Avec à peu près n'importe quelle autre source, on aurait pris des pincettes. Mais lorsque c'est Adrian Wojnarowski et Marc Stein qui annoncent quelque chose, on peut s'y fier à 99.9%. Les insiders d'ESPN et du New York Times ont ainsi expliqué, malgré le démenti de Daryl Morey, que les Houston Rockets avaient informé Carmelo Anthony qu'il allait bientôt être coupé. La déchéance de Melo du statut de superstar ces derniers mois est l'une des plus rapides et brutales depuis le début du siècle. Néanmoins, l'ancienne star des Knicks reste un joueur tout sauf anodin. On peut penser qu'une fois libéré, si c'est bien ce qui l'attend, des équipes vont essayer de le récupérer et de relancer ce qui ressemble à une triste fin de carrière. On s'est demandé lesquelles seraient le plus susceptibles de tenter (et de réussir) ce coup.
Miami Heat
La piste Miami avait un temps été évoquée lorsque Melo était proche du buy-out avec OKC. Il avait finalement plutôt opté pour le choix logique que représentait Houston à ce moment-là. Imaginer Melo au Heat a mine de rien du sens. Dwyane Wade est l'un de ses meilleurs amis dans la ligue (cf le célèbre Banana Boat) et l'a soutenu après les dernières infos alarmantes à son sujet.
"Vous essayez de faire de mon gars Melo le bouc émissaire ? Les gars, il faut que vous arrêtiez. C'est trop facile de faire ça plutôt que de se pencher sur le vrai problème", a tweeté Wade entre deux biberons.
Miami est une équipe à peine supérieure à la moyenne offensivement (13e plus grande moyenne de points) et ne regorge pas de solutions en attaque. Josh Richardson (20.8 points) est le meilleur marqueur de l'équipe, mais n'est que le 23e de toute la ligue. Dans l'hypothèse d'un Carmelo Anthony de retour à ses standards en attaque, la plus-value serait réelle. Reste à savoir si Melo trouvera sa place dans le basket très accrocheur et combatif du Heat. En tout cas, Miami s'est fait une spécialité de retaper, au moins physiquement, des joueurs un peu trop lourds et les rendre compétitifs. James Johnson et Dion Waiters (avant qu'il ne retombe dans la marmite de Nutella durant l'intersaison) sont deux exemples parlants.
Josh Richardson est indéboulonnable au poste 3. James Johnson au poste 4, même s'il est indispensable dans la rotation, un peu moins. L'opportunité de retrouver le rôle de titulaire qui lui importe tant est peut-être là pour Anthony.
Philadelphie Sixers
Les Sixers sont peut-être la meilleure chance pour Carmelo Anthony de trouver un combo temps de jeu/ambition adapté à ses aspirations. Avec l'arrivée de Jimmy Butler, les Sixers ont perdu Dario Saric et Robert Covington, deux joueurs importants sur les postes 3 et 4. Les voilà réduits à Butler sur le 3 et Wilson Chandler sur le 4, sans vraie alternative pour l'un comme pour l'autre en sortie de banc. Philadelphie cherche davantage un shooteur du type de Kyle Korver, mais la polyvalence (du moins offensive) de Melo sur ces deux postes peut être une solution.
Un peu de "fire power" en sortie de banc, si Melo accepte le job (ce qui est mine de rien la plus grosse difficulté chez lui depuis un an et demi), ne peut pas faire de mal à Brett Brown. Même avec l'arrivée de Butler et sa vingtaine de points par match en moyenne. Un retour à l'Est, où Philadelphie ne pourra décemment pas manquer les playoffs par sa seule faute, serait une belle opportunité pour l'ailier de 34 ans. Pas sûr que Philly veuille prendre ce risque, cela dit.
Brooklyn Nets
Les Nets ne s'attendent pas être compétitifs avant la saison prochain. Et encore faudrait-il que l'un des free-agents les plus intéressants venaient à tomber dans leurs filets. Mais en revenant à Big Apple, Melo trouverait à la fois un spot de titulaire probable (Joe Harris est le poste 3 titulaire à Brooklyn), un rôle de mentor auprès de jeunes talents et le cadre de vie qu'il a longtemps rechigné à abandonner. Son fils Kiyan est à l'école à New York et Anthony n'a jamais fait mystère du challenge que représentait l'éloignement avec lui.
Cette hypothèse signifierait que Carmelo Anthony a abandonné l'idée d'aller décrocher sa première bague de champion en NBA.
Los Angeles Clippers
Les Clippers sont satisfaits de Danilo Gallinari dans ce début de saison et il y a de quoi. Idem pour Tobias Harris sur le poste 4. Si Carmelo Anthony débarque aux Clippers, ce sera à nouveau pour un rôle de troisième option, comme à OKC ou Houston. S'il reste dans les mêmes dispositions mentales, impossible que cela fonctionne. Mais on peut aussi imaginer qu'il ait un éclair de lucidité et se dise que ce qu'a fait Paul Pierce en fin de carrière est une référence intéressante.
A Washington et Los Angeles, justement, "The Truth" a accepté d'être en retrait tout en amenant sa formidable expérience et son talent intact pour scorer sans broncher. Le roster des Clippers est tout sauf profond lorsque l'on se penche sur les postes 3 et 4. Aucun des joueurs à la disposition de Doc Rivers n'a d'ailleurs le profil de Carmelo Anthony.