Merci à "Velodus" de nous avoir mis sur la piste de l'histoire de Gary Suiter, aka le WOAT, le "Worst Player of All Time". Velodus a consacré un portrait vidéo à l'intéressé, ancien joueur NBA assassiné en 1982 à l'âge de 37 ans.
Gary Suiter n'a joué qu'une saison dans la ligue, en 1970-1071, sous le maillot des Cleveland Cavaliers. Sur le terrain, c'était déjà compliqué. Le pivot de 2,06 m tournait à 1 point et 1 rebond dans une équipe catastrophique à une époque où il était pourtant assez simple de compiler des points et des rebonds pour un intérieur. Sur ces 30 matches disputés, Suiter a shooté à... 35%, dans une équipe qui n'a gagné que 5 de ses 46 matches cette saison-là.
C'est surtout en dehors que Gary Suiter a façonné sa "légende" et mérité ce titre honorifique.
Sans tout dévoiler de la vidéo que l'on recommande aux Anglophones de visionner ici, voici quelques uns de ses plus beaux accomplissements. On vous prévient, son histoire est aussi dramatique que drôle...
Michael Jordan reparle du GOAT et c'est très intéressant
- Suiter était du genre maladroit et pas très réfléchi. Il est ainsi plusieurs fois resté enfermé dans le vestiaire, dans les toilettes de l'avion utilisé par l'équipe ou dans sa chambre d'hôtel. Un jour, un coach de l'équipe, s'inquiétant de ne pas le voir avant un match, est allé constater que le pivot s'était assommé dans sa chambre d'hôtel après s'être cogné la tête contre la porte.
Il a également manqué plusieurs deuxièmes mi-temps parce que personne n'avait remarqué qu'il était resté dans le vestiaire.
- Ses partenaires avaient tellement de mal avec lui que Bill Fitch, son coach, a instauré une règle stipulant que le joueur qui perdait le plus de ballons pendant un match devrait faire chambre commune avec lui en déplacement.
- Un jour de décembre, le front office a reçu l'appel d'un "fan" demandant à voir davantage Gary Suiter sur le terrain. La réceptionniste des Cavs a reconnu la voix de l'homme au bout du fil malgré ses tentatives pour la modifier : il s'agissait de Suiter lui-même...
- Lors d'un match, il est allé demander directement au coach de l'équipe adverse s'il ne recherchait pas un joueur avec son profil.
- Lors d'un jour off, Gary Suiter est allé dans une boutique de pompes funèbres. Il a indiqué au vendeur qu'il recherchait un cercueil pour un membre de sa famille décédé et lui a demandé s'il pouvait utiliser le téléphone (fixe) du magasin pour des arrangements concernant l'enterrement. Le vendeur a accepté et s'est éclipsé.
Pendant ce temps-là, Suiter a téléphoné à toutes les franchises de la ligue pour proposer ses services. Un mois plus tard, un employé du magasin s'est pointé devant les Cavs avec une facture de 700 dollars à régler.
L'histoire du pire maillot de tous les temps en NBA
- Après une hécatombe de blessures, son coach a été obligé de le titulariser lors d'un match. Juste avant le coup d'envoi, alors que le staff était en train de réunir les titulaires afin de leurs dispenser leurs recommandations tactiques, ils se sont aperçus que Gary Suiter manquait à l'appel.
Quelques minutes plus tard, l'un des membres l'a retrouvé devant un stand à l'entrée du stade, avec une bière et un hot dog. Ce n'est qu'après ce nouvel incident que Cleveland a décidé de le couper.
- Le coup le plus magnifique, peut-être, est aussi son dernier. Au moment de venir récupérer sa dernière paye, Gary Suiter a appris qu'une règle permettait aux joueurs mariés de se faire rembourser leurs frais de voyages. Le futur chômeur n'a rien trouvé de mieux que d'aller voir une prostituée et de lui proposer 50 dollars pour qu'elle joue le rôle de son épouse.
Alors qu'il était bras dessus bras dessous avec la demoiselle et sur le point de récupérer un joli petit pactole, Suiter s'est fait prendre la main dans le sac par Bill Fitch en personne, qui l'a bouté hors de l'enceinte.
Après avoir disparu des radars pendant quelques années, Gary Suiter a fait malheureusement reparler de lui au moment de sa mort. En raison d'une dette de jeu, il est assassiné par un malfrat du nom de Gary Randall Hoxsie en 1982, condamné un an plus tard à la prison à perpétuité.
Difficile de trouver une carrière plus express, triste et dramatique que celle-ci.