Avant de vivre une saison 2019-20 pour le moins compliquée, entre le conflit entre la NBA et la Chine, les disparitions de David Stern et Kobe Bryant, et cette suspension des championnats en raison d'une crise sanitaire mondiale, le basket a connu quelques beaux moments. Pour nous Français, il convient de mettre le mois de septembre dans une belle case de notre histoire. Peut-être pas par le métal de la médaille récoltée au Mondial, mais par ce quart de finale historique remporté par les Bleus contre Team USA dans lequel Evan Fournier a joué un rôle décisif.
Jamais une nation n'avait réussi à faire tomber le "despote américain" en compétition officielle depuis 2006, soit 13 ans. Certes, ces Etats-Unis-là étaient prenables, mais les battre reste tout de même un exploit majuscule. Dans l'Equipe, Yann Ohnona est revenu sur la genèse de cette victoire, avec notamment une incroyable anecdote concernant Evan Fournier.
En tant que leader de cette Equipe de France, au même titre que Nando De Colo, Rudy Gobert et le capitaine Nicolas Batum, l'ailier du Magic se devait de communiquer sa détermination à ses coéquipiers peut-être un peu anxieux à l'approche de ce rendez-vous. De son propre aveu, il avait préparé un discours qu'il devait prononcer au moment où les Bleus se réuniraient pendant l'échauffement. Ce discours, il ne le prononcera jamais. Batum et De Colo lâchent eux quelques mots quand vient le tour d'Evan Fournier. Les Américains sont tout proches à ce moment-là, eux aussi dans leur "mêlée" d'avant-match.
"Quand il fait son truc, j'hallucine et je lui dis 'Mais qu'est-ce que tu fous ?' se souvient Nicolas Batum.
Au lieu d'imiter ses deux coéquipiers, le Kid from Charenton sort de la mêlée et se retourne subitement vers les joueurs de Team USA. Dans un moment de rage intense, il leur profère une sorte de déclaration de guerre, le tout dans un langage fleuri (en français) qui reste à ce jour un secret bien gardé du vestiaire tricolore. Les Américains se retournent également vers Evan Fournier, dans une stupeur et une incompréhension totale. Un coup de sang qui a "libéré" les Bleus pour reprendre les propos de Frank Ntilikina. Quant à Evan Fournier, il reconnait avoir agi sur une pulsion.
"Je bouillonnais, j'étais ailleurs, en fusion. C'est juste un truc que j'avais en moi et qui est sorti d'un coup. Je n'ai rien calculé, je suis comme ça.
Ce moment restera un souvenir particulier. C'était une manière de dire à tout le monde 'On s'en tape que ce soient les Américains' !"
Le refera-t-il si jamais la France croise la route d'un Team USA revanchard et bien mieux armé lors des Jeux Olympiques l'an prochain ?