La grande soirée d'Eric Paschall
Cette nuit, Paschall a été tout simplement le grand artisan du succès des siens face aux Portland Trail Blazers (127-118). Pour éviter à son équipe de connaître le pire début de saison à domicile depuis 1997-1998 (0-5), le jeune homme a sorti le grand jeu : 36 points et 13 rebonds. Bien épaulé par certains de ses coéquipiers, comme Ky Bowman (19 points, 8 rebonds), il a martyrisé la défense des Blazers. Avec sa hargne et son énergie, l'intérieur a ainsi réalisé un véritable chantier dans la raquette. Tout en étant enfin productif à longue distance (4/6). Une vraie libération pour lui, qui affichait un peu glorieux 0/8 depuis le début de la saison. Pour son anniversaire, le gamin de 23 ans ne pouvait pas rêver d'une plus belle soirée."J'avais oublié que c'était mon anniversaire aujourd'hui. Je ne suis pas vraiment à fond sur les anniversaires. Je fais ma vie et si c'est mon anniversaire, c'est mon anniversaire, a raconté Eric Paschall avec un grand sourire. Mes coéquipiers ont fait un super travail pour me trouver. J'ai l'impression que je suis ce type de joueur, je peux tout faire, je peux marquer. J'ai le sentiment que j'ai fais ça toute ma vie. Ils m'ont donné de la confiance. Et pour jouer en NBA, il faut avoir la sensation d'être le meilleur sur le parquet. C'est du chacun pour soi. Si tu n'es pas agressif, tu vas être mangé tout cru. Il y a de vrais tueurs dans cette ligue, il y a de nombreux All-stars, comme Damian Lillard. Si tu as peur, c'est terminé. Il faut donc jouer en pensant que tu es le meilleur."
Un Draymond Green 2.0 ?
Cette mentalité, on l'a retrouve quasiment sans exception chez tous les champions. Les joueurs le répètent souvent, pour réussir en NBA, il faut se considérer comme le plus fort. Chez un rookie, cet état d'esprit n'est pas toujours présent. Régulièrement, les premières années ont besoin de temps pour s'adapter à l’exigence de la grande ligue. Ils sont déjà très contents d'être ici et se reposent un peu sur leurs lauriers. Mais après 4 années passées à Villanova, Paschall semble lui déjà prêt à saisir toutes les opportunités. Et cela, l'entraîneur des Warriors Steve Kerr l'a senti dès le premier jour du training camp."Nous aimons vraiment Eric à cause de sa puissance, sa force. Il est un peu petit pour son poste, mais des gars un peu petit au poste d'ailier-fort, tant qu'ils sont puissants et avec une vraie allonge - nous avons vu que ça pouvait fonctionner avec Draymond Green sur les 7 ou 8 dernières chances. Nous avons eu le sentiment qu'Eric avait la possibilité d'avoir le même impact en tant que choix au second tour. Quelqu'un qu'on pouvait lancer dès maintenant et voir son apport. Surtout car il a joué 4 ans au collège dans un grand programme. Il a été un champion universitaire. Dès le premier jour à l'entraînement, il n'avait pas l'air d'un rookie", a analysé Steve Kerr face à la presse.
Le raccourci avec Draymond Green est vrai, mais aussi un peu facile. Sur ce qu'il a démontré jusqu'à maintenant, Paschall paraît tout de même moins complet que son partenaire. Malgré son agressivité des deux côtés du parquet, il ne semble pas avoir la même vision de jeu. Cependant, les deux hommes partagent effectivement la même mentalité et la même capacité à s'imposer en puissance dans la raquette. Est-ce qu'un autre jeune choisi au second tour de la Draft peut s'imposer comme un énorme steal aux Warriors ? Réponse dans les semaines et mois à venir. Mais en tout cas, Eric Paschall pouvait difficilement rêver d'une meilleure opportunité. Bien encadré par Kerr et sous l'aile de Green, il dispose d'une belle occasion d'éclore. Surtout qu'il va avoir du temps de jeu et des responsabilités. Pour un rookie, aussi peu commun soit-il, ça ressemble à un rêve pour ses débuts en NBA.