil a pourri la vie de Giannis

Le Brésil a très bien géré le problème que constitue Giannis Antetokounmpo. Mais comment la Seleçao s'y est-elle prise pour limiter le MVP NBA ?

Comment le Brésil a pourri la vie de Giannis
Les déclarations d'Aleksandar Petrovic, le coach du Brésil et accessoirement frère de la légende Drazen Petrovic, ont fait réagir après la victoire de la Seleçao contre la Grèce. Petrovic n'a pas hésité à dire qu'il avait un plan depuis 6 mois pour stopper Giannis Antetokounmpo et qu'Alex Garcia, 39 ans, lui avait "botté le cul". Il est vrai que le "Greek Freak" a eu du mal à s'exprimer avec autant de facilité que d'habitude. Avec 13 points au compteur et une influence limitée sur le jeu, le MVP NBA en titre n'a pas autant pesé qu'il l'aurait voulu. Mais dans les faits, comment s'y sont pris les Brésiliens ? Comme l'a indiqué Petrovic, Alex Garcia, 10 matches en NBA il y a une quinzaine d'années avec les Spurs et les Hornets, a joué un rôle-clé. Avec son mètre 93, le Brésilien rend 18 centimètres à Antetokounmpo. Le mismatch aurait dû être problématique, mais la mobilité et la dureté du joueur de Minas Belo Horizonte ont surpris le Grec. Les extraits captés par CBS Sports montrent à quel point l'activité harcelante de Garcia a dérouté Giannis.
 

Et en NBA ?

Alex Garcia n'a pas "botté le cul" de Giannis Antetokounmpo, mais il l'a clairement empêché de trouver ses positions préférées. Et l'a souvent poussé à lâcher son ballon pour éviter une perte de balle ou un shoot trop complexe. Inconsciemment ou non, la Grèce a progressivement moins cherché à alimenter le franchise player des Bucks par la suite, en se reportant sur Sloukas et Printezis, comme l'a souligné Petrovic. A Milwaukee, où Mike Budenholzer l'entoure de shooteurs fiables, ses coéquipiers auraient sans doute insisté où l'auraient laissé mener le jeu. La présence de vétérans plus établis que lui en sélection comme Calathes, Printezis ou Sloukas a installé une dynamique un peu différente qui n'est pas allée dans le sens de Giannis. Lui-même expliquait à la veille de ce match qu'il n'était pas le joueur le plus important de l'équipe et que ce statut revenait aux anciens. Le profil d'Alex Garcia est particulier et la NBA ne regorge pas forcément de ces joueurs à la PJ Tucker, petits mais mobiles et compliqués à bouger physiquement. Pas sûr que les coaches de la ligue prennent pour modèle ce qui reste un très joli coup réussi par Petrovic. Avec les règles FIBA et dans un contexte différent de celui dans lequel il s'exprime à Milwaukee, ces difficultés sont peut-être de l'ordre du ponctuel. Peut-être que certains GM de l'Est vont subitement se mettre en quête de défenseurs potentiellement gênants pour Giannis Antetokounmpo, mais même les meilleurs spécialistes de la ligue se cassent fréquemment les dents sur le cyborg athénien. On guettera ce que proposera la Nouvelle-Zélande et les probables futurs adversaires des Grecs à ce sujet...