"J'avais la haine. Pendant la compétition, je ne voulais pas intervenir et dire un truc maladroit. Je connais les mecs, eux ont besoin d'être tranquilles, de faire leur tournoi, cela ne servait à rien. Mais j'ai appris ma non-sélection sur Twitter. Je m'en doutais depuis une semaine en lisant que seul Rudy Gobert était cité parmi ceux qui rejoindraient le groupe sans avoir disputé le TQO. J'ai eu un message vocal de Vincent Collet après la sortie de la liste qui m'expliquait sommairement les raisons". "Je pouvais prétendre à plus concernant mon contrat. J'avais demandé à mon agent de régler ça vite, pour ne pas risquer de manquer les Jeux. Le maillot bleu, c'est tout pour moi. Depuis mes quinze ans, je n'ai jamais manqué une sélection, sauf l'année de ma draft. J'estime qu'il y a eu un manque de respect de la Fédération par rapport à tout cela.Et Evan Fournier de déplorer "l'absence de suivi et de contact durant la saison", que ce soit de la part de Collet ou du DTN Patrick Beesley.
"Les seul moment où j'ai entendu parler de la Fédération cette année, c'est pendant une visite de Patrick Beesley à Orlando où on m'a indiqué les dates du TQO et des JO. On ne m'a jamais dit : 'si tu ne viens pas à Manille tu ne viens pas à Rio'. Le deuxième contact, c'est un SMS de Vincent Collet, le seul en trois ans en-dehors des compétitions. C'était pour me demander des places pour un match pour un ami. [...] Je ne fermerai jamais la porte à l'équipe de France. Mais ces événements m'envoient un message clair : je ne suis pas dans le projet. C'est aussi simple que cela, et ça fait mal".[superquote pos="g"]"J'aurais fait n'importe quoi pour y aller".[/superquote]Cette sortie du meilleur marqueur français en NBA la saison passée n'est pas qu'une vengeance d'un joueur qui considère que les Bleus auraient fait mieux sans lui. Sans surprise, Fournier "ne comprend pas" sa non-sélection "sur le pur plan sportif", mais c'est encore une fois le procédé qui, à juste titre, l'a interpellé et l'a poussé à s'en émouvoir publiquement 15 jours après la fin du parcours des Bleus au Brésil.
"S'il avait fallu faire ce qu'a fait Nico, je signais. Quelques dizaines d'heures d'avion ne m'auraient pas tué. Je comprends que la Fédération ne pouvait pas faire ça pour trois ou quatre joueurs, mais j'aurais apprécié qu'on me le propose. Les JO, c'est le rêve absolu. Je ne sais pas si j'aurai une autre occasion d'y aller... J'ai grandi à l'INSEP, dans une famille de sportifs. J'ai vu mes parents partir aux Jeux de Sydney en 2000. J'aurais fait n'importe quoi pour y aller".Il sera intéressant d'entendre Vincent Collet à ce sujet prochainement, lui qui se défile rarement lorsqu'il est mis en cause. Favori à sa propre succession malgré les critiques récentes sur son coaching et son choix des hommes, le sélectionneur des Bleus pourra-t-il décemment éviter une vraie discussion avec Evan Fournier s'il entend faire de lui un cadre de l'équipe maintenant que certains "historiques" ont raccroché ? On guettera aussi l'éventuelle réaction du DTN, en espérant qu'il fera preuve d'un peu plus de pédagogie que son homologue du tennis Arnaud Di Pasquale. Au même titre que Kristina Mladenovic et Caroline Garcia, Evan Fournier a critiqué l'institution et ses méthodes...