« Il se passe quelque chose de grand en ce moment », avoue George Karl.Et sur le papier, pas de méga-star, pas de contrats outrageusement élevés (toujours un peu quand même, mais rien de comparable à certaines franchises), pas de machine à stats ronflantes. Simplement un grand coach qui régit une flopée de talents et qui s’appuie sur un leader nommé collectif. La menace vient de partout et, avec la venue d’Andre Iguodala, cet été, l’équipe s’est mise à défendre. Et là se trouve la différence avec les saisons précédentes.[superquote pos="d"]"Vous ne pouvez pas gagner dans cette ligue sans une superstar." Andre Miller[/superquote]
« Notre but, quand on l’a fait venir (Iguodala), était d’augmenter notre niveau défensif. Je pense que c’est ce que nous faisons. Statistiquement, nous n’aurons jamais l’air d’être impressionnant parce qu’on joue très vite, donc les chiffres seront faussés. Mais c’est cool de l’avoir. Je veux qu’il devienne plus efficace offensivement et je pense qu’il le sera. En tout cas, on gagne beaucoup plus de matches grâce à notre défense que par le passé », s’est enthousiasmé George Karl pour le Denver Post.La saison passée à Philly, Andre Iguodala a rarement autant peu scoré depuis ses débuts (12,4 points) mais il n’a jamais semblé aussi fort et important pour son équipe. A Denver, il s’est plutôt bien fondu dans le moule, mais son statut d’All-Star implique une attente plus élevée de la part du staff. Autre point d’impact dans l’effectif des Nuggets, ce sont les deux fers de lance, Danilo Gallinari, top-scoreur de sa formation, et Ty Lawson, en train de prendre une toute autre dimension à la mène. Son mois de janvier en atteste : 18 points 6,4 passes. Les Nuggets renouent avec le fameux Run-and-Gun (104,2 points par match, 3ème attaque de la ligue dont 19,3 marqués sur contre-attaque, leader NBA) et des paniers en pagaille distillés par des extra-passes, toujours : 23,8 passes décisives par match, seconde meilleure moyenne en NBA. Le public du Pepsi Center est ravi, lui qui d’ordinaire se sent étouffé par l’altitude et les Javaleries de McGee. Néanmoins, il manque une pièce au puzzle : l’absence d’un go-to-guy, ce joueur capable de prendre le match à son compte. Et c’est Andre Miller lui-même qui le dit.
« Je me fiche de savoir à quel point vous jouez collectif ou combien de talents vous avez. Vous ne pouvez pas gagner dans cette ligue sans une superstar », a balancé le meneur vétéran de Denver à Paul Klee de la Gazette du Colorado.Il va même plus loin en donnant peu de chances aux siens de franchir un tour de playoffs.
« Vous ne pouvez pas gagner un championnat. Je ne pense même pas que vous puissiez franchir un tour de playoffs sans ce joueur de marque. »Réaliste ou défaitiste ? Les propos d’Andre Miller peuvent surprendre. Mais l’histoire devrait lui rappeler que Detroit, en 2004, a écrasé quatre futurs Hall of Famers avec un pivot non drafté à coupe afro, un maigrelet à tresses avec un masque, un coton-tige gaucher et arc-bouté, et certes un meneur de grande classe et un ailier fort grande-gueule. Ce soir, les Denvers Nuggets (31-18) reçoivent les Chicago Bulls (29-19), une équipe décimée par les blessures. Une huitième victoire consécutive conforterait leur 4ème place et les rapprocheraient un peu plus des Clippers…