« J’ai dit à Wade : ‘tu veux être une star ? Tu veux être comme Kobe et LeBron ? Ton heure est venue. ‘ C’était un super joueur d’équipe, il me cherchait toujours en premier. Mais c’était la première fois qu’on lui a donné la permission de faire ce qu’il voulait en se disant ‘Fuck Shaq’ », racontait le Hall Of Famer à ESPN.
Dwyane Wade, nouveau boss du Miami Heat
Dwyane Wade a capté le message. Et tout a changé à partir de ce moment-là. Après avoir inscrit 28 et 23 points lors des deux premiers matches, ‘Flash’ s’est lâché dans le Game 3. Un chef d’œuvre. Peut-être la plus grande performance de sa longue carrière. 42 points, pour une victoire in-extremis, 98 à 96. Et pourtant, les Mavericks comptaient 13 points d’avance à six minutes de la fin de la partie (76-89). Le jeune homme a tout simplement refusé de perdre. Il est revenu sur le terrain, déterminé, animé par l’envie de gagner. Si Michael Jordan était déguisé en Dieu en 1986 selon Larry Bird et bien, vingt ans après, en 2006, Dwyane Wade était déguisé en Michael Jordan.« Il est devenu le Dwyane Wade que l’on connait lors de ses six minutes. Il est devenu une force de la nature. En 21 ans de carrière, je ne peux pas citer cinq mecs qui peuvent prendre le contrôle d’un match des deux côtés du terrain comme Dwyane l’a fait dans ces six minutes », confiait Erik Spoelstra, encore assistant au Heat à l’époque.Le game winner de Gary Payton est resté dans les mémoires, ainsi que le lancer crucial raté par Dirk, mais c’est bien Wade, avec ses 10 points inscrits dans les six dernières minutes, qui a sauvé Miami. Et sa domination a donné un élan de confiance sans précédent à ses partenaires. Ils ont roulé sur les Mavs lors du Game 4 (94-78). La série pouvait alors basculer lors d’une cinquième manche ô combien importante. Et au scénario épique.
Finales NBA 2006 : Un Game 5 d'anthologie
Miami l’a emporté 101 à 100 après prolongation. 43 points pour DW, encore une fois exceptionnel. Mais le score a vite laissé place à la polémique. L’arrière du Heat a été envoyé 25 fois sur la ligne des lancers-francs. Soit autant que toute l’équipe des Mavericks.« 25 lancers pour Dwyane Wade ? C’est incroyable. Ils lui sifflaient tout », se souvenait Darell Armstrong.
Une action suscite particulièrement les interrogations et les indignations. L’ultime action de la rencontre. Wade aurait mis le pied en touche avant d’attaquer une nouvelle fois le panier. Là, une faute a été sifflée envers Nowitzki et la star floridienne a inscrit les deux lancers décisifs pour offrir la victoire aux siens.« Dirk n’a jamais fait une seule faute en 17 ans », plaisantait Jason Terry dix ans après.
L’Allemand avoue lui-même qu’encore aujourd’hui, il n’est pas sûr d’avoir fait faute. Mais le mal était fait. Le Heat s’est alors déplacé dans le Texas avec l’intention d’en finir : Pat Riley a obligé tous les membres du staff – joueurs, coaches, assistants – à n’emporter qu’un seul costume. Un match et c’est plié. Pas de Game 7. Miami l’a effectivement emporté 95 à 92 avec 36 nouveaux points de son leader. Et une polémique de plus, une faute non sifflé sur Terry alors qu’il tentait sa chance derrière l’arc pour égaliser. Le titre pour South Beach. Et le trophée de MVP pour Dwyane Wade, monstrueux sur ces finales avec environ 35 points, 8 rebonds, 4 passes, 3 interceptions et 1 block de moyenne. Avec aussi 97 lancers-francs tirés dans la série et 73 lors des quatre victoires consécutives du Heat – l’une des 8 équipes à avoir remonté un handicap de 0-2 en finales NBA.« Je ne sais pas si Jordan a déjà mieux joué que ça lors d’une finale », osera même Stan Van Gundy.
Ce qui est sûr, c’est que Dwyane Wade s’est affirmé comme l’un des plus grands joueurs de l’Histoire avec ces finales vraiment spéciales sur bien des tableaux.17