« Quand je suis arrivé dans la ligue, Kobe Bryant avait 24 ans et il avait déjà remporté trois titres », confiait Dwyane Wade à JJ Redick dans son podcast pour expliquer l’aura que pouvait avoir Kobe Bryant à l’époque.
« En tant que compétiteur, je savais que si je voulais devenir un grand joueur, cela voulait dire qu’il fallait que je me hisse au niveau de Kobe Bryant. Il fallait que je trouve le moyen de gagner son respect et de sentir dans ses yeux qu’il me voyait comme son égal. Ça m’a énormément poussé. »Par son niveau de jeu, son palmarès et son éthique de travail déjà impressionnante, Kobe était l’étalon auquel toutes les jeunes stars voulaient se mesurer.
« Au début, on ne se parlait pas trop, mais j’ai le sentiment que c’est durant les Jeux Olympiques de 2008 que nous avons pu nous rapprocher. Et tout est venu de l’entraînement. […]
Il a pu voir que mon éthique de travail était similaire à la sienne et on a fait pas de choses où il n’y avait que lui et moi, personne d’autre. C’est là qu’il a commencé à me respecter de la même façon que moi je le respectais. A partir de ce moment-là, il est devenu comme un grand frère. »Dwyane Wade n’est pas le seul à avoir pu découvrir Kobe Bryant sous un autre angle à l’occasion des Jeux Olympiques. Dans notre Mook dédié à la mémoire et à la légende du Black Mamba, nous avions pu rapporter d’autres anecdotes du même genre. Avec Team USA, Kobe avait semble-t-il baissé un peu sa garde et avait même commencé son travail de transmission en partageant son savoir avec la génération suivante. REVERSE MOOK #5 Kobe Bryant : Enfin disponible et en édition limitée ! 💫
« Quand Kobe a pris sa retraite, je n’avais plus personne à essayer de rattraper. »Wade raconte ainsi comment Kobe a tout fait pour l’aider à trouver sa place et à être performant au sein de cette escouade à la densité de talent totalement folle.
« Quand il a vu que je n’étais pas titulaire, il a dû se dire que ça serait dur pour moi et il est venu me voir tout de suite.
Il m’a dit ‘‘Ecoute, voilà ce que je vais faire. Quand on sera tous les deux sur le terrain, je vais prendre ces mecs tout terrain en défense et dès que je les fais changer de direction, tu fais ce que tu sais faire : tu arrives et boom’’.
Et j’ai pu faire tellement d’interceptions et claquer tellement de dunks parce qu’il était suffisamment altruiste pour [me mettre dans ces conditions]. C’est comme ça qu’on a bâtit notre relation. »Par la suite, les deux hommes ont continué d’échanger régulièrement, de prendre des nouvelles et même de partager leurs expériences et leur savoir faire. Dwyane Wade raconte même à quel point il s’est senti flatté lorsque Kobe l’a un jour contacté pour lui demander comment il s’y prenait pour « splitter » les prises à deux. Ces échanges se sont poursuivi tout du long, jusqu’à ce que le numéro 24 des Lakers prenne sa retraite.
« Quand il a pris sa retraite, j’ai eu le sentiment que je n’avais plus personne à essayer de rattraper. C’est comme si quelque chose s’était éteint en moi », raconte D-Wade qui explique avoir eu parfois du mal à se motiver durant ses dernières saisons.
Kobe Bryant et ses entraînements légendaires
Encore, on en revient aux Jeux Olympiques de 2008 car c’est là que Dwyane Wade a vraiment réalisé ce qui le séparait de Kobe et la façon dont il devait s’y prendre s’il voulait encore franchir un palier.« Je savais que Kobe était un monstre, parce qu’on avait tous entendu des histoires. Mais tant que tu ne l’as pas vu de tes propres yeux, tu ne sais pas vraiment. C’était pendant les Jeux Olympiques. On venait d’arriver dans une nouvelle ville et on était allé directement à la salle pour s’entraîner. J’étais avec mes gars – Melo et Bron – et il était très tard.
Une fois qu’on a eu fini, avec mes gars, on s’est dit ‘‘Bon, on se retrouve demain matin pour le petit déjeuner’’.
On trace et on doit dormir environ trois heures, à cause du décalage horaire, on se réveille et on va là où il y a la nourriture. Et quand on arrive, tout ensommeillé, on tombe sur Kobe qui a des poches de glace sur les genoux.
On lui dit ‘‘Kob’, qu’est-ce que tu fais ?’’. Et il nous répond ‘‘Bah, je viens de finir ma séance et je me prépare pour aller en faire une autre’’. Attends. On vient de finir un entraînement il y a trois heures et tu me dis que tu viens d’en finir un autre et que là tu y retournes ?
C’est là que je me suis dit qu’il fallait que je me reprenne parce que ce mec-là était à un tout autre niveau que le mien… alors que j'étais censé être un grand joueur ! C’est le genre de mec qu’il était et c’est ça qui me poussait chez lui. »https://www.youtube.com/watch?v=-eHxLqT21r8 Le message fort de Dwyane Wade à LeBron James après les finales 2011 JJ Redick n’a jamais disputé les Jeux Olympiques avec ce groupe, mais il avait eu l’occasion de participer à un camp d’entraînement avec eux, lors d’un rassemblement en 2007. A cette occasion, il a lui aussi pu se faire une idée de ce qui allait être appelé la Mamba Mentality. Dès son arrivée au camp, JJ raconte qu’il a tout de suite contacté les assistants coaches de Duke qui bossaient avec Coach K pour qu’ils viennent avec lui à la salle. Et en arrivant au gymnase, il tombe sur Johnny Dawkins.
« Il avait l’air d’avoir perdu son chien (rires). Je ne l’avais encore jamais vu aussi exténué.
Je lui dis ‘‘JD, qu’est-ce qui se passe mec ? Tout va bien ?’’. Et il me répond ‘‘C’est ce putain de Kobe ! Il m’a fait me lever à 6h du matin, il est resté à la salle pendant trois heures et il a voulu bosser sur le même move pendant ces trois heures !’’. Ce mec était un maniaque. »Quelque chose nous dit qu’on n’a pas encore fini d’entendre parler de Kobe Bryant et de l’impact qu’il a pu avoir sur les joueurs et sur le game…